Dessus de viole (lutherie)

Bonjour à tous,

Pierre--- a écrit:L'amarante, en plus, elle devient marron moche avec la lumière et le temps...

En fait l'amarante est un des rares bois à prendre sa couleur en s'oxydant. Mais comme beaucoup d'autres essences, il fini par prendre une teinte brune assez standard avec les années.

Je n'avais pas pensé au bois de violette! je vais faire des recherches pour confirmer...

Les touches sont mises en forme au rabot, et vu leurs petites tailles, ça va vite!





Le placage est assez épais, et casserait si j'essayais de le mettre en contrainte.


La solution du fer à repasser et patte mouille est très efficace pour le mettre en forme!


Deux "pchittt!" et c'est fait!


Reste plus qu'à le coller...


Les minis cordiers! il ne reste plus qu'à les percer.


A suivre...

diomedea a écrit:Les minis cordiers! il ne reste plus qu'à les percer.

Comment ? Même pas un petit encadrement contrasté ??!? Je frôle la déception. (Mais il reste encore de la marge...)

Bonsoir Diomedea, (et les autres passionnés de ce type d'instruments)
j'imagine que tu connais ce site magnifique ; c'est passionnant avec des beautées (ou simplicités) de décoration
https://collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr/histoires-d-instruments-la-viole.aspx
Vu que tu touches à la perfection (un p'tit coup de violon en passant ) la sobriété est aussi une belle histoire pour cet instrument.
Personnellement j'aime bien ce côté sobre avec la petitesse de ce modèle.
Feuilleton à suivre toujours avec autant de plaisir !
Au passage, en bas de cette page de site, on remarque des petits renforts en bois à la cassure du coffre.

Petite question sur la touche : l'épicéa c'est pour la sonorité et le moabi c'est pour la solidité (pour les frettes) ?

Bonjour à tous,
Alors... L'épicéa c'est pour sa légèreté, et le moabi (ainsi que le plaquage) pour sa dureté. Si on laisse les bords de la touche avec un bois tendre, les frettes vont s'y enfoncer.

Pierre--- a écrit:

diomedea a écrit:Les minis cordiers! il ne reste plus qu'à les percer.

Comment ? Même pas un petit encadrement contrasté ??!?

J'hésite!  

seb92 a écrit:j'imagine que tu connais ce site magnifique ; c'est passionnant avec des beautées (ou simplicités) de décoration
https://collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr/histoires-d-instruments-la-viole.aspx

Oui, je connais!

seb92 a écrit:Au passage, en bas de cette page de site, on remarque des petits renforts en bois à la cassure du coffre.

C'est de cette viole dont je me suis inspiré pour fabriquer ma n°2: http://www.metabricoleur.com/t15948-lutherie-viole-de-gambe-a-7-cordes
Elle à effectivement, entre autres particularités, d'avoir ces petits renforts au niveau de la pliure du fond.

Petit contrôle du rayon de la touche qui doit faire 80mm après plaquage.


Le dessous est creusé en totalité sur la partie saillante, et seulement au centre sur la partie en contact avec le manche.


Après avoir tracé les contours de la caisse sur le manche, le talon est mis en forme, à la gouge, râpe, etc...










Et les mini violes prennent de l'allure!


A suivre...

Salut c'est une râpe piquée main que tu utilises ? Si oui elle a quel piqure

diomedea a écrit:Et les minis violes prennent de l'allure!

Certes, certes. Mais ne les colle pas dans cet ordre-là néanmoins...

Bien observé!
Effectivement j'ai inversé les touches et les cordiers!

fazer a écrit:Salut c'est une râpe piquée main que tu utilises ?

Oui.
Sur l'image ci dessus c'est une n°9, mais j'utilise également une n°14.

Bonjour à tous,
Quelques petites avancés...
La forme trapézoïdale de l'ancre du cordier est obtenue en inclinant la lame de la scie à format.


Je m’arrange pour que ça rentre serré, comme ça je n'ai pas à les coller.


Avant de coller la table, je n’oublie pas la petite étiquette!


Et c'est le collage! toujours à la colle animale.


Les caisses ont toujours tendance à un peu se déformer, d’où la présence de cales pour la redresser le temps du collage.


pendant que la colle durcie, je reviens sur les cordiers pour percer les passages des ancres


J'utilise une lame torsadée.


Et je termine au canif.


A suivre...

Bonjour Jean-Paul,
Toujours aussi passionnantes tes réalisations...et plein d'admiration pour leurs qualités, merci.
Pourrais-tu préciser pourquoi tu préfères utiliser une lame torsadée plutôt qu'une lame droite pour la découpe du passage de l'ancre?

Bonjour à tous, bonjour Bernard,
Ce type de lame permet de scier dans toutes les directions sans à avoir à tourner la scie.

Pour affleurer la table sur les éclisses, j'utilise encore les même outils! Pour les formes sortantes je commence par le rabot, puis le racloir et la cale à poncer.


Comme le soulignait hier aubrey ( http://www.metabricoleur.com/t20046p100-basse-de-viole#412530 ) Les formes rentrantes sont plus délicates à traiter.
Personnellement j'utilise un canif très fin, plus facile qu'une lame d'Opinel pour couper en courbe.


Le racloir...


Et la cale à poncer.


Voila, je vais pouvoir passer au filetage...


A suivre...

C'est pitchoune ! Et mignon !

Bonjour à tous,
N'est ce pas!

Dernière étape dans la fabrication des caisses: Les filets.
Le pin s'avère plus délicat que l'épicéa à fileter, en effet la différence de dureté entre le bois de printemps et d'été est encore plus marqué, le premier est vraiment mou, alors que le second est très dur.
Je commence donc par trusquiné avec mon outil spécialisé.



Puis je marque au canif sur environ 1,5 mm de profondeur les bords des rainures.


Reste à enlever le bois avec le ciseau prévu à cet effet.


J'utilise de la Titebond, plus simple que la colle animale pour ça.


Les filets doivent rentrer légèrement en force au marteau.


Une fois sec, j’arase à la gouge avant de terminer à la cale à poncer.


Et enfin c'est le collage des manches!
Pour ça je mets mes caisses bien verticales, et je positionne les manches après les avoir encollés (colle animale) sans pressage.


A suivre...

Toujours aussi impressionnant ...

Pour emboutir les filets, tu utilises un marteau à tête métallique. Un maillet avec tête à embout plastique ou laiton ne serait pas plus indiqué ? Dans ce genre

rendu si loin, c'est la trace de la main qui donne son caractère a l'objet, si cette inclusion aurait été faite a la Cn elle aurait été comme stérélisée il me semble, la c'est juste beau
j'imagine la tête du musicien qui suivrait ce feuileton, l'attente infernale avant de pouvoir s'approprier, domestiquer l'instrument

[quote="mofran"]rendu si loin, c'est la trace de la main qui donne son caractère a l'objet, si cette inclusion aurait été faite a la Cn elle aurait été comme stérélisée il me semble, la c'est juste beau
j'imagine la tête du musicien qui suivrait ce feuileton, l'attente infernale avant de pouvoir s'approprier, domestiquer l'instrument[/quote
Je suis exactement dans cette situation, chaque petit  voile, défaut de collage, choix des épaisseurs me font soucis et m'inquiétent quant au résultat final, le verdict  sera rendu à la  fin, après  les réglages de  sonorité!

J'allais oublier, bravo diomeda pour l'avancée de tes 2 dessus !
J'ai sculpté le dessus  de la table et commence à  penser aux filets, tu me donnes  un bon coup de main en me devançant!

Bonjour à tous,

FMJ a écrit:Pour emboutir les filets, tu utilises un marteau à tête métallique. Un maillet avec tête à embout plastique ou laiton ne serait pas plus indiqué ?

Non, le marteau en acier fait parfaitement l'affaire, il faut juste bien mesurer la force de frappe!

mofran a écrit:rendu si loin, c'est la trace de la main qui donne son caractère a l'objet, si cette inclusion aurait été faite a la Cn elle aurait été comme stérélisée il me semble...

Tu dis, faire les rainure à la CN?

Voila, je n'ai plus qu'à ajuster le talon sur la caisse. Je commence par la gouge, si besoin, puis je passe à aux rifloirs.


Les rayures sont enlevées aux racloir.


et je termine à la cale à poncer.


les talons terminés, je peux coller les touches


Et en attendant que la colle des touches sèche, je mets en formes les ancres.





A suivre...

diomedea a écrit:Bien observé!
Effectivement j'ai inversé les touches et les cordiers!

fazer a écrit:Salut c'est une râpe piquée main que tu utilises ?

Oui.
Sur l'image ci dessus c'est une n°9, mais j'utilise également une n°14.

merci

Bonjour à tous,
Pas d'quoi! du coup je continue avec les râpes!

Les touches ont une sur-largeur pour permettre leurs mises en formes, et, ainsi, de prolonger le profil du manche.


Le m'arrête au ras du plaquage.





La zone au niveau du talon est assez tourmentée, j'utilise à nouveau un rifloir (piqué main! ) pour faire tangenter touche et manche.


Et petit coup de racloir, et je termine à la cale à poncer.


A noter que les touches ne sont collées que par points (trois de chaque coté), ceci afin de faciliter leurs démontages au cas ou...

A suivre...

Bonjour Diomedea,
y'a un truc que je pige pas (ou alors faut que je change de lunettes) :
Le dessus du manche est plat, par contre tu creuse légèrement le dessous des touches au centre… donc tu ne colle les touches que sur les parties plates restante aux bord de la touche, c'est ça ?
question de béotien ou alors c'est moi qui vais en touche

seb92 a écrit:
y'a un truc que je pige pas (ou alors faut que je change de lunettes) :
Le dessus du manche est plat, par contre tu creuse légèrement le dessous des touches au centre… donc tu ne colle les touches que sur les parties plates restante aux bord de la touche, c'est ça ?

C'est exactement ça!

ah cool, je ne change pas de lunettes

… et ça a une utilité particulière ? au niveau réaction du bois ou sonorité peut-être ? ou juste esthétique, reflet de ce qui se fait habituellement ?

dernière question et après je te laisse œuvrer

C'est pour éviter le tuilage.

diomedea a écrit:C'est pour éviter le tuilage.

Bonjour jp,
Qu'est ce que le tuilage qui pourrait advenir au manche de la viole?