Découverte de la lutherie et fabrication d'une viole de gambe...

C'est un très beau sujet. Merci Jean-Paul pour les nombreuses photos bien choisies et de qualité.

Bonsoir Bernard,
Oui il est très joli, même s'il n'est pas de premier choix pour la lutherie... Mais je tenais à l'utiliser.

grosb a écrit:...à quand l'agrandissement de l'atelier?

Ça va bien finir par arriver!

Bonsoir Blaise,
Le problème est différent, il faudrait que je fabrique une contre forme et que j'utilise du bois étuvé.

Merci sd!

Bonsoir JPaul ,
je suis le feuilleton depuis le commencement sans broncher , mais je voulais quand même manifester
toute mon admiration pour ce challenge et aussi pour tout les autres que tu mène de main de maître .
Superbe boulot

meles a écrit:
Je dis de l'alu comme autre chose. un feuillard quelconque ira, peut être même les truc pour emballer les colis, tressés. Des petites presse de mécano avec une cale en bois a chaque extrémité pour enserrer le bout à cintrer, chauffage, et cintrage avec le gabarit, ça mets les fibres extérieures en compression.

Merci Blaise pour cette "astuce". Ca paraît tout con et pourtant ... mais quand on y réfléchit 2s, c'est parfaitement logique ! Encore fallait-il y penser !

Bonjour à tous,

Scorpio a écrit:je suis le feuilleton depuis le commencement sans broncher , mais je voulais quand même manifester
toute mon admiration pour ce challenge et aussi pour tout les autres que tu mène de main de maître .
Superbe boulot  

Merci!
Pas de photo aujourd'hui, hier je me suis contenter de terminer les contres éclisses et de préparer l’arrivée de la SAR qui finalement n'arrivera qu'en milieu de journée.
J’attends également 50 pinces à linges pour le collage des contres éclisses!
Bonne journée,
JPaul

Bonjour jeanPaul, bonjour à tous
J'arrive un peu après la bataille n'ayant pas suivi au jour le jour  les episodes de cette  realisation interessante et de très haut niveau.
Voici néanmoins, a toutes fins utiles mes conseils en matière de cintrage, tirés de mon experience en chaiserie Windsor.

Tous les bois sont cintrables mais de façon tres inégale L'essence, les defauts eventuels et l'age du bois (depuis l'abattage)  jouent beaucoup donc il faut choisir le bois avec soin. L''hydratation aussi, mais elle peut être améliorée  par un  trempage à froid d'un ou deux jours contrairement à l'ancienneté qui altère la lignine, composant du bois qui est à la cellulose du bois  ce que la résine époxy  est à la fibre de carbone dans les  pièces composites de pili).  La température joue évidemment:  la chaleur humide ramollit la lignine de façon réversible.
Le frettage (bridage par un feuillard de la convexité dela courbure évoqué par brice-meles  n'est pas utile ici, ni l'utilisation d'une boite à vapeur (permettant des etuvages plus longs et plus doux), car ici les épaisseurs sont faibles et les rayons de courbures peu  serrés.
Si un chauffage est nécessaire,  20-30 mn dans l'eau bouillante devraient faire le job. C'est le plus simple et ça marche bien pour les petites pièces un peu rigides (comme ici  les contre-éclisses) pour  des courbures pas trop accentués.  Attention juste  aux brûlures,  mettre  des gants.

Après le refroidissement, les chaisiers  laissent  sécher la piece en forme pendant deux ou trois jours dans un endroit chaud et sec, ce qui fixe non seulement  la courbure,   mais les dimensions de la pièce (importance pour la tenue des tenons). Mais en lutherie où c'est la colle qui tient les assemblages, j'ai compris qu'on n'a  pas besoin d'attendre si longtemps. .

Il arrive très souvent qu'on casse  des pièces au cintrage. Après essais et ajustements techniques (temps de chauffage etc)  c'est moins fréquent mais ça arrive:  tous les défauts de bois ne sont pas prévisibles.

Les résineux dont on fait les éclisses (ou les exotiques pour les guitares ou mandolines) ne sont pas les bois qui se cintrent le mieux. mais il est sûr que les épaisseurs faibles et  les  rayons  de courbure larges  facilitent les choses . on casse surement  moins de pièces pour une viole de gambe que pour une chaise  Thonet...
 Mais le cintrage n'est qu'une  petite  difficulté dans une longue route...
alors  bon courage !

Bonjour à tous,
Merci Vincent pour toutes ces précisions, elles me seront précieuses pour le suite!

Bien... Après deux jours de poses d'huisseries, il a bien fallut mettre les portes que j'ai fabriquées en place!
Celle la.


et deux comme ça (plus un peu de bardage).


Retour donc à la lutherie...
J'ai dû chambouler un peu mon emploi du temps... En effet je devais coller les contres éclisses mais j'ai découvert des traces de moisissures sur ma colle, j'ai donc dû en refaire.
Hier j'ai également eu le plaisir de rencontrer un luthier! http://www.cherubin-luthier.fr/ qui habite à 10min de chez moi. Nous avons donc parlé lutherie et notamment de la colle...
La moisissure n'est pas grave, il suffit de l’ôter quand la colle se ramollie. Autre astuce, elle se congèle très bien! On peut donc en préparer à l'avance et la mettre au congélo!

Vu que ma nouvelle scie ne coupe pas!   J'ai attaqué la fabrication des presses à tabler.

Rien de compliqué, si ce n'est que j'en ai 45 à faire!





Par chance, cette scie à ruban là, coupe! aller hop! 9 tiges filetées d'un coup, en 5min c'est c'est coupé et sans étincelle ni bavure!





Elles sont maintenues ensembles de cette façon. Comme vous le voyez, elles n'ont pas toutes rigoureusement la même longueur.


Vite fait, bien fait!


Pour ceux qui ne connaitraient pas, voici la scie. La descente se fait hydrauliquement.


Les rondelles de bois sont tirées de manches de pioches. J’ignore de quelle essence il s'agit, mais il est très dur!


Pour éviter de marquer le bois, je vais y coller des rondelles de liège.


Il est assez épais et l'emporte pièce l'écrase un peu, mais c'est sans conséquence.





A suivre...

bonjour à tous, bonjour Jean-Paul

Dis-moi, c'est quoi cet emporte-pièce ?

Et les portes, là, c'est moi qui n'ai pas suivi, et il y avait un autre sujet, ou tu nous fais des cachotteries ?

Bonjour Alain,
C'est un emporte pièce tout ce qu'il y a de plus classique, il vient d'une mallette Beta. Toutes les marques vendent les mêmes.


Non, je ne fais pas de cachoterie, la preuve j'en parle ici! Je n'ai pas fait de sujet, plus tard peut être...

Je sais JP, on ne peut pas faire un fil à chaque fois qu'on fait un projet, et celui de ce fil est de grande ampleur.
Je sais à quel point faire ce que tu fais en termes d'échange, est chronophage, et nous l'apprécions à sa juste valeur. Je dévore ces posts et à attends le suivant avec gourmandise...

Ave
La Bretagne et les luthiers ?
Tu en a un à Penmarc'h certes retiré mais qui s'occupe de conseils, de stages et vend certains trucs (des filets pour ta viole).

sangten a écrit:Je sais JP, on ne peut pas faire un fil à chaque fois qu'on fait un projet, et celui de ce fil est de grande ampleur.
Je sais à quel point faire ce que tu fais en termes d'échange, est chronophage, et nous l'apprécions à sa juste valeur. Je dévore ces posts et à attends le suivant avec gourmandise

Tu sais ce que c'est... La retraite tout ça...

niaproun a écrit:La Bretagne et les luthiers ?
Tu en a un à Penmarc'h certes retiré mais qui s'occupe de conseils, de stages et vend certains trucs (des filets pour ta viole).

Oui je connais, mais je pensais qu'il avait complètement arrêté depuis qu'il avait vendu toutes ses machines...

Bonjour à tous,
Opération pince à linge aujourd'hui! Notez les extrémités coupées.


Rien de particulier, ça va vite. L'inconvénient, c'est que je ne peux pas voir si elles plaquent parfaitement.
Elles sont collées pour que je puisse les araser à la cale à poncer, et ainsi être certain quelles affleureront parfaitement le bas des éclisses.


Retour aux presses à tabler...


Comme je le disais, c'est un bois très dur, je le sent bien aux perçages...


... et aux fraisages.


Voila, il ne reste plus qu'à assembler tout ça!


Les écrous sont bloqués à l'aide de "Frein filet"


Et voila, 45 presses à tabler à bon compte!


Le principe.





A suivre...

veut meme pas nous la montrer jmf

Pour la colle d'ébéniste effectivement ca moisit en surface et ça finit par  liquéfier la colle de façon irreversible, si on ne l'enlève pas. C'est comme les moisissures sur la confiture: un peu on racle, mais beaucoup, il faut  tout jeter.

Pour la conserver peu de temps, je la laisse refroidir  dans son bain-marie, et pour qu'elle ne moisisse pas trop  je la réchauffe a intervalles réguliers pour la "pasteuriser".comme ça la moisissure , dont la croissance est exponentielle, doit chaque fois repartir à zéro.  Un  film alimentaire dessus peut empêcher l'arrivée de nouvelles moisissures qui, on le sait depuis Pasteur, sont apportées par les poiussieres de l'air.
 
Pour la conservation longue durée  de la colle réhydratée et "cuite", de façon a en avoir  toujours disponible et  prête a l'emploi, la congélation est effectivement un excellente technique. J'utilise un truc donnée il y a une quinzaine d'années par un luthier américain dans Fine Woodworking: faites en des glaçons et réchauffez les au micro-onde quand vous en avez besoin.

Je signale un risque rarement soulevé de la colle a chaud d'eneniste: la presence possible (jamais prouvée pmais tout a fait possible de "prions" , les agents de la maladie de la vache folles.
Les mesures preventives sont assez simples: soyez propres, dans l'utilisation de la colle, ne souillez pas pas votre cadre de travailou vos outils. utilisez des gants de latex (a conseiller pour toutes les coles) et ne   ré-utilisez jamais  à la cuisine  les ustensiles ayant contenu  de la colle (bvain marie, louches, pinceau, bac a glacons, rechaud etc.
Pourquoi est ce que je considere la colle comme potentiellement contaminée par le prion?
Pour une série de raisons: sa fabrication, se fait  a partir des même rebuts  d'équarrissage que les farines animales aujourd'hui interdites. Même si le cheptel bovin  actuel est indemne,  la colle n'a pas de traçabilité, pas de date , sa  conservation est indéfinie à l'état sec,  les emballages sont en papier archaïques, impossibles à dater. Impossible de garantir que la colle ne provient pas d'un stock bradé il ya vingt-cinq ans par un équarrisseur anglais en faillite. J'ajoute que le prion est très resistant, notamment à tous les antiseptiques, aux radiations,  aux temperatures habituelles de stérilisation et que les moyens homologués pour le détruire sont la soude deci-normale, l'eau de javel concentrée , ce genre de truc plutpot corrosifs.  

Vous allez  dire , avec raison que le risque est négligeable: c'est vrai pour la population générale: aucun cas de maladie de Creutzfeld-Jacob variante (la maladie de la vache folle quand elle se transmet à l'homme)  n'a été signalé depuis quinze ans et la maladie étant rare et facile à identifier, les données  sont fiables. Ca ne veut pas dire que la colle ne contient pas de prion (j'ai la notion que c'est difficile de le demonter de façon rapide et peu coputeuse) , et surtout si le risque est faible le danger est grand: la maldie tue a 100%,  par destruction du cerveau en environ un an.  Les utilisateurs ne sont jusqu'ici pas tombés malades  parce qu'ils sont très peu nombreux, que les expositions sont courtes,   qu'ils ne la mangent pas et ne s'injectent pas la colle.  Mais le jour où ils se piquent avec une esquille de colle seche, ou qu'il s'en renversent sur un lesion cutanée, ils courrent un danger grave.

Ave
Pour la conservation de la colle, à base de farine, donc qui moisi comme la colle animale, que j'utilise pour la photo, je mets quelques cristaux de thymol, pour la colle de menuiserie je n'ai idée de la quantité nécessaire.
Mais ça conserve ma colle et ça sent bon, alors....  

Le thymol je le prends LA

Bonsoir Vincent,
Je me rappelle que tu avais déjà abordé le sujet, et je n'ai pas oublié! Mais une piqure de rappel n'ai jamais inutile!

Ave niaproun
Je prends note pour le thymol...

Bonjour à tous,
Pas grand chose aujourd'hui, mais ça m'a quand même pris tout l'après midi!
Comme je l'ai dis plus haut, j'avais volontairement laissé dépasser les contres éclisses de quelques dixièmes, ça m'a permis de les faire affleurer à la cale à poncer.


L'opération à été rapide, je l'ai faite avant d’ôter la couronne d'éclisses du moule.


Elles étaient un peu collées au moule par endroit, mais avec un couteau mastic étroit j'ai réussi les décoller.
Ne pouvant voir qu'un coté des contres éclisses, j'avais une petite inquiétude quant à leurs collage. La photo montre bien qu'elles plaquent parfaitement sur les éclisses.


Après avoir gratter les excédants de colles, elle est plus solide que je l'avais imaginé! J'ai mis le tasseau du bas en forme au ciseau à bois puis au rabot.


Les coins sont ébauchés à la gouge puis terminé à la râpe.


Puis les contres éclisse sont mises en forme au canif avant d'être poncées.


Les courbes des coins tangentent celles des contres éclisses.





Voila pour ça. La couronne sera une dernière fois replacée dans le moule lors du collage du fond


Je suis satisfais, l’ensemble se superpose presque parfaitement avec le dessin du plan.


A suivre...

Bonjour,
Jp, on a pas la même notion du "pas grand chose"... Pas de grosse nouvelle piece, Ok, mais je pense qu'en lutherie, les details et la finition doivent constituer 90 du temps de main d'oeuvre, non ?
On a l'impression que tu te balades, à réaliser toutes ces courbes. Et à la main.
Je trouve l'objet (déjà!) magnifique.
Amicalement,
Fred

Bonjour Fred,
J'avoue que jusque là je n'ai pas rencontré de difficultés particulières, mais je n'ai pas encore attaqué le plus compliqué!
Je devais attaquer le fond, mais il me manque quelques précision en ce qui concerne la queue d'aronde de l'ancre, et une bonne lame de SAR pour refendre mon bois...
En attendant je vais ébaucher le manche, et là ça va en être une autre paire!

Bonjour Diomedea,


Quel talent !
Par contre, c'est ta femme qui va pas être contente, vu ce que tu lui a fait à ses pinces à linge dis donc !

Hum, les hommes sont autorisés à étendre le linge... On a le niveau, faut y croire !!
Bien cordialement,
Fred