Basse de viole en noyer et à six cordes

Salut,

Un autre effet d'optique sûrement: sur les vues de 3/4, on a l'impression que le manche est extrêmement fin (on ne voit pas le côté convexe): c'est quand même incroyable cette finesse quand on pense aux tensions exercées!

Bonjour à tous,
Il faut également compter avec la touche!

Pour en finir avec les tasseaux... J'avais décoller accidentellement celui ci, j'ai donc du reporter sa mise en forme.


Ce noyer se cintre facilement.


Les éclisses font 2mm.





Au bout de la quatrième le coup est pris! A peine une demi heure pour former les six éclisses...


Le collage se fait en plusieurs étapes en débutant par les CC.
Les contres formes permettent de les plaquer au plus près du moule.





Pour avoir un collage efficace, l'important est que ça plaque parfaitement aux niveaux des tasseaux.


Je viens de recevoir le bois pour la table. Comme il se doit, il s'agit d'épicéa scié sur quartier.


Ce bois vient du Haut Jura expédié par https://www.bois-lutherie.com/ à Fertans


A suivre...

tu vas de plus en plus vite !!!! 2 jours pour faire ca !!

Bonjour à tous,
Non, c'est pas du direct! Même si j'avoue aller beaucoup plus vite que pour la première!

Après démoulage, l’excédent est coupé à la scie à dos en laissant dépassé de quoi réaliser une coupe d'onglet.


Pour ça, j'intercale entre la lame et le moule, une chute d'éclisse.


Le biseau est réalisé au guillaume. La valeur de l'angle n'est pas crucial, on se contentera d’ajuster le second coté pour qu'il corresponde parfaitement en faisant des essais.





Pour le collage des dernières éclisses, je les positionne, puis j’ôte les serres joints aux extrémités le temps d'appliquer la colle.


Après 6 heures je retourne le tout, et je recommence la même chose de l'autre coté!


Avant de passer au démoulage, il faut ajuster la hauteur des éclisses. Si coté table il suffit d'araser jusqu'à affleurer le moule, coté fond il faut laisser de quoi coller les contres éclisses.
Je trusquine donc à 10mm en utilisant le moule en référence.


L’excédent est ôté pour le plus gros au canif ou au ciseau.


Puis au rabot.





Et pour terminer, le tout est ajusté à la cale à poncer.





Et je démoule!





Et voila! C'est la troisième couronne d'éclisses fabriquée avec ce moule, qui pourra en faire encore de nombreuses autres!


Bien que ce ne soit pas nécessaire, je préforme les tasseaux et les coin, ils seront finis après le collage des contres éclisses.


Après avoir repositionné la couronne sur la moule, je m'attaque aux contres éclisse. Celles ci sont en épicéa de 3 X 10mm formées au fer à cintrer.


Elles ont pour fonction d'augmenter la surface de collage du fond sur les éclisses.


Il n'aura pas échappé à vos yeux experts, qu'il n'y à pas de continuité du fil du bois... En effet, je n'avais pas de longueurs suffisantes pour le faire.

A suivre...

Je ne dois pas avoir des yeux d'expert car je n'avais rien remarqué. Sauf que tu cours !!!! La dixième viole se fera dans la journée !

Bonjour diomeda,
Rencontré hier un prof de
viole dont
le manche de la viole s'est arraché (collé à plat joins) en entraînant le bris du fond recouvrant le talon, pourquoi ne pas envisager un enclavement du manche comme sur un violoncelle ce qui augmenterait un peu la complexité du travail mais securiserait cette jonction?
L'usinage de ce coin du haut en queue d'aronde pourrait il être réalisé avant d'être intégré au moule, pareil pour le coin recevant l'ancre?

Jour JPaul et les autres !

"Fer à cintrer" ???? c'est quoi c'te bestiole ???

Pascal

Bonjour aubrey,

aubrey a écrit:
Rencontré hier un prof de
viole dont
le manche de la viole s'est arraché (collé à plat joins) en entraînant le bris du fond recouvrant le talon...

C'est la première fois que j’entends parler de ce type d'accident! Les manches des violes sont toujours collés à plats joints, sauf pour celles montées en l'air (sans moule) ou le tasseau et le manche sont une seule et même pièce.
Il serait bien d’analyser la cassure pour connaitre exactement ce qui c'est passé (défaut de collage, du bois...).

Jour Pascal,

Neo_Dogo a écrit:"Fer à cintrer" ???? c'est quoi c'te bestiole ???

Ça!  

Vi, j'avais bien vu l'image JPaul, mais ça sort d'où c'est une conception maison ? Jamais vu avant (bon OK, mon niveau en ébénisterie est pas .....)
La différence avec un cintrage à la vapeur (que lui je connais ! )

Pascal

Neo_Dogo a écrit:Vi, j'avais bien vu l'image JPaul, mais ça sort d'où c'est une conception maison ? Jamais vu avant (bon OK, mon niveau en ébénisterie est pas .....)
La différence avec un cintrage à la vapeur (que lui je connais ! )

C'est un cintrage à la vapeur, on doit mouiller le bois avant de le chauffer (oublié de le repréciser!)
C'est un appareil typique de la lutherie, il en existe de différents modèles, beaucoup les fabriquent eux mêmes, mais celui ci vient du commerce:
https://www.gaignard-millon.com/produits.asp?categorie=Lutherie&souscategorie=Outils%20sp%C3%A9ciaux&soussouscategorie=&num=2078

KOKO 57 a écrit:suis d'ailleurs étonné que JP n'en ait pas fabriqué un lui même,à base de fer à repasser

+10 ! ! !

Ben me coucherai moins .... ce soir. Merci pour ces explications Maître et Koko !

Aller, je me rassieds et j'observe la suite en silence !

Pascal

Pareil.
En plus, moi qui voulait me lancer dans la fabrication de boîtes de camembert, ça m'ouvre d'énormes perspectives.

oliver67 a écrit:Pareil.
En plus, moi qui voulait me lancer dans la fabrication de boîtes de camembert, ça m'ouvre d'énormes perspectives.

Ave
No soucis
Les boites
les gavottes
La méthode
et mêmele fromage comme il y a le travail des sangliers à partir des bois exploités on reste en chartre
Sinon les boites de grande tr(adition

Super merci.
J'ai plus qu'à acheter une forêt d'épicéa!

Bonjour à tous,

KOKO 57 a écrit:suis d'ailleurs étonné que JP n'en ait pas fabriqué un lui même,à base de fer à repasser

Oui, je sais bien! Mais j'avais déjà la fabrication d'une viole à assurer, je ne voulais pas en plus rajouter les difficultés de me fabriquer l'outillage!
Il existe pas mal de tutos sur la fabrication de fer à cintrer en partant de résistances diverses comme celles des fours, de décapeur thermique ou lampe halogène etc...


Le collage des contres éclisses


Ces pinces en plastique sont plus efficaces que les pinces à linges


Une fois sèche, je ponce le léger dépassement, toujours avec ma cale spéciale.


Avant de poser le fond, je casse les arêtes qui se retrouveront sur le dessus.


Puis je mets mes coins en formes à la gouge.


Un dernier ponçage histoire de nettoyer un peu l’intérieur...





Avant de coller le fond, il faut encore réaliser la cassure. Je commence par donner un coup de scie à dos en la guidant avec une chute de bois.


Puis j’agrandis le trait de scie à la gouge burin de 60°





Enfin, j’humidifie les bois et j'utilise mon fer à repasser pour le mettre en forme.


Je vais pouvoir passer au collage!


Cette fois j’innove, je colle le fond en deux fois... Donc hier soir j'ai dans un premier temps collé la cassure en utilisant du ruban adhésif. Notez que j'ai quand même posé deux serres joints au cas ou!


Et ce matin j'ai pu tranquillement coller le reste... Démoulage après la sieste!


A suivre...

Bonjour J-P
Le noyer mouillé augure une finition géante...
J'aime beaucoup le noyer !
Bonne suite,
++
Renaud

Bonjour à tous,
L'arrachage du manche est consécutif à une chute au cours d'une répétition, il n'est pas le résultat d'un mauvais collage car la viole date de 1991.
Elle est maintenant réparée, et il faut le savoir pour déceler la réparation
Je suis toujours avec un grand intérêt, quel boulot tu fais!

Bonjour Renaud,

6°sens a écrit:
Le noyer mouillé augure une finition géante...
J'aime beaucoup le noyer !

Je sais!
Et quand en plus il est ondé, c'est carrément magique!
Cette superbe viole a été fabriquée par Justine Belot, une jeune luthière de grand talent avec qui j'ai le bonheur d'échanger régulièrement!

aubrey a écrit:L'arrachage du manche est consécutif à une chute au cours d'une répétition

Ok! Ceci explique cela!

niaproun a écrit:

oliver67 a écrit:Pareil.
En plus, moi qui voulait me lancer dans la fabrication de boîtes de camembert, ça m'ouvre d'énormes perspectives.

Ave
No soucis
Les boites
les gavottes
La méthode
et mêmele fromage comme il y a le travail des sangliers à partir des bois exploités on reste en chartre
Sinon les boites de grande tr(adition

C'est la première entreprise ou j'ai travaillé  (j'avais 14 ans)
bon je stop la pollution et je retourne à ma place

diomedea a écrit:

6°sens a écrit:
Le noyer mouillé augure une finition géante...
J'aime beaucoup le noyer !

Je sais!
Et quand en plus il est ondé, c'est carrément magique!

Rires.
Je n'ai rien oublié de ta demande.

Je suis simplement en mode "dispersé" dans les actions journalières.
Jardin, peinture + restauration, décirage, ponçage, vernissage d'une table marquetée de 50 ans de vieux.
Elle ne m'a demandé que de l'huile de coude et de la patience.

Et, en action bois, l'établi m'occupe bien.
Je vais passer en mode rédaction cet après-midi.
++
Renaud

Salut,

Ça file vite dis-donc!

Est-ce que tu pourrais expliquer en deux mots comment se passe un "montage en l'air"? On commence par le fond?

Merci de nous épater!

On a beau avoir déjà lu tes fabrications de violes, je me régale toujours autant !
Merci pour le partage, pour le plaisir des yeux déjà (bravo à la luthière pour son très bel exemplaire, au passage)

Mais merci aussi de nous montrer tes techniques, des plus basiques aux plus ardues
Je reste souvent scotché par tes "évidences"... dans le sens où à la lecture, ça l'est indiscutablement (!) mais moi seul dans mon atelier je ne sais pas si j'y aurais pensé... et j'aurais galéré...
Bref, je prends de notes et j'emmagasine  

Bonjour à tous,
Ça s'appelle du partage, Clément!  

6°sens a écrit:Je n'ai rien oublié de ta demande...

Ne me tente pas!  

Guilhem a écrit:Est-ce que tu pourrais expliquer en deux mots comment se passe un "montage en l'air"? On commence par le fond?

Un exemple en vidéo:



Allez!
7 heures plus tard...





Reste à affleurer le fond. Oui je sais, j'aurais pu le faire à l'affleureuse, mais j'avais pas envie!
Donc: Ciseau.


Rabot.


Et cale à poncer.


Là ou le ciseau de passe pas, il laisse la place au canif.


Et voila pour le fond!


Changement de méthode à nouveau. Je vais sculpter le talon du manche avant de le coller, pour ça je l'ai visser provisoirement sur le tasseau.


Ainsi fixé je peux venir ajuster le manche, qui, sur les violes, (Contrairement aux violons ou aux guitares) vient en prolongement de la caisse.
Donc gouge.


Râpe.


Et racloir avant de terminer au papier de verre.


Ça prend forme!





Ça va, le manque de continuité du fil ne jure pas trop.


Là non plus, le rajout est assez discret.


A suivre...