[Lutherie] Fabrication d'un clavecin.

Bonjour à tous,
Merci pour vos suggestions! Mais pour l'heure je vais laisser comme ça, je pourrais toujours le remplacer très facilement par la suite...
Les registres!
J'ai retardé au maximum leurs fabrications car je n'arrivais pas à comprendre comment ils fonctionnaient! Et le hasard a fait que j'ai eu une conversation au bon moment avec un claveciniste qui restaure des instruments et qui m'a tout expliquer! En fait c'est tout simple!
J'imaginais un système ou il fallait déplacer l’ensemble des sautereaux, mais je ne voyait pas comment... Et pour cause!
Les sautereaux restes à leurs places, on les bascules simplement sur le coté!


On peut ainsi sélectionner le jeu de 4', 8' ou les deux.
Il existe plusieurs systèmes pour les déplacer, tirette, levier, cale...
Ayant compris ceci, restait à les fabriquer!
Après deux premières tentatives ratées, la troisième à été la bonne...

La forme des registre étant identique aux queues d'arondes, j'ai repris la même technique pour les fabriquer.
D'abord une ébauche en plusieurs passes avec une fraise lambda chinoise.


Puis finition avec une fraise de qualité (CMT) à hélice inversée en une seule passe ou j’enlève les 5/10 que j'avais laissé à l'ébauche.


J'ai utilisé du moabi, bois très dur à grain fin.





Les registres sont enfin créés en collant une baguette sur le coté pour les fermer.
Ici ceux du bas, comme ils sont fixes, tout est collé.


Les registres du haut, mobiles, sont posés sur deux pièces de bois à chaque extrémité. Ils seront ajustés en longueur par la suite...


J'ai également modifié la barre de nom, elles s'encastre désormais dans les blocs de positionnement du clavier.


c'est plus propre comme ça!


A suivre...

Je n'y comprends pas grand chose... pour ne pas dire plus, mais qu'est-ce que c'est bôôôô !

Pareil

+1 
Yves

Allez, la suite!

Derniers contrôles avant de monter les registres du bas dans la caisse.


Chaque registre ne doit laisser voir que du feutre et aucune séparation entre deux touches, l'enssemble étant parfaitement centré par apport au clavier.


Le plan montre qu'il est simplement pointé, personnellement j'ai choisi de le visser.





Je me suis fabriquer rapidement quelques faux sautereaux histoire de voir si tout fonctionne bien...





Ça marche! j'ai mesuré qu'il faut une pression d'environ 25g pour enfoncer une touche.


Une table de salon originale!


Reste encore à fixer définitivement le clavier dans la caisse.
Là encore j'ai mis du temps à comprendre! En fait, c'est la plaque de nom qui le maintien via les deux blocs latéraux.
J'ai utilisé des Domino en guise de taquets. Je n'ai pas chercher à les mettre directement en bonne position, j'ai préféré les retaillé après coup.


Donc: La barre de nom maintien les deux blocs latéraux, qui positionnent transversalement le clavier, les deux taquets le positionnant longitudinalement.
Pour terminé, un tasseau est collé en bout de chaque blocs pour les réunir.




J'ai remarqué qu'assez souvent les charnières étaient démontables, j'ai donc remplacé les axes des miennes.











A suivre...

Je suis de plus en plus perdu, mais je trouve ça toujours aussi passionnant.

Jean Paul, si je comprends bien, quand on frappe (avec délicatesse) une touche, ça lève 2 sauteraux. si on décale les barre de registre du haut, on va pourvoir leur faire jouer 2 cordes différentes en même temps ?

@+

Pour essayer de suivre, vers 2mn



Tu as aussi prévu la pièce en cuir ?

meles a écrit:Jean Paul, si je comprends bien, quand on frappe (avec délicatesse) une touche, ça lève 2 sauteraux. si on décale les barre de registre du haut, on va pourvoir leur faire jouer 2 cordes différentes en même temps ?

Oui, c'est ça! Ou l'une, ou l'autre ou les deux.
Le cuir est utilisé pour un autre type de montage, la CNC a une précision qui permet de m'en passer.

Bonjour à tous,
Au dessus des registres on trouve le ciel, c'est une traverse qui à pour but d'éviter l'éjection des sautereaux!
Là encore, il y a plusieurs montages possibles. J'ai choisi celle qui consiste à le poser dans la continuité de la moulure de la caisse en utilisant des ravancement d'onglet.
Le creusage des éclisses au ciseau à bois, toujours en utilisant les guides.


Ce n'est pas la méthode la plus simple, mais c'est la plus esthétique!





Cette pièce est maintenue en position par: d'un coté par des tétons, et de l'autre par un crochet.
Le crochet est découpé dans un tôle de laiton de 2mm.
Et allez! une petite gravure pour la frime! C'est tellement facile avec la CNC!


Et la vis qui va bien!

Notez le haut de l'éclisse complètement massacré! je vais avoir du boulot pour rattraper tout ça...
A suivre...

Eh ben alors, t'as glissé chef ?

Bravo pour l'avancement en tout cas, ça promet !!
Kenavo !

Donc, là, y a une éclisse de massacrée?...Où ça?
Parce que je vois rien du tout à part du super top travail!!!

Bonjour à tous,
C'est tout le haut des éclisses qui est esquinté: traces d'outils ou de serres joints, coups... Mais je savais que je ne pourrais pas les éviter, donc il faudra rattraper tout ça avant de passer à la peinture.

Traditionnellement se sont deux chevilles qui sont utilisées pour maintenir le ciel, de mon coté je reste attaché aux Domino!





A l’opposé j'ai posé la petite boucle du crochet.


C'est un bout de baguette de brasure argent de 1,5mm enfoncé au marteau dans deux pré-perçages.


Le dessous du ciel sera recouvert de feutrine.


Pour finir la plaque de nom, je pose des baguettes moulurées.


Il y en a deux, une sur le dessus et une sur la face verticale.





C'est plein de petits trucs qui prennent du temps!





A suivre...

On suit, on suit .
Kenavo

++1
mais lecture avec une tasse de café à côté, moment de calme et de plénitude...

Fred714 a écrit:Donc, là, y a une éclisse de massacrée?...Où ça?
Parce que je vois rien du tout à part du super top travail!!!

comme toi, j'ai regardé la photo un bon moment et rien trouvé de "grave"

c'est un plaisir de suivre l'avancée des travaux.

Pareil, je n'ai pas vu le problème sur les éclisses. Mais est-ce qu'un petit coup de vapeur avec un fer à repasser et un chiffon humide ne suffirait pas pour faire disparaître l'ensemble des traces de chocs ? Si les fibres ne sont pas coupées, c'est très efficace.
Et pour le reste, toujours aussi impressionné par la productivité démentielle de Diomedea... Même avec toutes ces belles machines, c'est une sacrée performance !

et sans saf !! avec sa saf (!), ca serait deja fini (et nous on aurait les boules)
bref, c'est chouette...
Amicalement,
Fred

Bonjour à tous,

buzz a écrit:Pareil, je n'ai pas vu le problème sur les éclisses. Mais est-ce qu'un petit coup de vapeur avec un fer à repasser et un chiffon humide ne suffirait pas pour faire disparaître l'ensemble des traces de chocs ...

C'est ce qui est prévu! Le reste sera mastiqué... Mais j'attends le toute fin pour ça.

FredM a écrit:et sans saf !!

Elle devrait être là début juin!





Les feuillures qui recevront le panneau ferme-clavier sont faites à la défonceuse en utilisant le guide parallèle. 


Les commandes des registres sont des leviers en laiton qui traverse la plaque de nom.


Les G-codes sont près à piloter la CNC!


Les passages au travers de la plaque de nom se font par des fentes. Je commence par aligner quelques trous en utilisant un gabarit préalablement percé à la PAC pour guider le foret..


Le reste est enlevé au ciseau à bois et à la râpe fine. Généralement on en reste là, mais certains instruments montrent des plaques d'entrées, j'ai choisi cette seconde option (Voir dessin plus haut).



Avant de découper les originaux dans une tôle de laiton de 2mm, j'ai voulu contrôler s'ils étaient conformes en les découpant dans une plaque de plastique.





Ces prototypes m'ont permis d’ajuster leurs longueurs avec précision.





Et toujours les vis qui vont bien!


Ces vis ne sont plus normalisées en raison de la forme de leurs têtes, peu aptes à empêcher les dérapages de la lame du tournevis. Il est donc impératif d'avoir un tournevis de la bonne dimension sous peine de détruire la fente! ce qui est particulièrement inesthétique!

A suivre...

Bonjour,

Que ce soit là ou sur CDC, je trouve que les commentaires s'efficlochent un peu. Il ne faudrait pas que notre maître facteur de clavecin se décourage à nous faire de beaux reportages.

Pour ma part, je suis cette aventure avec beaucoup d'intérêt et je suis un peu stupéfait de la complexité du clavecin, par rapport au piano.

Je sais Jean-Paul que tu n'aimes pas le piano, mais moi qui aime bien les deux, je me dis que tu n'as pas choisi la facilité, comme ceux d'ailleurs qui en jouent, car si j'ai bien compris, la façon de faire, décaler son jeu influe sur la sonorité.
J'ai donc hâte de l'entendre sur de belles oeuvres du 17ème ou 18ème siècle, Bach bien sûr et Gluck ou Rameau, mais aussi sur des oeuvres contemporaines.

Merci donc pour ce que tu partages avec nous pauvres béotiens.

Bonjour à tous,
Pourquoi voudrais tu que je me décourage?!
Je ne connais pas le piano, mais en terme de difficulté je pense qu'il est encore plus que le clavecin!
Non, le fait de décaler les sautereaux ne permet pas d’influer sur la sonorité, c'est juste pour sélectionner les jeux: Le 4 pieds, le 8 pieds ou les deux.

Il y a deux jeux de cordes, le 8' tendues entre les sillets et chevalets en rouge, et le 4' entre les vert. Chaque jeu à sont propre rang de sautereaux.


Les tirettes (en fait des leviers!) sont issues d'une plaque de laiton de 2mm. Quand j'ai à fraiser ce type de matériau, je commence toujours par une série de perçages placés aux bons endroits par lesquels passeront des pointes pour bien maintenir la tôle et lui éviter de vibrer.


Comme la tôle, les pointes sont en laiton.


Découpage avec une fraise de 2mm, je lubrifie au pétrole et au pinceau.


Là j'ignore ce qui c'est passé... Un bug? Je ne pense pas, je pense plutôt à une erreur de ma part, mais je ne l'ai pas trouvée! Comme la première entrée est tombée dans une zone déjà fraisée, je suis bon pour refaire les deux!


Les deux nouvelles entrées sont découpées dans une tôle de qualité différente. Le métal, plus mou, à été plus délicat à fraiser.


Les poignées sont soudées sur les leviers à l'aide de soudure liquide.


C'est un produit devenu introuvable, c'est dommage car il est très pratique à utiliser.


Après un petit passage sur la gazinière! J'ai quand même du rajouter une goute d'étain en fil.


Ou comment enfoncer une pointe là ou les doigts ne passent pas! Le chasse clou est en fait un sabloir que j'avais fabriqué pour sculpter mes violes: http://www.metabricoleur.com/t15948p250-lutherie-viole-de-gambe-a-7-cordes#323682


La mise en place coule de source! Il y a une entretoise sous le levier au niveau de la vis pivot du levier.





En façade, les plaques d'entrées son vissées.


La course est en fait très faible, du l'ordre du mm.


Il y a assez peu d'images de clavecins qui montrent de ces plaques d'entrées, personnellement je trouve que sans, il manque quelque chose!


Voila, à ce niveau je peux déjà attaquer la finition... Je vais tout de même fabriquer les sautereaux avant, le cordage se fera après.


Le mastic que l'on voit par endroits, sont des restes de mélanges étalés (parfois avec le doigt!) avant qu'il ne durcisse.





A suivre...

Bonjour

Comme les fils précédents je me régale en silence mais au son virtuel du clavecin.

Ce laiton provient de stock perso ou est ce une commande?

Tout ce que tu nous présentes et un vrai plaisir merci encore

Magnifique ... what else ...

Bonjour,

Pour la soudure liquide pour le brasage à l'étain, il y avait aussi la marque Friolux... mais je ne sais pas si elle existe encore.
Vraiment très pratique comme produit, mérite d'être plus connu.

Tu as bien raison d'avoir mis ces petites plaques enjoliveurs, cela fait vraiment fini et met en valeur le travail accompli que l'on apprécie à ces petits détails.

Je suis un peu déçu que tu arrives bientôt à la fin de la fabrication de ce bel instrument (enfin presque parce qu'il y a encore pas mal de boulot), à moins que tu nous fasses profiter d'un prochain projet ???

Bonjour JP et à tous,
magnifique ces plaques de finition , la cnc est quand même un outil magique
quand ont sait l'utiliser
La pâte à étamer , si en rayon plomberie ça ne se trouve pas , les fournisseurs de produits de carrosserie
en ont encore certainement , la restauration d'ancêtres se fait encore à l'étain.

Hello,

c'est de cette pâte là que vous parlez?

ça marche pas mal pour étamer, un peu light pour souder le cuivre je pense... Mais du laiton ça doit passer