[Lutherie] Fabrication d'un clavecin.

Bonjour Merci encore pour toutes ces explications et ce reportage toujours aussi clair et vraiment bravo pour tout ton travail c'est vraiment très agréable à suivre et ça donne une dynamique fort sympathique Damien

Hellauwww.

D'abord merci pour vos jeux de mots Pierre et JP, ça fait du bien même si c'est un rire confiné.

En tout cas chapeau à JP pour son travail et gros chapeau à ceux qui les fabriquait entièrement à la main il y a 3 ou 4 siècles

Bonjour à tous,
IL y a 3 ou 4 siècles et encore aujourd’hui! Je dois être un des rare à utiliser la CNC pour fabriquer un clavecin!

Les frontons de touches sont décorés par une petite pièce de bois, généralement une petite pièce de poirier avec une moulure en forme d'arcade comme ci dessous.


Mais la CNC permet de s'amuser à faire des choses plus complexes et facilement!
Je vais donc commencer par me fabriquer une petite plaque de contreplaqué 3 plis. Le premier, le plus épais avec 1,5mm, est en ébène, puis le plis central en érable de 0,5mm et enfin du moabi de 1mm.


Ces fines épaisseurs sont obtenues à la calibreuse.


0,5mm ça commence à faire fin! Pourtant je ne suis pas encore au maximum des capacités de la machine!


Le collage à la colle vinylique en croisant le fil du bois.


Le résultat


Le principe est de fraiser cette plaque pour faire apparaitre les strates de bois aux couleurs contrastées.


Les deux premières passes avec la fraise de Ø2mm, à suivre une fraise de Ø1mm puis 0,5mm (photos à venir).


En attendant que la colle du CP sèche, je m'étais préparé la traverse de bois qui va recevoir le pivots des touches, ça me permettra de commencer le montage du clavier pendant que la CNC fraise les frontons.


Les tige en inox viennent de chez Vogel: https://www.vogel-scheer.de/de/


Ça se monte doucement! les petits guides en moabi sont collés à la cyanoacrylate. 


A suivre...

Du Gravoply en bois au lieu d'ABS. Chouette !

Ce que je trouve marrant, c'est que le placage des touches était fait en deux parties (large et étroite) pour ne pas gaspiller l'ébène. Alors pour masquer le trait du joint, on faisait des traits supplémentaires.


Maintenant, on continue à faire les traits mais le placage est fait en un morceau. Sur un plan sonore, c'est comme le téléphone portable qui continue à faire le bruit d'une vraie sonnerie ou un appareil photo numérique qui fait toujours le bruit d'un vrai diaphragme qui s'ouvre et se referme. Certaines voitures électriques, je crois, font artificiellement le bruit d'un moteur à essence pour que les piétons les entendent venir.

Bonjour a tous,
J'ignorais l'utilité de ces gravures, je les ai reproduites sans vraiment me poser la question!

Dommage que l'érable est tendance à laisser des fibres non coupées, j'aurais peut être du utiliser du buis qui n'aurait pas eu ce défaut.


Je n'ai pas crée d'attaches, j'ai préféré ne pas faire traverser la fraise qui à découpée les pièces.


Les frontons seront séparés par ponçage à la calibreuse. Avant de les passer dans la machine, j'ai recouvert la face gravée de ruban de masquage.


Après passage dans la ponceuse.


Voila, il n'y a plus qu'à les décoller...


... et à les poncer! Je vais auparavant les passer au vernis pour rendre des fibres cassantes, ça me facilitera la tache.


Chaque touche à trouvée sa place...





Les feintes sont en merisier découpées, comme tout le reste, à la CNC.





Histoire de vérifier qu'il ne manque rien avant de passer aux collages!





A suivre...

Bonjour Jean-Paul et tous,
J'aime bien ce feuilleton.
Tous les matins on a notre nouvel épisode

Bonjour à tous,
Bonjour Marco, c'est parti pour l'épisode du jour!  

Re-assemblage après séchage de la colle.


Puis collages des frontons.


Le ponçage à été assez fastidieux! Ça m'a pris bien plus de temps qu'il n'a fallu pour les fraiser!


Mais le résultat me satisfait, c'est l'essentiel!


Je confirme, l'os ça blaire! Sinon avec mon montage ça c'est bien coupé, mais la lame est bonne pour l'affutage...


La mise à l'épaisseur est faite à la calibreuse. D'abord la première face, puis la seconde après retournement. Pour ça je les ai collés au double face sur des plaques de bois.


La coupe est assez délicate, le matériau est assez fragile.


Pour les coller, ne sachant pas trop quelle colle utiliser, j'utilise de la cyano.


Les plaques sont ajustées aux feintes à la cale à poncer


A suivre...

Merci Jean-Paul,
Mon feuilleton préféré du jour me donne de l'entrain pour la journée de bricolages...

Salut

JP, bon, je vais pas commenter, je n'ai plus de superlatifs, donc, ça c'est fait.
Si je me souviens bien, quand j'ai travaillé l'os, (ça date un peu, tu devais encore être au biberon) je le sciais à la scie à métaux.
Mais dans tous les cas, ça sent très mauvais.

diomedea a écrit:Bonjour Marco, c'est parti pour l'épisode du jour!

Prêt pour le prochain!

Bonjour à tous,

sangten a écrit:Si je me souviens bien, quand j'ai travaillé l'os, (ça date un peu, tu devais encore être au biberon) je le sciais à la scie à métaux.
Mais dans tous les cas, ça sent très mauvais.

J'aurais bien tenté le coup avec ma scie à métaux, mais il aurais fallu remplacer l'huile de coupe par de l'eau, et avoir une nouvelle lame de disponible, car elle n'est pas affutable...

Allez, l'épisode du jour!  
Les angles des touches en ébène sont arrondies à la lime puis poncées. Notez la butée en CP qui me permet de sauvegarder les arêtes juste avant les rainures.






Première mise en situation et... première déconvenue!


En effet, les touches ne correspondent pas aux perçages des registres (Les guidages des sautereaux). Je n’arrive pas à comprendre d’où vient le problème, je pense que c'est un mélange de plusieurs choses, et notamment du plan qui ne montre que quelques touches, hors de la caisse, et d'un clavecin qui a subit plusieurs modifications au cours du temps. Les photos des claviers que je peux voir montrent des touches droites qui attaquent les sautereaux dans l'axe, alors que sur le dessin les touches sont dessinées avec un angle, comme si le clavier était plus large que les registres.


A noter qu'en approfondissant les recherches, j'ai trouvé des claviers, notamment d'épinettes, instruments voisin des clavecins, qui montrent des touches avec des formes biscornues...
Je vais donc devoir redessiner tout ça! Je ne vais pas les refaire entièrement, seulement les parties qui se trouvent dans la caisse.





A suivre...

Bon sang !
Nous espérons tous que ce contretemps ne soit qu'une "petite déconvenue"...
Il est vrai qu'en partant des plans que tu nous montres, ce n'est pas évident (en fait, je n'y comprends rien, ils sont vraiment peu lisibles)...
Mais je suis sûr que tu vas trouver la parade rapidement après un peu de cogitation intense !
Courage!
En tous cas, le clavier est magnifique, bravo!

Ave
Pour l'odeur, j'ai la même expérience. Pour les lames j'ai un bon tiers point et je réaffute, après tout c'est là pour ça.
Il y a un point particulier, fais attention, l'os ainsi coupé et poli fin garde une certaine porosité et se salit assez rapidement.

Bonjour

Toujours aussi didactique, instructif et merveilleux à suivre.

Ce site canadien donne quelques pistes pour l'entretient de ces matières : Ivoire, os, bois de cervidés.

Dominique

Bonjour,
quelle avancée , c'est juste magnifique !!!
Je n'ai pas de craintes pour la "déconvenue" , tu es un homme de solutions
Pour la finition de l'os, pour que ça reste propre et éviter le problème de porosités , je
faisais une finition à la cyano .

Bonjour à tous,
Merci pour vos mises en gardes!

Bien, j'ai fini par trouver d’où venaient les problèmes...
Ils sont de deux ordres: En fait, j'ai un peu tout mélangé! D'abord le nombre de touches. Le plan montre 45 touches, alors que la photo en montre 49, j'ai simplement pris les dimensions du clavier du plan, mais en dessinant 49 touches.
Second point: Il semble qu'il existe deux manières d'agencer les touches, la plus courante semble être celle ci dessous:


Le plan lui montre un clavier ou les touches noires sont disposées de manière symétrique de part et d'autres des blanches, ce qui implique des formes biscornues pour tomber à l'aplomb des sautereaux.

Le clavecin tel qu'il est visible de nos jours.


Il montre 49 touche, mais en occupant toute la largeur de l’instrument, alors que le plan lui montre un clavier plus étroit.


Je vais donc refaire mon clavier, je n'ai pas d'autre solution que de refaire les 27 naturelles, les feintes par contre sont conservées...
Le nouveau clavier.


A suivre...

Bonjour Jean-Paul et à tous,

Comme c'est rageant d'avoir à refaire un si beau clavier! Je compatis vraiment et te souhaite bon courage. Heureusement, avec la CNC c'est plus rapide qu'à la main. Continue à nous enchanter.

Ty Coat

Un tout petit contre-temps de rien du tout pour toi ! Ce clavecin sera terminé bien avant la fin du confinement ! (enfin, si tu ne tombes pas en pénurie de matière première ...).
Tu n'aurais pas pu faire un montage à blanc avant de faire la finition des touches ? Facile à suggérer après coup. N'hésite pas à demander ce genre de genre de conseil

Bonjour,

La première octave du clavecin tel qu'il apparaît sur le plan est courte : do, ré et mi sont sur les touches mi, fa dièse et sol dièse ; ne restent donc que les naturelles et le si bémol.
En revanche, les deux groupes de deux feintes dans le grave du clavier qui profite du soleil ne sont probablement que le résultat de l'omission du premier fa dièse.

FMJ a écrit:
Tu n'aurais pas pu faire un montage à blanc avant de faire la finition des touches ? Facile à suggérer après coup. N'hésite pas à demander ce genre de genre de conseil

Pas de souci!

Ty Coat a écrit:
Comme c'est rageant d'avoir à refaire un si beau clavier! Je compatis vraiment et te souhaite bon courage. Heureusement, avec la CNC c'est plus rapide qu'à la main.

Merci pour ton encouragement! Mais avec la CNC on apprend à relativiser!

Xerpemgam a écrit:La première octave du clavecin tel qu'il apparaît sur le plan est courte : do, ré et mi sont sur les touches mi, fa dièse et sol dièse ; ne restent donc que les naturelles et le si bémol.
En revanche, les deux groupes de deux feintes dans le grave du clavier qui profite du soleil ne sont probablement que le résultat de l'omission du premier fa dièse.

J'avoue que j'ai pas tout compris...
N'oublie pas que je sais pas lire la musique! (seulement les tablatures), Je compte d’ailleurs sur le clavecin pour m'y mettre, je pense que ce sera plus simple qu'avec une viole...

Rassures-toi Jean-Paul, nombreux ici ne doivent pas savoir lire...la musique !

Mais c'est pas grave, cela se soigne bien en ces temps de confinement...

En tous cas, moi j'ai rien compris des explications de notre ami Xerpemgam (curieux comme pseudo.. des explications de texte peut-être?)...

C'est normal qu'on n'est rien compris, car comme l'anagramme de son pseudo l'indique c'est un exper(t) (en) gamm(e) !!!

Voici un clavier ordinaire :



Puis selon moi le clavier champêtre à deux groupes de deux feintes consécutifs :



Enfin l'octave courte de ce clavecin, plus sournoise puisque do, ré et mi remplacent mi, fa dièse et sol dièse :

Ok...
Du coup dans mon cas c'est un clavier ordinaire?

Non, dans ton cas justement, la première octave est courte.