basse de viole

bonjour à tous,
je m'approche de l'épilogue, mais ce n'est pas encore fini, prochaine étape :la teinte
pour commencer, j'ai mouillé toute la viole avec de l'eau tiède passée à l'éponge dans le but de faire ressortir les veines du bois

j'ai répéter l'opération 3fois  en ponçant avec du papier de verre 400


dans le même temps , j'ai commencé les essais de teintes dans des chutes d'épicéa et d'érable de chutes issues de la fabrication;
a partir de ces deux teintes à l'alcool, je me suis fait un nuancier

avec de l'acajou pur, du chêne clair pur et les deux mélangés à parts égales

la partie la plus foncée est obtenue avec du brou de noix et le jaune avec du curcuma mais j'ai exclu ces deux nuances.
dans le but de m'approcher de ce résultat

j'opte pour un mélange à 50-50 que je passe au pinceau

à la première couche, c'est un peu dégueu, rouge clair, avec des traces de colle que je n'avais pas vues qui refusent la teinte et de grosses rayures elles aussi invisibles(pour mon œil non exercé)
pour les rayures je ne peux malheureusement rien faire d'autres que les accepter mais j'ai décidé de passer une autre couche avec 2 volumes de chêne clair et 1 volume d'acajou et une dernière couche avec que que du chêne clair pour obtenir ce résultat

la touche et le cordier sont teinter au chêne clair seul;
peut être ce soir la première couche de vernis dont je vous parlerais  plus tard.
a suivre...

Attendons le vernis pour le verdict. Pour l'instant, ça s'annonce tout bon !

bonjour à tous,
une partie de la réponse aujourd'hui fmj...
après bien des hésitations et discussion avec les luthiers de l'atelier ponticello, lecture des solutions de diomédéa, lecture de blog, du traité de lutherie de Tolbecque, il fallait bien que je me décide.
les solutions sont nombreuses ainsi que les dosages, c'est compliqué pour un débutant de s'y retrouver, mais j'ai choisi un mélange qui semble faire à peu près l'unanimité , gomme laque décirée , benjoin et sandaraque avec pour 800g d'alcool à 95°
gomme laque: 100g
benjoin         : 75g
sandaraque   : 50g
j'ai divisé le tout par 4 pour obtenir environ 250g de vernis

que j'ai laisser se dissoudre pendant presque une semaine et que j'ai filtreé ce matin avec un vieux collant

j'utilise un spalter en prenant garde d'éviter les surépaisseurs ce qui est pour moi en tous les cas impossible!
le vernis en ce jour de beau temps sèche vraiment vite, je ne sais pas si cette une bonne chose mais cela facilite l'opération car il n'est pas besoin d'attendre longtemps pour passer aux différentes partie de la viole
a l'issue de la deuxième couche, afin d'éliminer les surépaisseurs et les traces de pinceau,
j'ai poli les surface avec de la pierre de diatomée( que j'avais pour tuer les puces de plancher) étaler à la surface et frotter ave un chiffon imbiber d'huile de lin.
le résultat est convaincant et rassurant pour la suite car l'élimination des défauts est efficace, et les surfaces douces et égales au toucher avec un aspect satiné que j'aimerai quand même
un peu plus brillant
allez, quelques image de ce résultat encore provisoire



les photos ne rendent pas compte de petites trace de colle tidebon sur le dessous qui sont devenues rouge vif avec la teinte et le vernis ainsi que de grosses rayures que je n'ai pas vues sur la table, bref elle est plus belle en photo, mais le résultat sans etre parfait est assez satisfaisant je crois.
demain, je polis la troisième couche et selon le résultat, je m'arrêterai à 3 .
je prendrai des photos du polissage à la pierre de diatomée qui semble très proche du tripoli de venise, peut etre pas en granulométrie mais ils ont tous 2 la meme origine
La diatomite est une roche siliceuse très légère (densité entre 0,2 à 0,3, soit 200 à 300 kg/m3), très poreuse (50 à 70 % d’eau), friable et dont la couleur claire à l’affleurement varie du gris clair au bleu-vert, voire au blanc, en fonction des altérations, des impuretés qui y sont contenues (matière organique, argile, etc.) et du degré d’humidité. Elle est formée entièrement ou presque de « squelettes » de diatomées. Ces algues unicellulaires, présentes dans des conditions variées des domaines marins ou lacustres, sont entourées d'un test en silice, le frustule, dont l'accumulation sur le fond peut conduire à la formation d'une roche. Du point de vue minéralogique elle est rattachée à la famille des opales.

Cette roche tendre et très faiblement consolidée, se débite facilement en lits millimétriques, les varves, correspondant le plus souvent à une année de sédimentation.
à suivre...

La qualité des photos n'est pas "diomedeaienne" mais il semble bien que tu ais bien réussi à t'approcher au mieux de l'exemple qui tu citais ci-dessus ! Une petite photo en plein jour (voilé) serait top pou mieux juger.

Très joli !
bravo !

félicitations, et bonnes finitions!

bonjour à tous et merci pour vos retours!
hier soir, après la  couche n°3, j'ai poli la viole avec un tampon de coton imbiber  d'huile de lin et de pierre de diatomée, ce qui donne un aspect satiné très doux à l'oeil et au toucher


on voit bien les traces disgracieuses de papier de verre, bon, je n'y reviens pas.
je crois que je vais m'arrêter à 3 couches, jp et Gilbert Bordes, mon ami luthier à étampes, m'on rappelé que trop fort peut nuire contrairement à ce qui se pratique dans la marine, et rien ne m'empêche d'appliquer une quatrième couche plus tard si nécessaire.
quelques images en exterieur,




je crois que c'est pas mal, en vérité le résultat me plait de plus en plus!
il me reste à recevoir les cordes pour monter les 7 frettes et pour régler définitivement la hauteur du chevalet, héhé, je crois que je tiens le bon bout!
je me suis fait prêter ceci

un autre travail manuel de longue haleine m'attends, mais n'etait-ce pas le but initial?
a suivre...

Chapeau !

Superbe ! un bel effet flammé
à toi de voir si la profondeur de la teinte te suffit avec le nb de couches de vernis… mais c'est bien de conserver visuellement les veines du bois qui donne un bel effet de matière !
Dés que tu peux… un petit enregistrement pour avoir une idée de la sonorité ?
Quel plaisir de réaliser ses propres instruments

seb92 a écrit:Superbe ! un bel effet flammé
à toi de voir si la profondeur de la teinte te suffit avec le nb de couches de vernis… mais c'est bien de conserver visuellement les veines du bois qui donne un bel effet de matière !
Dés que tu peux… un petit enregistrement pour avoir une idée de la sonorité ?
Quel plaisir de réaliser ses propres instruments

je suis d'accord avec seb92, l'effet flammé n'est pas mal et m'a beaucoup surpris car à blanc rien de le laissait supposer, c'est une bonne surprise! pour l'instant, je ne touche plus à rien
tu as raison, une petite vidéo serai bien sympa, plusieurs musiciens veulent l'essayer, je verrais avec eux car moi, je ne sais pas en jouer.
avant il faudra faire un réglage de sonorité en trouvant la place exacte de l'âme qui offrira le meilleur compromis et équilibre entre les aigus et les basses, ça sera un moment vraiment intéressant.

J'aime aussi !

Bonjour,
Merci pour ce partage, c’était vraiment très intéressant à suivre... Et bravo pour ce résultat ! On se rend bien compte à quel point ça n'est pas facile. Mais aussi qu’avec de la ténacité, de la persévérance et du soin, on peut vraiment parvenir à quelque chose qui pouvait, à l'origine sembler difficilement accessible...
Une chose me surprend : l'huile de lin sur le chiffon qui polit avec le tripoli.. Ça veut dire qu'il y a une petite couche d'huile de lin entre chacune de tes couches de vernis, non ? pas de changement de teinte ? Pas de problème de séchage, d'incompatibilité entre les deux produits ? Étrange cette alternance vernis - huile !!!
Amicalement,
Fred

Moi, je dis chapeau. Et respect. Parce que se lancer dans un projet pareil comme ça bille en tête, ça force le respect. J'espère qu'elle sonnera bien, et que tu feras des concerts avec Diomedea.

FredM a écrit:Bonjour,
Merci pour ce partage, c’était vraiment très intéressant à suivre... Et bravo pour ce résultat ! On se rend bien compte à quel point ça n'est pas facile. Mais aussi qu’avec de la ténacité, de la persévérance et du soin, on peut vraiment parvenir à quelque chose qui pouvait, à l'origine sembler difficilement accessible...
Une chose me surprend : l'huile de lin sur le chiffon qui polit avec le tripoli.. Ça veut dire qu'il y a une petite couche d'huile de lin entre chacune de tes couches de vernis, non ? pas de changement de teinte ? Pas de problème de séchage, d'incompatibilité entre les deux produits ? Étrange cette alternance vernis - huile !!!
Amicalement,
Fred

bonjour FREDM,
je suis heureux que mon travail t'es intéressé, c'est vrai qu'au début , c'était pas gagné mais je ferai un petit bilan quand tout sera vraiment fini
j'ai vu en reprenant un peu les travaux de diomédéa que lui aussi avait poli une de ses violes avec du tripoli de venise et de l'huile de lin.je lui ai posé la question sur la nécessité ou non de dégraisser avant de revenir.
j'ai lu également qu'un peu d'huile d'olive ou de lin permet un passage plus fluide du tampon lors d'un vernissage au tampon, sans que les auteurs parlent d'effectuer un dégraissage.
je me suis donc lancé sans vraiment de certitude mais ça ne semble pas poser de pb, j'ai par contre, retiré le maximum de corps gras avec un chiffon bien propre et du sopalin histoire de me rassurer

sangten a écrit:Moi, je dis chapeau. Et respect. Parce que se lancer dans un projet pareil comme ça bille en tête, ça force le respect. J'espère qu'elle sonnera bien, et que tu feras des concerts avec Diomedea.

merci sangten,
ça fait vraiment plaisir, et si le concert avec diomédéa n'est peut être pas pour demain car nous sommes tous deux débutants, du moins j'aimerai bien le rencontrer et lui présenter en vrai mon travail qui lui doit beaucoup

Je ne suis pas intervenu (j'y connais rien à la lutherie) mais j'ai suivi avec plaisir ce post. Je suis admiratif du travail effectué et très impressionné de la qualité (visuelle vu que j'ai l'image sans le son ) du "fini".  Arriver à ce résultat pour une première ça mérite un ENORME BRAVO
Amicalement
Bertrand

Salut Aubrey.................pareil que les autres,chapeau l'artiste pour cette première

Merci à tous,
Je vous remercie vraiment pour vos interventions si chaleureuses!
À bientôt car ce n'est pas encore fini...

Bonsoir aubrey,

Moi aussi j'ai suivi dans mon petit coin sans rien dire, comme je le fais avec Jean-Paul, et je suis admiratif de ce que tu as réussi à faire avec beaucoup moins d'outils à ta disposition que lui. Bravo vraiment.

J'imagine que tu as hâte d'installer les cordes, de mettre en place définitive l'âme et d'entendre ses premières sonnorités. De quoi te donner envie de continuer dans cette voie.

apprenti45 a écrit:Bonsoir aubrey,

Moi aussi j'ai suivi dans mon petit coin sans rien dire, comme je le fais avec Jean-Paul, et je suis admiratif de ce que tu as réussi à faire avec beaucoup moins d'outils à ta disposition que lui. Bravo vraiment.

J'imagine que  tu as hâte d'installer les cordes, de mettre en place définitive l'âme et d'entendre ses premières sonnorités. De quoi te donner envie de continuer dans cette voie.

merci apprenti45,
bien sur, tu l'as deviné j'ai hâte de pouvoir vraiment l'entendre et de la faire essayer par des musiciens; un enseignant de Arles a eu cette remarque plein d'humour "que j'avais une longueur d'avance sur lui qui ne savait pas construire une viole"
quant à mes projets futurs, c'est vrai que le travail de lutherie  semble un peu addictif et j'ai dans un coin de ma tête de fabriquer un dessus de viole ,car les doigtés sont les même que la basse et l'apprentissage peut se faire plus aisément à condition de se familiariser avec la lecture dans d'autres clés.
mais je vais surtout me concentrer sur l'apprentissage et simultanement continuer à approfondir mon étude du violoncelle.
les répétitions d'orchestre vont reprendre et nous avons le projet de monter la cantate bwv 51:https://www.youtube.com/watch?v=mM9lpVIC_JQ
il y a un peu de boulot...

Ah, la 51 ! Peut-être ma préférée. Quel chef d'oeuvre.
Ma version préférée, un peu ancienne, d'accord, mais amha, jamais égalée : Thérésa Stich Randall/Maurice André.
https://www.youtube.com/watch?v=SV1R6i72F_g

Bonsoir,

Comme sangten je trouve la version de Theresa Stich-Randall au-dessus de toutes les autres. Sa voix incomparable rend cette cantate envoutante et divine. Sans compter que l'accompagnement de la trompette de Maurice André rend à merveille cet appel à l'exaltation que le titre de la cantate demande.

Merci pour l'info, je ne connaissais pas cette cantate, béotien que je suis, et c'est.. superbe !!!
Amicalement, Fred

bonjour à tous,
moi non plus je ne connaissait pas cette cantate avant que nous décidions de la jouer!
Bach en a ecrit 209 dont l'origine est vérifiée.
merci de m'avoir fait connaitre cette version, je préfère personnellement des versions sur des instruments montés en boyau avec des articulations plus dynamiques mais cette version est très belle et épurée, la beauté d'une interprétation n'exclu pas la perception que d'autres musiciens ont de la même œuvre et heureusement!

Perso je préfère la version de aubrey
Je la trouve plus "authentique" et que les instruments semblent plus proches de la période de composition.
Mais c'est très subjectif comme appréciation ...

Salut

aubrey a écrit: je préfère personnellement des versions sur des instruments montés en boyau avec des articulations plus dynamiques mais cette version est très belle et épurée, la beauté d'une interprétation n'exclu pas la perception que d'autres musiciens ont de la même œuvre et heureusement!

Je suis d'accord avec toi, (c'est mon coté faux cul) je préfère aussi les instruments avec boyaux. Ca ne me fait pas changer d'avis sur Thérésa Stich-Randall, dont la voix d'or a bercé mes folles années.
Je préfère aussi les instruments anciens, et la version que tu proposes est magnifique. Les musiciens s'amusent bien, et la soliste est merveilleuse. De toute façon, boyaux ou pas, cette cantate me prend toujours aux tripes. C'est un pur chef d'oeuvre et demande une virtuosité incroyable de la part de la soprano comme du trompettiste. L'Alleluja final laisse sans voix.

Aubrey nous sommes presque voisins. Dis-moi où vous allez la jouer, et je fais le voyage.