Restauration d'une sellette cassée
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Restauration d'une sellette cassée
Cette sellette m'a été confiée suite à un petit accident. Résultat : un pied cassé. Pas étonnant vu la finesse de ses chevilles ... et puis avec sa tablette en marbre, une fois que cela penche, la chute est lourde !
C'est une petite sellette de style Louis XV sans prétention, d'une facture lambda. A priori elle date du début du XX siècle. La restauration montera que les essences utilisées sont plutôt hétéroclites, les techniques d'assemblage basiques et qu'elle a déjà connu une restauration précédente.
Après réparation du pied cassé, j'ai également entrepris un restauration d'ensemble pour lui redonner un peu de lustre. C'est surtout ce dernier point que je ne maîtrisais pas du tout qui pourra intéresser du monde.
Etape 1 : Poser le devis
Difficile de passer à côté du pied cassé. Avec la teinte, pour l'instant impossible de déterminer l'essence du bois de ce pied.
Ce qui est sûr, c'est que vu la cassure, ça va être dur de recoller. Deux choix possibles:
> soit faire une greffe
> soit refaire le pied entièrement
Après consultation d'un collègue restaurateur et choix d'un bois qui lui semble convenir (du sipo en fait, fil droit, teinte sombre), je pars sur l'option du fainéant : la greffe.
Je continue le tour du propriétaire et tombe sur un autre dommage collatéral : un autre pied est fendu. Pas grave, la cassure est nette et propre, le collage sera facile et invisible.
De plus une des extrémités de pied est fendu. La cause : un clé tenant un "bronze" + la finesse du pied à cet endroit (12mm). La fente n'est pas collable (trop ancienne, trop ouverte, plus jointive) : ça sera donc rebouché à la pâte à bois.
Etape 2 : Le Démontage
D'évidence, il paraît très difficile d'intervenir sur le pied monté. Nocive complet avec ce type de meuble qui semble en plus fragile, je suis assez hésitant sur la façon de procéder pour le démonter.
La première étape semble évidente : démonter la tablette de marbre qui est maintenue par une ceinture en laiton. Style Louis XV aidant, ses côtés ne sont pas droits mais tout en vague. Je crains en démontant de tordre cette ceinture et de ne plus retrouver au montage une ceinture bien plaquée sur les bords du marbre. Mon collègue me détrompe et assure l'avoir fait des dizaines de fois sans problème.
Je m'attaque donc à retirer les clous qui plaquent une tablette en bois plutôt très fine (trop) et tendre (trop) qui plaque le marbre sur la ceinture. Il en manque déjà pas mal et je n'ai aucun mal à les retirer et désolidariser le tout. Pas étonnant : la tablette est trop fine : 7.5mm alors qu'elle pourrait faire 12mm ; une partie des clous sont plantées tout au bord et ressortent sous la tablette. Il faudra la refaire. D'ailleurs je la désarticule passablement en la décloutant de la partie basse de la sellette.
J'accède donc à la partie haute du cadre et des pieds. La présence d'un clou sur le dessus du pied m'étonne. De plus je ne comprends pas tout de suite comment le pied est maintenu car pas la moindre trace d'assemblage. Il y a bien un coin en angle à l'intérieur avec 4 clous mais je ne vous pas comment cela pourrait maintenir le pied ?
Le collègue me demande de casser le coin en bois. Après l'avoir bien entamé et retirer les clous, j'y vais précautionneusement et je fais bien : je tombe sur l'extrémité d'une vis. Forcément, la tête est à l'opposé. Je retire le bronze clouté en partie haute et tombe bien sur une tête de vis. Une fois retirée, le pied ne veut pas complètement partir : c'est le rôle du clou du dessus ; il va cherche l'un des côté du cadre. Une fois retiré, le pied vient tout seul.
Après coup, je ferai de même avec un autre pied qui me servira de modèle pour tracer la greffe. Mais ce coup-ci, je n'aurais pas besoin de casser pas le coin. De plus je tomberais sur une vis de placo, signe d'une restauration pas si ancienne que ça. La vis du premier pied démonté était lui une tête à fente et à corps effilé bien traditionnels.
On va pouvoir passer aux choses sérieuses : la greffe du pied !
A suivre ......
C'est une petite sellette de style Louis XV sans prétention, d'une facture lambda. A priori elle date du début du XX siècle. La restauration montera que les essences utilisées sont plutôt hétéroclites, les techniques d'assemblage basiques et qu'elle a déjà connu une restauration précédente.
Après réparation du pied cassé, j'ai également entrepris un restauration d'ensemble pour lui redonner un peu de lustre. C'est surtout ce dernier point que je ne maîtrisais pas du tout qui pourra intéresser du monde.
Etape 1 : Poser le devis
Difficile de passer à côté du pied cassé. Avec la teinte, pour l'instant impossible de déterminer l'essence du bois de ce pied.
Ce qui est sûr, c'est que vu la cassure, ça va être dur de recoller. Deux choix possibles:
> soit faire une greffe
> soit refaire le pied entièrement
Après consultation d'un collègue restaurateur et choix d'un bois qui lui semble convenir (du sipo en fait, fil droit, teinte sombre), je pars sur l'option du fainéant : la greffe.
Je continue le tour du propriétaire et tombe sur un autre dommage collatéral : un autre pied est fendu. Pas grave, la cassure est nette et propre, le collage sera facile et invisible.
De plus une des extrémités de pied est fendu. La cause : un clé tenant un "bronze" + la finesse du pied à cet endroit (12mm). La fente n'est pas collable (trop ancienne, trop ouverte, plus jointive) : ça sera donc rebouché à la pâte à bois.
Etape 2 : Le Démontage
D'évidence, il paraît très difficile d'intervenir sur le pied monté. Nocive complet avec ce type de meuble qui semble en plus fragile, je suis assez hésitant sur la façon de procéder pour le démonter.
La première étape semble évidente : démonter la tablette de marbre qui est maintenue par une ceinture en laiton. Style Louis XV aidant, ses côtés ne sont pas droits mais tout en vague. Je crains en démontant de tordre cette ceinture et de ne plus retrouver au montage une ceinture bien plaquée sur les bords du marbre. Mon collègue me détrompe et assure l'avoir fait des dizaines de fois sans problème.
Je m'attaque donc à retirer les clous qui plaquent une tablette en bois plutôt très fine (trop) et tendre (trop) qui plaque le marbre sur la ceinture. Il en manque déjà pas mal et je n'ai aucun mal à les retirer et désolidariser le tout. Pas étonnant : la tablette est trop fine : 7.5mm alors qu'elle pourrait faire 12mm ; une partie des clous sont plantées tout au bord et ressortent sous la tablette. Il faudra la refaire. D'ailleurs je la désarticule passablement en la décloutant de la partie basse de la sellette.
J'accède donc à la partie haute du cadre et des pieds. La présence d'un clou sur le dessus du pied m'étonne. De plus je ne comprends pas tout de suite comment le pied est maintenu car pas la moindre trace d'assemblage. Il y a bien un coin en angle à l'intérieur avec 4 clous mais je ne vous pas comment cela pourrait maintenir le pied ?
Le collègue me demande de casser le coin en bois. Après l'avoir bien entamé et retirer les clous, j'y vais précautionneusement et je fais bien : je tombe sur l'extrémité d'une vis. Forcément, la tête est à l'opposé. Je retire le bronze clouté en partie haute et tombe bien sur une tête de vis. Une fois retirée, le pied ne veut pas complètement partir : c'est le rôle du clou du dessus ; il va cherche l'un des côté du cadre. Une fois retiré, le pied vient tout seul.
Après coup, je ferai de même avec un autre pied qui me servira de modèle pour tracer la greffe. Mais ce coup-ci, je n'aurais pas besoin de casser pas le coin. De plus je tomberais sur une vis de placo, signe d'une restauration pas si ancienne que ça. La vis du premier pied démonté était lui une tête à fente et à corps effilé bien traditionnels.
On va pouvoir passer aux choses sérieuses : la greffe du pied !
A suivre ......
FMJ- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Salut FMJ et les autres !
Je prends un ticket pour suivre, j'ai la belle mère qui m'a filé une vieille table de bridge à refaire. Pas la même époque ni le même style (et j'en suis bien heureux ...) mais on aura sûrement des concordances ...
Voir si je poste dessus .... faut déjà que je trouve le temps de l'attaquer ...
Pascal
Je prends un ticket pour suivre, j'ai la belle mère qui m'a filé une vieille table de bridge à refaire. Pas la même époque ni le même style (et j'en suis bien heureux ...) mais on aura sûrement des concordances ...
Voir si je poste dessus .... faut déjà que je trouve le temps de l'attaquer ...
Pascal
Neo_Dogo- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
En effet, on dirais du bois blanc très tendre d’après les photos
Re: Restauration d'une sellette cassée
Alors je fais un petit focus sur les essences utilisées pour ce meuble. C'est une production des année 20 probablement, non industrielle (les pieds ne sont pas strictement identiques) mais sûrement faite en série.
- D'après mon collègue, les pieds seraient en robinier. Fil bien droit, bois blanc avec une jolie robe légèrement cuivrée. Par contre, je le trouve pas très dur (j'arrive à le marquer avec l'ongle). Pas très résistant vu le profil de la cassure.
- Le cadre est en acajou
- Les cales en essence lambda ?
- La tablette en bois blanc très léger. Essence ?
- D'après mon collègue, les pieds seraient en robinier. Fil bien droit, bois blanc avec une jolie robe légèrement cuivrée. Par contre, je le trouve pas très dur (j'arrive à le marquer avec l'ongle). Pas très résistant vu le profil de la cassure.
- Le cadre est en acajou
- Les cales en essence lambda ?
- La tablette en bois blanc très léger. Essence ?
FMJ- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
- La tablette en bois blanc très léger. Essence ?
Du peuplier ?
Re: Restauration d'une sellette cassée
C'est fort possible. Blanc uniforme, fil droit, mou (marque facilement avec l'ongle). Et accessoirement prend un peu les moisissures (sous le marbre), même au bout de 100ans !
FMJ- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Etape 3 : La greffe du pied cassé
Étape importante pour pas saborder la restauration.
Je suis donc parti sur un tasseau de sipo. Sa teinte foncé et don fil ultra droit et uniforme devraient permettre de rendre la greffe visuellement très discrète.
Phase I : le sciage du sifflet.
Je suis parti du postulat que les 2 côtés du pied étaient parallèles : j'en ai donc pris un comme surface de référence qui sera plaqué sur la table de la scie.
Utilisation de la SAF sans gabarit. Via la fausse équerre, j'ai reporté sur le pied cassé et la greffe un angle suffisamment aigu pour que le sifflet soit solide. Pas besoin d'être ultra précis : la greffe a suffisamment de marge sur tous ces chants. Par contre j'ai utilisé un martyr fixe qui m'indique la coupe de la lame. Utilisation d'une lame 60 dents bien affutée pour une coupe ultra nette.
Première essai qui semble bon : je passe donc au banc de collage. Et là je déchante. Je bride les deux pièces assemblées dans leur plan vertical et je vérifie à la règle que l'alignement des côtés est bon. Ok du côté de référence pour la SAF mais ... l'autre côté diverge complètement : ça ne va pas du tout !
Après investigation, il s'avère que le problème vient du postulat de départ : en fait les côtés plans du pied ne sont pas strictement parallèles : moins d'un mm, mais cela suffit pour donner un angle et une divergence très significative au bout de 30cm.
Bref retour à la SAF pour une nouvelle coupe du pied cassé. Aux grands maux, les grands remèdes : pour corriger cette différence d'épaisseur, j'intercale un bout de papier replié en 2 (ce qui donne un peu plus de 0.4mm) sur le côté moins épais et je retente une coupe. Vérification : le résultat est .. parfait !
C'était pas l'opération la plus longue, mais elle a demandé de se creuser un peu les méninges !
Phase II : Le collage
Il s'agit de pas se louper donc j'ai bien tout calé avant de sortir le pot de colle. Comme la greffe garde un marge d'épaisseur sur les côtés, il n'est pas possible de plaquer ces côté sur une surface de référence. J'ai plutôt utilisé le dessous du pied : en mettant un minimum en forme à la SAR et avec quelques cales, j'ai pu avoir un bon soutien sur l'établi. En plus cela donne une bonne visibilité pour s'assurer que la zone d'assemblage soit ultra bien alignée. Utilisation de cales latérales afin de pouvoir repositionner strictement au même endroit après encollage. utilisation de la vinylique. Une fois collé, cela ne ressemble à grand chose mais le résultat de l'assemblage est impeccable
Phase III : L'ébauche à la SAF
Rien d'extraordinaire à dire : traçage des formes du pied en prenant un autre pied démonté comme référence.
A ce propos, j'utilise depuis 1 ou 2 ans un crayon avec une mine de 0.9mm et ce n'est que du bonheur par rapport à une mine de 0.7mm : ça casse beaucoup moins et ça marque beaucoup mieux (il doit être plus gras aussi).
Ebauche du dessous et du dessus à la SAR en laissant un gras de 1-2mm.
J'ai bien entendu laisser du gras en longueur : la mise à longueur se fera à la fin, une fois les 4 pieds remontés.
Phase IV : Le dressage des chants pseudo parallèles au rabot
Je commence le dressage de ces côtés avec le gros Rali bleu qui est le seul de mes rabots qui soit actuellement opérationnel (ça fait des mois que les autres sont en cours de dressage/affutage, il faut que je me décide à les finir !!!!). Avec une lame neuve, je me suis surpris à prendre beaucoup de plaisir à faire ce dressage : il n'y a pas à dire, ces Rali marchent du feu de Dieu ! Je dresse d'abord parallèle, puis à la fin j'appuie légèrement du côté le plus fin. Ca se fait sans difficulté.
Autre astuce banale : j'utilise les 2 chutes de l'ébauche à la SAR pour brider à plat sur l'étau. Ca n'a l'air de rien, mais sans, il est impossible de brider solidement cette pied galbée.
Phase V : Le façonnage des chants galbés au rabot et à la wastringue
J'attaque d'abord le dessus toujours avec le même rabot. Les plus observateurs argueront que ce chant est convexe et que la semelle de mon rabot est droite. Certes, mais avec un brin d'habitude, si le rayon de courbure n'est pas trop faible (ce qui est le cas ici), cela se fait très bien ! Je le dresse d'abord tout droit puis je sors la wastringue pour arrondir les arêtes, après avoir tracé des repères au crayon. Ce traçage est essentiel car le pied se rétrécit progressivement et le quart de rond aussi. C'est la seule partie un peu délicate pour obtenir un résultat harmonieux. Mais j'en suis plutôt satisfait !
Dernière opération : le chant du dessous. C'est le domaine du wastringue. Le rayon de courbure étant très grand, j'utilise le wastringue plat, beaucoup plus simple à utiliser. Je dois avouer ADORER littéralement ce Veritas, bien affuté c'est un bijou qui donne un plaisir indicible à l'usage ! On ne l'utilise pas tous les jours mais quand on le sort c'est que du bonheur. Je le bade tellement que le reste du temps il reste religieusement dans son papier craft et son carton d'emballage, de peur qu'il ne se pique. Je pense que je me prendrai la version XL un de ces 4.
Bref, je me disperse ! Façonnage du chant concave donc.... Rien d'extraordinaire à dire, sauf que ce côté est bombé. Il suffit de suivre les traits et tout se passe bien. Seule remarque : le pied est un poil trop fin : 0.5mm par rapport au pied de référence et 1-1.5mm par rapport aux autres pieds. Rien de méchant, sauf que 11.7mm, ça commence à faire vraiment très fin, surtout quand il faut y mettre un clou. Mais on y reviendra !
Un coup de ponçage au 120, 240 et c'est parfait ! En ponçant, je ferai aussi un très léger dégradé sur la partie teinté du pied, pour avoir une transition la plus douce possible une fois la finition appliquée.
Étape importante pour pas saborder la restauration.
Je suis donc parti sur un tasseau de sipo. Sa teinte foncé et don fil ultra droit et uniforme devraient permettre de rendre la greffe visuellement très discrète.
Phase I : le sciage du sifflet.
Je suis parti du postulat que les 2 côtés du pied étaient parallèles : j'en ai donc pris un comme surface de référence qui sera plaqué sur la table de la scie.
Utilisation de la SAF sans gabarit. Via la fausse équerre, j'ai reporté sur le pied cassé et la greffe un angle suffisamment aigu pour que le sifflet soit solide. Pas besoin d'être ultra précis : la greffe a suffisamment de marge sur tous ces chants. Par contre j'ai utilisé un martyr fixe qui m'indique la coupe de la lame. Utilisation d'une lame 60 dents bien affutée pour une coupe ultra nette.
Première essai qui semble bon : je passe donc au banc de collage. Et là je déchante. Je bride les deux pièces assemblées dans leur plan vertical et je vérifie à la règle que l'alignement des côtés est bon. Ok du côté de référence pour la SAF mais ... l'autre côté diverge complètement : ça ne va pas du tout !
Après investigation, il s'avère que le problème vient du postulat de départ : en fait les côtés plans du pied ne sont pas strictement parallèles : moins d'un mm, mais cela suffit pour donner un angle et une divergence très significative au bout de 30cm.
Bref retour à la SAF pour une nouvelle coupe du pied cassé. Aux grands maux, les grands remèdes : pour corriger cette différence d'épaisseur, j'intercale un bout de papier replié en 2 (ce qui donne un peu plus de 0.4mm) sur le côté moins épais et je retente une coupe. Vérification : le résultat est .. parfait !
C'était pas l'opération la plus longue, mais elle a demandé de se creuser un peu les méninges !
Phase II : Le collage
Il s'agit de pas se louper donc j'ai bien tout calé avant de sortir le pot de colle. Comme la greffe garde un marge d'épaisseur sur les côtés, il n'est pas possible de plaquer ces côté sur une surface de référence. J'ai plutôt utilisé le dessous du pied : en mettant un minimum en forme à la SAR et avec quelques cales, j'ai pu avoir un bon soutien sur l'établi. En plus cela donne une bonne visibilité pour s'assurer que la zone d'assemblage soit ultra bien alignée. Utilisation de cales latérales afin de pouvoir repositionner strictement au même endroit après encollage. utilisation de la vinylique. Une fois collé, cela ne ressemble à grand chose mais le résultat de l'assemblage est impeccable
Phase III : L'ébauche à la SAF
Rien d'extraordinaire à dire : traçage des formes du pied en prenant un autre pied démonté comme référence.
A ce propos, j'utilise depuis 1 ou 2 ans un crayon avec une mine de 0.9mm et ce n'est que du bonheur par rapport à une mine de 0.7mm : ça casse beaucoup moins et ça marque beaucoup mieux (il doit être plus gras aussi).
Ebauche du dessous et du dessus à la SAR en laissant un gras de 1-2mm.
J'ai bien entendu laisser du gras en longueur : la mise à longueur se fera à la fin, une fois les 4 pieds remontés.
Phase IV : Le dressage des chants pseudo parallèles au rabot
Je commence le dressage de ces côtés avec le gros Rali bleu qui est le seul de mes rabots qui soit actuellement opérationnel (ça fait des mois que les autres sont en cours de dressage/affutage, il faut que je me décide à les finir !!!!). Avec une lame neuve, je me suis surpris à prendre beaucoup de plaisir à faire ce dressage : il n'y a pas à dire, ces Rali marchent du feu de Dieu ! Je dresse d'abord parallèle, puis à la fin j'appuie légèrement du côté le plus fin. Ca se fait sans difficulté.
Autre astuce banale : j'utilise les 2 chutes de l'ébauche à la SAR pour brider à plat sur l'étau. Ca n'a l'air de rien, mais sans, il est impossible de brider solidement cette pied galbée.
Phase V : Le façonnage des chants galbés au rabot et à la wastringue
J'attaque d'abord le dessus toujours avec le même rabot. Les plus observateurs argueront que ce chant est convexe et que la semelle de mon rabot est droite. Certes, mais avec un brin d'habitude, si le rayon de courbure n'est pas trop faible (ce qui est le cas ici), cela se fait très bien ! Je le dresse d'abord tout droit puis je sors la wastringue pour arrondir les arêtes, après avoir tracé des repères au crayon. Ce traçage est essentiel car le pied se rétrécit progressivement et le quart de rond aussi. C'est la seule partie un peu délicate pour obtenir un résultat harmonieux. Mais j'en suis plutôt satisfait !
Dernière opération : le chant du dessous. C'est le domaine du wastringue. Le rayon de courbure étant très grand, j'utilise le wastringue plat, beaucoup plus simple à utiliser. Je dois avouer ADORER littéralement ce Veritas, bien affuté c'est un bijou qui donne un plaisir indicible à l'usage ! On ne l'utilise pas tous les jours mais quand on le sort c'est que du bonheur. Je le bade tellement que le reste du temps il reste religieusement dans son papier craft et son carton d'emballage, de peur qu'il ne se pique. Je pense que je me prendrai la version XL un de ces 4.
Bref, je me disperse ! Façonnage du chant concave donc.... Rien d'extraordinaire à dire, sauf que ce côté est bombé. Il suffit de suivre les traits et tout se passe bien. Seule remarque : le pied est un poil trop fin : 0.5mm par rapport au pied de référence et 1-1.5mm par rapport aux autres pieds. Rien de méchant, sauf que 11.7mm, ça commence à faire vraiment très fin, surtout quand il faut y mettre un clou. Mais on y reviendra !
Un coup de ponçage au 120, 240 et c'est parfait ! En ponçant, je ferai aussi un très léger dégradé sur la partie teinté du pied, pour avoir une transition la plus douce possible une fois la finition appliquée.
FMJ- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Hello, je reprends mes élucubrations !
Etape 4 : La tablette
Ce coup-ci je m'attaque à la tablette située sous le marbre, probablement en platane comme suggéré plus haut. D'une part elle n'est pas suffisamment épaisse pour permettre un pointage efficace, et d'autre part je l'ai un peu malmené en la dépointant de son piétement.
Donc direction le rack à bois d'où je sors une planchette de chêne vieux comme la mort. Je vous passe le délignage, le rabotage pour mettre à 12mm d'épaisseur, puis enfin le collage, simple, à joint plat. Juste un mot pour dire que cela faisait un lonnnnnnnnng moment que je n'avais pas raboté du chêne bien dur comme celui-là et bigre heureusement que la planche ne faisait pas 30cm de large et 3m de long ... la raboteuse n'aurait pas survécu ! Faut dire que les fers ont l'air un peu en fin de course...
Bref, collage disais-je. Vous noterez le fil plastique intercalé entre les planchettes et les barres des serre-joints. J'en ai marre que les gouttelettes viennent corroder ces barres qui coulissent mal ensuite. Il faudrait que je me fasse une presse à tablette dédiée !
(des yeux plus inquisiteurs noteront aussi la présence incongrue d'une casserole dans l'atelier. Non je n'y fais pas ma popotte, encore que, elle servait simplement pour le bain-marie de la colle forte. Mais je reviendrai là-dessus prochainement)
Pour finir sur l’aparté, la boîte rouge et noire est un mastic multi-usage commercialisé par Foussier. C'est une poudre banche à laquelle on rajoute un peu d'eau. Je m'en sers tout le temps pour le bâtiment, il est vraiment génial ! Ca se ponce et se lisse comme dans un rêve, ça se peint parfaitement. Et puis ça a l'air de très bien vieillir : depuis 1 an, j'ai mis dehors une pièce témoin en plein soleil et intempérie avec un trou bouché par ce mastic : ça n'a pas bougé, aucun rétrécissement, aucune fissuration !
La suite fut un peu rocambolesque. J'ai commencé par mettre en forme la tablette en me basant sur celle d'origine : traçage, découpe à la SAR puis usinage final à def sous table en collant tablette sur tablette. Pour m'apercevoir que la tablette d'origine est moins large que le marbre de presque 1cm. Bref, je remets droit un côté en le sciant, je recolle un bout de chêne, refaçonne le côté par rapport au marbre et refait un test de montage. Grrrrrrr, je comprends enfin pourquoi la tablette d'origine était plus petite : la couronne en laiton est un peu plus grande que le marbre, et avec une tablette de même taille, cette couronne baille sur les côtés ce qui laisse apparaître des jours disgracieux. Les anciens avaient oublié d'être cons ... Bref, je reprends la tablette d'origine, retrace à peine un peu plus grand, rescie, refaçonne à la def et là miracle ça marche !
Que de blabla pour une tablette ! Mais c'est proportionnel au temps que j'y ai passé. Il me rendait chèvre ce marbre ! Ah les rénovations .....
Dernière remarque : je n'ai pas testé en cloutant la ceinture sur la tablette car je me doutais qu'il serait bien difficile de retirer ces clous vu la dureté du chêne. En effet, le marbre est la dernière pièce du piètement à remonter. J'ai simplement utilisé des serre-joints pour tester.
Etape 5 : Le remontage du piètement
Rien d'extraordinaire à dire. J'ai juste commencé à faire un coin à 90° que j'ai collé dans l'angle du pied réparé. Avant de faire un trou pilote dans ce coin pour venir y fixer le pied par une vis plus longue que celle d'origine. Il s'agissait de ne pas la serrer comme un bourrin pour ne pas éclater le pied. Il a juste fallu faire un petit lamage dans l'alésage du pied car la tête de la vis était un peu plus large. Je n'ai pas remis la pointe comme à l'origine, n'en voyant pas réellement l'utilité.
J'ai remis la tablette du bas : une encoche dans le pied réparation + un trou pilote pour la vis, en faisant très attention à ne pas traverser.
J'ai également profité de cette étape pour combler à la pâte à bois les quelques fentes, surtout en bout de pied, à cause des pointes.
Etape 6 : La finition
On arrive à la seule étape vraiment intéressante de ce fil, la finition, que j'ai sous-traitée auprès d'un collègue par défaut d'expérience. Je m'excuse d'avance : j'étais tellement "concentré" à regarder mon collègue faire que j'en ai oublié de faire des photos. Pas très grave, c'est la procédure qui compte ! Je précise que comme il ne s'agit pas d'un meuble de valeur, il n'y a pas passé des heures. Pour un vrai Louis XV, il peut multiplier les essais, les grammages, etc. jusqu'à obtenir le résultat souhaité.
Tâche I : Retirer les "bronzes". Ce qui se fait très facilement, les clous tenant à peine.
Tâche II : Petit coup de chiffon sur la totalité du meuble
Tâche III : Avant décirage, petit coup de teinte (du Cardix) avec de la laine d'acier n°2. Il paraît que c'est une astuce de restaurateur. Il a surtout insisté sur la greffe, pour commencer à harmoniser sa teinte avec celle du reste du pied. La teinte étant solvantée, il n'a pas attendu longtemps : 5-7min max.
Tâche IV : Le décirage, avec un dissolvant spécifique (qui pue !). Toujours avec de la laine d'acier n°2. C'est l'étape la plus longue : il y a passé entre 30 et 40min. Quand on parle de décirage, il est surtout question de retirer le vernis. Et visiblement les anciens avaient déjà des produits très performants. Le vernis de ce meuble était particulièrement coriace. D'ailleurs, après passage de la teinte, l'un des pieds ne l'a pas bien pris : il pense qu'il restait encore du vernis. Normalement il aurait dû reprendre le décirage puis refaire la teinte comme il ne s'agit pas d'une oeuvre d'art, je lui ai dit que le résultat était suffisant.
Tâche V : Teinte au cardix. Passée avec une sorte de coton mêché. Il a passé plusieurs teintes, de l'acajou au brun foncé. La difficulté, c'est que les pieds et le cadre ne sont pas de la même essence, ils ne prennent donc pas la teinte de la même façon. Il n'a pas été nécessaire d'insister particulièrement sur la greffe : le sipo s'est bien fondu dans l'ensemble. Là aussi il a attendu très peu de temps. 5min au plus.
Tâche VI : Application du vernis matine à la mèche. Il s'agit d'un vernis plus concentré que celui d'un vernis laque au tampon. C'est censé l'imiter avec une application nettement plus facile. Et il se prête bien à un cirage. 3 couches. Pas d'égrenage sur un aussi petit meuble galbé, pas d'effet de peau à craindre. Attention à la 1ere couche pour ne pas tirer la teinte. Attente : 30s et c'est sec. Ce petit meuble se serait bien prêté à une finition à la gomme laque au tampon, mais ce n'est pas du tout la même préparation et c'est beaucoup, beaucoup plus long ! Et ça demande la patte d'un spécialiste avec toutes ces arêtes, ces angles, etc. De toute façon, c'était à la base un meuble ciré, donc on est reparti sur le même procédé.
Tâche VII : Le cirage. Au pinceau. Utilisation du Carbanex Antique blond, qui fonce à peine. Laisser poser 24h.
Tâche VIII : Lustrage au chiffon coton, pour retirer l'excédent. Une astuce de vieux brigand : un vieux collant avec chaussette en laine à l'intérieur pour passer un dernier coup qui donne un brillant plus fin.
Je me suis juste chargé de la dernière tâche ! Il faut bien avouer que la finition d'une restauration ne s'invente pas : c'est vraiment un métier en soi ! Et ça prend du temps !
Nous en somme donc là ! Le résultat est pas mal du tout, seul un pied n'a pas bien pris la teinte : mon collègue voulait le reprendre mais cela ne me semblait pas indispensable. En tout cas la greffe est invisible à plus de 30cm !
A suivre ....
Etape 4 : La tablette
Ce coup-ci je m'attaque à la tablette située sous le marbre, probablement en platane comme suggéré plus haut. D'une part elle n'est pas suffisamment épaisse pour permettre un pointage efficace, et d'autre part je l'ai un peu malmené en la dépointant de son piétement.
Donc direction le rack à bois d'où je sors une planchette de chêne vieux comme la mort. Je vous passe le délignage, le rabotage pour mettre à 12mm d'épaisseur, puis enfin le collage, simple, à joint plat. Juste un mot pour dire que cela faisait un lonnnnnnnnng moment que je n'avais pas raboté du chêne bien dur comme celui-là et bigre heureusement que la planche ne faisait pas 30cm de large et 3m de long ... la raboteuse n'aurait pas survécu ! Faut dire que les fers ont l'air un peu en fin de course...
Bref, collage disais-je. Vous noterez le fil plastique intercalé entre les planchettes et les barres des serre-joints. J'en ai marre que les gouttelettes viennent corroder ces barres qui coulissent mal ensuite. Il faudrait que je me fasse une presse à tablette dédiée !
(des yeux plus inquisiteurs noteront aussi la présence incongrue d'une casserole dans l'atelier. Non je n'y fais pas ma popotte, encore que, elle servait simplement pour le bain-marie de la colle forte. Mais je reviendrai là-dessus prochainement)
Pour finir sur l’aparté, la boîte rouge et noire est un mastic multi-usage commercialisé par Foussier. C'est une poudre banche à laquelle on rajoute un peu d'eau. Je m'en sers tout le temps pour le bâtiment, il est vraiment génial ! Ca se ponce et se lisse comme dans un rêve, ça se peint parfaitement. Et puis ça a l'air de très bien vieillir : depuis 1 an, j'ai mis dehors une pièce témoin en plein soleil et intempérie avec un trou bouché par ce mastic : ça n'a pas bougé, aucun rétrécissement, aucune fissuration !
La suite fut un peu rocambolesque. J'ai commencé par mettre en forme la tablette en me basant sur celle d'origine : traçage, découpe à la SAR puis usinage final à def sous table en collant tablette sur tablette. Pour m'apercevoir que la tablette d'origine est moins large que le marbre de presque 1cm. Bref, je remets droit un côté en le sciant, je recolle un bout de chêne, refaçonne le côté par rapport au marbre et refait un test de montage. Grrrrrrr, je comprends enfin pourquoi la tablette d'origine était plus petite : la couronne en laiton est un peu plus grande que le marbre, et avec une tablette de même taille, cette couronne baille sur les côtés ce qui laisse apparaître des jours disgracieux. Les anciens avaient oublié d'être cons ... Bref, je reprends la tablette d'origine, retrace à peine un peu plus grand, rescie, refaçonne à la def et là miracle ça marche !
Que de blabla pour une tablette ! Mais c'est proportionnel au temps que j'y ai passé. Il me rendait chèvre ce marbre ! Ah les rénovations .....
Dernière remarque : je n'ai pas testé en cloutant la ceinture sur la tablette car je me doutais qu'il serait bien difficile de retirer ces clous vu la dureté du chêne. En effet, le marbre est la dernière pièce du piètement à remonter. J'ai simplement utilisé des serre-joints pour tester.
Etape 5 : Le remontage du piètement
Rien d'extraordinaire à dire. J'ai juste commencé à faire un coin à 90° que j'ai collé dans l'angle du pied réparé. Avant de faire un trou pilote dans ce coin pour venir y fixer le pied par une vis plus longue que celle d'origine. Il s'agissait de ne pas la serrer comme un bourrin pour ne pas éclater le pied. Il a juste fallu faire un petit lamage dans l'alésage du pied car la tête de la vis était un peu plus large. Je n'ai pas remis la pointe comme à l'origine, n'en voyant pas réellement l'utilité.
J'ai remis la tablette du bas : une encoche dans le pied réparation + un trou pilote pour la vis, en faisant très attention à ne pas traverser.
J'ai également profité de cette étape pour combler à la pâte à bois les quelques fentes, surtout en bout de pied, à cause des pointes.
Etape 6 : La finition
On arrive à la seule étape vraiment intéressante de ce fil, la finition, que j'ai sous-traitée auprès d'un collègue par défaut d'expérience. Je m'excuse d'avance : j'étais tellement "concentré" à regarder mon collègue faire que j'en ai oublié de faire des photos. Pas très grave, c'est la procédure qui compte ! Je précise que comme il ne s'agit pas d'un meuble de valeur, il n'y a pas passé des heures. Pour un vrai Louis XV, il peut multiplier les essais, les grammages, etc. jusqu'à obtenir le résultat souhaité.
Tâche I : Retirer les "bronzes". Ce qui se fait très facilement, les clous tenant à peine.
Tâche II : Petit coup de chiffon sur la totalité du meuble
Tâche III : Avant décirage, petit coup de teinte (du Cardix) avec de la laine d'acier n°2. Il paraît que c'est une astuce de restaurateur. Il a surtout insisté sur la greffe, pour commencer à harmoniser sa teinte avec celle du reste du pied. La teinte étant solvantée, il n'a pas attendu longtemps : 5-7min max.
Tâche IV : Le décirage, avec un dissolvant spécifique (qui pue !). Toujours avec de la laine d'acier n°2. C'est l'étape la plus longue : il y a passé entre 30 et 40min. Quand on parle de décirage, il est surtout question de retirer le vernis. Et visiblement les anciens avaient déjà des produits très performants. Le vernis de ce meuble était particulièrement coriace. D'ailleurs, après passage de la teinte, l'un des pieds ne l'a pas bien pris : il pense qu'il restait encore du vernis. Normalement il aurait dû reprendre le décirage puis refaire la teinte comme il ne s'agit pas d'une oeuvre d'art, je lui ai dit que le résultat était suffisant.
Tâche V : Teinte au cardix. Passée avec une sorte de coton mêché. Il a passé plusieurs teintes, de l'acajou au brun foncé. La difficulté, c'est que les pieds et le cadre ne sont pas de la même essence, ils ne prennent donc pas la teinte de la même façon. Il n'a pas été nécessaire d'insister particulièrement sur la greffe : le sipo s'est bien fondu dans l'ensemble. Là aussi il a attendu très peu de temps. 5min au plus.
Tâche VI : Application du vernis matine à la mèche. Il s'agit d'un vernis plus concentré que celui d'un vernis laque au tampon. C'est censé l'imiter avec une application nettement plus facile. Et il se prête bien à un cirage. 3 couches. Pas d'égrenage sur un aussi petit meuble galbé, pas d'effet de peau à craindre. Attention à la 1ere couche pour ne pas tirer la teinte. Attente : 30s et c'est sec. Ce petit meuble se serait bien prêté à une finition à la gomme laque au tampon, mais ce n'est pas du tout la même préparation et c'est beaucoup, beaucoup plus long ! Et ça demande la patte d'un spécialiste avec toutes ces arêtes, ces angles, etc. De toute façon, c'était à la base un meuble ciré, donc on est reparti sur le même procédé.
Tâche VII : Le cirage. Au pinceau. Utilisation du Carbanex Antique blond, qui fonce à peine. Laisser poser 24h.
Tâche VIII : Lustrage au chiffon coton, pour retirer l'excédent. Une astuce de vieux brigand : un vieux collant avec chaussette en laine à l'intérieur pour passer un dernier coup qui donne un brillant plus fin.
Je me suis juste chargé de la dernière tâche ! Il faut bien avouer que la finition d'une restauration ne s'invente pas : c'est vraiment un métier en soi ! Et ça prend du temps !
Nous en somme donc là ! Le résultat est pas mal du tout, seul un pied n'a pas bien pris la teinte : mon collègue voulait le reprendre mais cela ne me semblait pas indispensable. En tout cas la greffe est invisible à plus de 30cm !
A suivre ....
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Bon alors, j'ai bien tout lu Freud et ... comme pour l'original, j'ai pas tout capté (je parle là de la partie finition ...).
Mais bon, je pense que ça, ça se potasse accompagné cause là des mots sans images, j'ai coulé dés la strophe 2.
Sinon le résultat est vachement bien ! Toutes mes félices à vous deux !
Pascal
Mais bon, je pense que ça, ça se potasse accompagné cause là des mots sans images, j'ai coulé dés la strophe 2.
Sinon le résultat est vachement bien ! Toutes mes félices à vous deux !
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Je suis « surleculté » Bravo!
Jean-Paul
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Salut
Surlecutė aussi, tu me vois.
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Mazette, il y a toute une bande d'obsédés sur Méta !
Et désolé pour la logorrhée : entre pauvreté/imprécision du vocabulaire et le peu que j'ai compris des explications de mon collègue, j'ai essayé de bricoler un exposé de ce à quoi j'ai assisté ! Ce qi est sûr, c'est qu'il faut avoir les produits qui vont bien. Et que c'est comme les druides : chaque restaurateur a ses petites recettes personnelles !
Et désolé pour la logorrhée : entre pauvreté/imprécision du vocabulaire et le peu que j'ai compris des explications de mon collègue, j'ai essayé de bricoler un exposé de ce à quoi j'ai assisté ! Ce qi est sûr, c'est qu'il faut avoir les produits qui vont bien. Et que c'est comme les druides : chaque restaurateur a ses petites recettes personnelles !
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Re: Restauration d'une sellette cassée
bravo très inspirant.
Les pieds sont magnifique.
Je suis un peut moins fane de la finition originale, mais je comprends que l'idée est de la laisser au max dans son "jus"
Les pieds sont magnifique.
Je suis un peut moins fane de la finition originale, mais je comprends que l'idée est de la laisser au max dans son "jus"
Ericfd79- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Surlecuté aussi
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Renaud
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Re: Restauration d'une sellette cassée
bonjour FMJ,
merci pour la marche à suivre concernant la finition, je vais l'archiver, ça peut servir,
et bravo pour la restauration,le voilà comme neuf ce petit meuble,
amicalement,
Vincent
merci pour la marche à suivre concernant la finition, je vais l'archiver, ça peut servir,
et bravo pour la restauration,le voilà comme neuf ce petit meuble,
amicalement,
Vincent
Vincent 38- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
De rien mais note bien que ce sont juste des indications, je n'ai aucune expérience en la matière ! C'est un monde en soi !
Bon je finis mes divagations. Mais juste avant, un petit zoom sur la greffe avec la finition. OK on voit la différence sur la photo, avec la lampe braquée dessus, mais à 30cm ça passe inaperçu !
Etape 7 : Le remontage des bronzes
Enfin plutôt des laitons. Avant remontage, il a fallu raviver un peu leurs couleurs. Fait avec de la laine d'acier n°1. Il est possible de les raviver à neuf avec de l'eau oxygénée (attention aux autres produits qui peuvent laisser des traces indélébiles !) mais je souhaitais conserver une certaine patine. Ca donne assez bien mais les "creux" et sillons ds sculptures m'ont donné un peu de fil à retordre.
Pour comparaison, les deux du milieu ont été polis.
Ensuite pour leur remontage, il faut s'occuper du pointage : impossible de remettre les pointes en l'état, il y en manquait déjà suffisamment. Donc pour éviter cela, il suffit de boucher les trous existants avec des "allumettes", de 1-1.5mm d'épaisseur. C'est là qu'on est content d'avoir une petite SAR ! Elles sont effilées en biseau avec le cutter.
(j'adore ce marteau qui est sûrement un marteau de maroquinerie, son manche est terrible, je l'ai déjà cloné au cas où il casse !)
Par contre, pour les extrémités des pieds dont deux sont déjà fissurés (ils font 12mm de section...), j'ai plutôt collé les pointes. Avec des trous pilote pour la greffe.
Etape 8 : La pose de la tablette supérieure
On commence par la fixation sur le piètement. J'ai privilégié l'efficacité en visant la tablette sur les coins du piètement. A l'origine, elle était simplement pointée sur les pieds, en bois de bout. J'ai toutefois repris ce pointage pour contrecarrer le pivotement du pied autour de sa vis, au cas où (je me dis que les anciens ne sont pas des imbéciles et qu'ils ne s'étaient pas cassés la tête à bien viser pour poser ces pointes pour rien). Pour ce faire, j'ai vissé la tablette, ai repéré l'empreinte du piètement en-dessus, estimé la position des pointes, ai dévissé la tablette puis ai procédé aux percements de la tablette. Sans trou pilote, je n'aurais pas su faire !
Vient ensuite le tour de la ceinture en laiton, fixée avec des pointes. C'est une étape que je craignais car la ceinture n'est pas ultra ajustée autour du marbre, ce qui induisait des jours assez conséquents dans deux angles. Mais une fois pointé, en repositionnant le marbre, j'ai pu obtenir un résultat tout à fait satisfaisant ! J'ai bien fait de reprendre la taille de la tablette sous-jacente.
Pour finir, je me suis occupé du marbre pour lui redonner un peu de lustre : lessivage avec le gratton d'une éponge, essuyage consciencieux (le marbre n'aime a priori pas l'eau, ou en tout cas il garde des traces) puis application d'une noix d'huile de lin au chiffon. Top !
A suivre ....
Bon je finis mes divagations. Mais juste avant, un petit zoom sur la greffe avec la finition. OK on voit la différence sur la photo, avec la lampe braquée dessus, mais à 30cm ça passe inaperçu !
Etape 7 : Le remontage des bronzes
Enfin plutôt des laitons. Avant remontage, il a fallu raviver un peu leurs couleurs. Fait avec de la laine d'acier n°1. Il est possible de les raviver à neuf avec de l'eau oxygénée (attention aux autres produits qui peuvent laisser des traces indélébiles !) mais je souhaitais conserver une certaine patine. Ca donne assez bien mais les "creux" et sillons ds sculptures m'ont donné un peu de fil à retordre.
Pour comparaison, les deux du milieu ont été polis.
Ensuite pour leur remontage, il faut s'occuper du pointage : impossible de remettre les pointes en l'état, il y en manquait déjà suffisamment. Donc pour éviter cela, il suffit de boucher les trous existants avec des "allumettes", de 1-1.5mm d'épaisseur. C'est là qu'on est content d'avoir une petite SAR ! Elles sont effilées en biseau avec le cutter.
(j'adore ce marteau qui est sûrement un marteau de maroquinerie, son manche est terrible, je l'ai déjà cloné au cas où il casse !)
Par contre, pour les extrémités des pieds dont deux sont déjà fissurés (ils font 12mm de section...), j'ai plutôt collé les pointes. Avec des trous pilote pour la greffe.
Etape 8 : La pose de la tablette supérieure
On commence par la fixation sur le piètement. J'ai privilégié l'efficacité en visant la tablette sur les coins du piètement. A l'origine, elle était simplement pointée sur les pieds, en bois de bout. J'ai toutefois repris ce pointage pour contrecarrer le pivotement du pied autour de sa vis, au cas où (je me dis que les anciens ne sont pas des imbéciles et qu'ils ne s'étaient pas cassés la tête à bien viser pour poser ces pointes pour rien). Pour ce faire, j'ai vissé la tablette, ai repéré l'empreinte du piètement en-dessus, estimé la position des pointes, ai dévissé la tablette puis ai procédé aux percements de la tablette. Sans trou pilote, je n'aurais pas su faire !
Vient ensuite le tour de la ceinture en laiton, fixée avec des pointes. C'est une étape que je craignais car la ceinture n'est pas ultra ajustée autour du marbre, ce qui induisait des jours assez conséquents dans deux angles. Mais une fois pointé, en repositionnant le marbre, j'ai pu obtenir un résultat tout à fait satisfaisant ! J'ai bien fait de reprendre la taille de la tablette sous-jacente.
Pour finir, je me suis occupé du marbre pour lui redonner un peu de lustre : lessivage avec le gratton d'une éponge, essuyage consciencieux (le marbre n'aime a priori pas l'eau, ou en tout cas il garde des traces) puis application d'une noix d'huile de lin au chiffon. Top !
A suivre ....
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Ave
Je connaissais ce type de marteau sous l'appellation marteau de carrossier
Pour le cuir cordonnier ou maroquinier ils avaient, et j'ignore pourquoi, la face de frappe avec un angle parfois prononcé par rapport au manche
cuir
Je connaissais ce type de marteau sous l'appellation marteau de carrossier
Pour le cuir cordonnier ou maroquinier ils avaient, et j'ignore pourquoi, la face de frappe avec un angle parfois prononcé par rapport au manche
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niaproun- complétement accro
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Quelques finitions et le résultat final
Dernier post que je vous inflige.
Nous en sommes ici. Jusqu'à présent, j'ai laissé la surcote de la greffe, ce qui fait que la sellette est bancale. J'ai attendu que la table soit intégralement remontée, y compris avec sa tablette, afin de ne pas connaître de mauvaise surprise.
Je connais la technique pour un nouveau piètement sur lequel on peut ajuster tous les pieds, mais ici il n'y en a qu'un seul à reprendre : je fais donc de l'itératif. Utilisation de la meilleure surface de référence dont je dispose dans l'atelier : la table de la SAF. Mesure de l'écart du pied opposé à celui greffé, 3mm de moins et on trace sur le pied greffé. Sciage avec la même petite scie japonaise que celle de JP (je l'avais avant lui ) : le trait est d'une netteté superlative ! Repassage sur la table de référence, retraçage, resciage, etc. jusqu'à obtenir un résultat convenable. Je ne m'excite pas plus que cela : les pieds recevront des patins.
D'ailleurs question : s'il fallait vraiment ajuster au mieux, quel serait le meilleur moyen ? Vu la forme du pied et sa petite taille, j'exclus le rabot. Juste au ciseau ? (il faut caler pour que le pied repose sur une surface dure vu qu'il est de forme galbée). Autrement au tank, avec un grain un peu fin ? L'idée étant de ne pas faire d'éclat, l'extrémité du pied n'étant pas chanfreinée.
Dernière photo avant sortie de l'atelier
Et voici le résultat en situation, en lumière naturelle (c'est mieux aussi en utilisant un vrai appareil plutôt que ce maudit smartphone !). Le marbre brille de mille feux ! Je n'étais pas trop mécontent du dénouement de cette restauration mais c'est surtout la joie de la propriétaire (ma jeune tante de 97 ans !) qui m'a fait plaisir : elle croyait sa sellette bonne pour la poubelle !
Voili, voilou, en espérant que ce fil pourra servir pour vos prochaines restaurations.
Dernier post que je vous inflige.
Nous en sommes ici. Jusqu'à présent, j'ai laissé la surcote de la greffe, ce qui fait que la sellette est bancale. J'ai attendu que la table soit intégralement remontée, y compris avec sa tablette, afin de ne pas connaître de mauvaise surprise.
Je connais la technique pour un nouveau piètement sur lequel on peut ajuster tous les pieds, mais ici il n'y en a qu'un seul à reprendre : je fais donc de l'itératif. Utilisation de la meilleure surface de référence dont je dispose dans l'atelier : la table de la SAF. Mesure de l'écart du pied opposé à celui greffé, 3mm de moins et on trace sur le pied greffé. Sciage avec la même petite scie japonaise que celle de JP (je l'avais avant lui ) : le trait est d'une netteté superlative ! Repassage sur la table de référence, retraçage, resciage, etc. jusqu'à obtenir un résultat convenable. Je ne m'excite pas plus que cela : les pieds recevront des patins.
D'ailleurs question : s'il fallait vraiment ajuster au mieux, quel serait le meilleur moyen ? Vu la forme du pied et sa petite taille, j'exclus le rabot. Juste au ciseau ? (il faut caler pour que le pied repose sur une surface dure vu qu'il est de forme galbée). Autrement au tank, avec un grain un peu fin ? L'idée étant de ne pas faire d'éclat, l'extrémité du pied n'étant pas chanfreinée.
Dernière photo avant sortie de l'atelier
Et voici le résultat en situation, en lumière naturelle (c'est mieux aussi en utilisant un vrai appareil plutôt que ce maudit smartphone !). Le marbre brille de mille feux ! Je n'étais pas trop mécontent du dénouement de cette restauration mais c'est surtout la joie de la propriétaire (ma jeune tante de 97 ans !) qui m'a fait plaisir : elle croyait sa sellette bonne pour la poubelle !
Voili, voilou, en espérant que ce fil pourra servir pour vos prochaines restaurations.
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Re: Restauration d'une sellette cassée
Jour !
Même si le style n'est pas du tout de mon goût, le travail réalisé est .... magnifique !
J'aurais eu peur de tomber toute la ferraille décorative mais non, c'est propre et parfaitement repositionné donc c'est comme neuf ! Voir même mieux que l'original vu que la tablette sous le marbre a été améliorée.
Bon, comme certains sans doute, j'ai pas tout bien capté à la finition mais ...
Pascal
Même si le style n'est pas du tout de mon goût, le travail réalisé est .... magnifique !
J'aurais eu peur de tomber toute la ferraille décorative mais non, c'est propre et parfaitement repositionné donc c'est comme neuf ! Voir même mieux que l'original vu que la tablette sous le marbre a été améliorée.
Bon, comme certains sans doute, j'ai pas tout bien capté à la finition mais ...
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