mon nouvel établis

Bonjour tout le monde.
Voici un moment que je suis inscrit, et voici enfin la présentation de mon premier gros défis de petit boiseux : un nouvel établis, réalisé de décembre 2016 à mars 2017.
J'avais deux vieux bancs dans mon atelier. Branlants et trop bas tous les deux. Trop légers et pas fonctionnels. Après avoir refait une partie de mon toit, il me restait une belle chute de panne en lamélé - collé. Je me suis dit que cela pouvait faire un bon plateau de travail. Je me suis donc lancé.
Objectif : me munir d'un établis :
- de style shaker
- pratique,
- Solide,
- Lourd,
- spacieux,
- avec deux presses,
- pas trop moche (attention aux membres avertis et expérimentés : le résultat n'a rien à voir avec certains chefs d’œuvres, comme celui de Samuel par exemple),
- dans une fabrication à mon niveau, sans prises de têtes excessives (je me connais....)
Les ingrédients sont les suivants :
- Du bois de récup,
- Du temps,
- l'envie de faire pour apprendre le plus possible,
- le tout sans plan.


Voici donc ce que cela a donné (dans les grandes lignes), avec deux étapes principales :
D'abord la fabrication du piétement avec l'armoire et la presse parisienne, et ensuite la réalisation du plateau avec la presse intégrée.

Première partie




POur commencer il s'agit ici de la fabrication de la presse parisienne avec un jeu de roulements pour accompagner le mouvement de la presse.
Je me suis servi du filetage d'un des vieux établis. J'ai polis la partie visible du mandrin de serrage.



Pour le maintien de la presse, j'ai taraudé (mes touts premiers, je n'y connais rien en métallerie) des filetages pour y visser des vis de maintien, glissant sur une rondelle métallique lors des mouvements de serrage (et ça marche bien : j'ai laissé un peu de jeu pour éviter les couinements) :


Pour la presse en elle-même, je l'ai fabriquée en chêne et hêtre.

Ensuite le piètement : en hêtre (plaqué avec du frêne pour les deux pieds de devant) avec des caissons en sapin. le fond est en simple contreplaqué. j'ai usiné de longs tenons dans les pieds pour que le plateau puisse ensuite s'encastrer.
N.B : Le plateau sert de plateau pour l'instant  



Vérification de l'équerrage :




Vient ensuite la fabrication des portes  :


Leur ajustement


et leur fixation avec fabrication, pose et ajustement du chevalet pour le maintien des pièces longues dans la presse parisienne (elle coulisse dans une rainure; c'est très rudimentaire, vu mon niveau   ):


J'ai en même temps posé le fond et l'étagère de l'armoire.

Maintenant vient la deuxième phase des festivités :
La fabrication du plateau avec sa partie mobile. J'avoue que là, ce fut un peu prise de tête. Compliqué même. J'ai fait une épure sur une pièce de bois, je me suis documenté sur le net pour bien comprendre comment faire pour bien faire les parties mobiles vs les parties fixes pour permettre un bon coulissement et un bon serrage. L'enjeu était aussi d'avoir une bonne amplitude d'ouverture de la presse.
Ma difficulté résidait aussi dans le fait que je recyclai le filetage et le taraudage de mon deuxième vieux banc. Hors de question de jeter ces vieilles parties encore parfaitement fonctionnelles.

Donc voici ce que cela a donné :
Fabrication du cadre de la presse. Il fallait que ce soit rigide. L'esthétique serait un plus. J'ai donc fait un assemblage à queues droites (usinées à la mortaiseuse et finies aux ciseaux) :




Et à queues d'arondes :






Bon, résultat intermédiaire : c'est moche et c'est pas beau... mais tant pis, c'est ma toute première, et ça a le mérite d'être fait  

J'ai ensuite usiné l'orifice pour permettre au filetage de passer :



Et voici où je voulais en venir


Maintenant, plateau :
Usinage de l'espace ou doit se loger la presse :




Peaufinage des équerrages :




Pas évident d'usiner dans la masse. La méthode aurait été bien sûr différente en cas de fabrication maison.

J'ai ensuite usiné l'espace pour encastrer le taraudage de la presse:





Et pour faciliter le coulissement, j'ai imaginé de mettre des roues de roller. Je ne sais pas si cela aurait été vraiment indispensable...


Et nous arrivons à la fin de la fabrication de la presse :


J'ai ensuite fabriqué le tour du plateau en frêne. Assemblage à queues d'arondes (au gabarit celles-là) avec chevillage et tirefonage sur le côté de la presse parisienne :






Surfaçage du plateau,


Pose du plateau sur le piétement, calage,



Pour faire joli, enlever certains défauts et solidifier les bords, j'ai incrusté des petites baguettes de chêne, chevillées au plateau





Ensuite, réalisation des trous pour les buttées, ponçage et finition à l'huile de lin :







Voilà pour mon premier gros projet.
Il est plein de défauts, à l'image de son fabriquant, mais il est au moins pratique. Et après tout ce temps passé à sa réalisation, quel plaisir de travailler dessus désormais....

superbe boulot
bel etabli que tu t'est fait la

Beau travail, tout en récup....j'aime beaucoup

Et moi donc! chapeau pour la presse parisienne ! L'ensemble est très réussi. tu as une idée du poids ?

Débutant... c'est du passé ça!!

J'ai l'air fin avec mon pliant moi maintenant

Bravo!

Salut

Alors là, chapeau l'artiste. Encore un projet prometteur, par un nouveau ancien tout aussi prometteur. Bravo la récup, bravo le résultat.

Beau boulot !

Félicitations !

Bonjour,

Merci pour ce post .
Peut être qu'il y a quelque chose qui m'a échappé mais sinon les mouvements en largeur de ton plateau sont contraints par la ceinture .Ce qui risque à terme de provoquer des fissures et/ou des déformations au niveau du plateau.

Bel établi en tous cas,bien massif

Bonsoir tout le monde,

    Merci pour vos retours.
Pour le poids je pense qu'il doit faire dans les 150 - 200 kg ? Je suis très mauvais dans l'estimation des poids…..
En tout cas il ne bouge pas d'un poil lorsque je rabote...

Je me suis posé la question pour la contrainte sur les mouvements du plateau dus au ceinturage…. je me suis rassuré (certainement à tort) en me disant que les mouvements seront limités par le lamellé-collé….
Je verrai déjà cet hiver comment le plateau se comporte

Bonjour,

"me disant que les mouvements seront limités par le lamellé-collé…."

Effectivement  si "limité" veut dire "réduit".Mais ils ne seront pas annulés.Le gonflement en longueur(dans le sens du fil du bois) est infime.C'est surtout en largeur qu'il "respire",qu'il sèche ou s'humidifie.

C'est un sujet qui a  déjà été abordé pour d'autres réalisations comme des plateaux de tables ceinturés par des emboitures en coupes d'onglets .Résultats ,quelques mois plus tard,le plateau centrale s'est fendu.

C'est pour ça qu'on voit des établis sans ceinture ou seulement avec des emboitures en largeur mais avec un assemblage qui permet au plateau de bouger.

Là,ton plateau est bridé.

Désolé,je ne veux pas "donner de leçon" ou t'inquiéter mais ne rien dire quand on voit ce genre d'erreur,c'est justement ça qui n'est pas sympa.

A+

Absolument !

Et je te remercie pour ton avis : je suis preneur de tout.
Comme dit en début de post, le but pour moi est d'apprendre au max. Donc si le plateau bouge, je verrai et aviserai en fonction. Si il faut le refaire, de manière plus orthodoxe, je le referai. Mais je ne manquerai pas de demander conseil, et j'alimenterai le sujet en fonction de l'évolution…

je serai bref, mais
admiratif !

magnifique travail.

Salut,

les mouvements de retrait/expansion m'étaient également venus à l'esprit. J'aurais bien vu rien du tout à l'arrière, si le plateau fait 80 ou 100kg, ou si tu es du genre ceinture et bretelles, quelques taquets permettant le jeu.

Ben j'ai fait ni l'un ni l'autre…. on verra ce que dit le bois….

sur le mien (plateau de plus de 80kg), j'ai fait deux faux tenons devant, et rien derrière. Pas besoin de dire que le plateau n'a jamais fait des petits bonds

Interressant : aurais-tu une photo ou deux

Je dois bien avoir ça, mais de quoi ?

sinon, tu peux aller sur le fil [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ben bravo,
Ton établi est magnifique !!
C'est bon, je crois que j'ai compris la technique…. je m'en souviendrai si jamais...

Bonsoir,
du sacré boulot , et vu le poids annoncé , la stabilité doit être au rendez-vous !
Le fait de travailler avec de la récup n'est pas le plus simple , mais c'est très valorisant,
avec l'âge , j'apprends à prendre conscience que le bois est un cadeau de la nature et qu'il
ne faut pas le gaspiller .

Bonsoir à tous,

Bravo à Mc Crimon pour ce bel établissement de débutant...ca fait quelques Anne’s que je débute et je n’en suis pas là.

Pour revenir sur les propos de Marty, ils sont très justes dans le principe. Je tempérerais tout de même ton propos par les conditions hygrométriques de départ. Je m’explique. Si le bois est de recup et qu’on suppose qu’il est dans l’atelier depuis un certain temps, si d’autre part tu n’as pas trop de variations hygrométrique dans ton atelier, je pense que cela ne va pas trop bouger.

En tout cas, belle realisation,

Ty Coat

Scorpio a écrit:Bonsoir,
du sacré boulot , et vu le poids annoncé , la stabilité doit être au rendez-vous !
Le fait de travailler avec de la récup n'est pas le plus simple , mais c'est très valorisant,
avec l'âge , j'apprends à prendre conscience que le bois est un cadeau de la nature et qu'il
ne faut pas le gaspiller .

Absolument, et c'est très vrai et je pense que ça l'est aussi pour les pièces mécaniques (bois et métal) que j'ai revalorisées.
Et effectivement cela ne fut pas forcément très simple…

Ty Coat a écrit:Bonsoir à tous,

Bravo à Mc Crimon pour ce bel établissement de débutant...ca fait quelques Anne’s que je débute et je n’en suis pas là.

Pour revenir sur les propos de Marty, ils sont très justes dans le principe. Je tempérerais tout de même ton propos par les conditions hygrométriques de départ. Je m’explique. Si le bois est de recup et qu’on suppose qu’il est dans l’atelier depuis un certain temps, si d’autre part tu n’as pas trop de variations hygrométrique dans ton atelier, je pense que cela ne va pas trop bouger.

En tout cas, belle realisation,

Ty Coat

Merci Ty Coat,
Vous avez raison tous les deux : par contre, vivant dans une région qui peut être très froide l'hiver (j'habite dans la région de Mouthe) il peut y avoir de très grosses variations hygrométriques…. à voir….

Haaaarg. Mouthe, la Sibérie francaise.
Que de souvenirs de vélo avec les copains.
Fin du hs.