rafraichissement Myford super 7

Bonjour,

Il y a quelques mois (en novembre dernier) j'ai acheté un petit tour à métaux Myford Super 7.

Les annonces sur leboncoin partent rapidement (souvent moins d'une demi-heure ...)  il a donc fallu être très réactif !!
J'ai été le chercher à la frontière Suisse, un magasin de matériel orthopédique qui ne s'en servait plus depuis plusieurs années.

Après 5 heures de route (aller-retour) il est enfin à la maison :

je n'ai pas eu le temps de contrôler quoique ce soit sur place, mais l'ensemble m'avait l'air en bon état donc j'ai pris !



En regardant plus en détail, je trouve pas mal de copeau d'une sorte de résine ou de plastique.
Le tour a été repeins sans démontage et sans nettoyage sérieux, donc la peinture se décolle à plusieurs endroit.
C'est un des premier modèle de Super 7 reconnaissable au graissage de la poupée fixe (petit hublot).
D'après le numéro de série il a été fabriqué au alentour de 1955











Avant de commencer le "rafraichissement" je me dit qu'il faut lui fabriquer un socle ou plutôt un meuble, de préférence avec des tiroirs pour pouvoir ranger tout le bazar qui va avec.

Le design de se tour est vraiment caractéristique des années 50 60 et je voulais faire un support qui ne dénote pas trop.
Je part sur une structure en mécano-soudé, en plus je sais à peu près faire !

En premier lieu débits du tube 30x30x3 :


puis j'assemble les cadres


je débite un bout d'UPN de récupération dont j'ignore la provenance (important pour la suite !!!) qui va me permettre de boulonner le tour au socle.


Mon chassis de base est monté avec platine pour roulettes soudé et roulettes boulonnées
Je soude mes sections d'UPN sur le chassis.


J'avais à peine fini le deuxième cordon qu'un grand crack résonne dans tout les tubes du châssis, je me retourne pour regarder la première soudure :  


J'ai pas cherché bien longtemps (cela m'était déjà arrivé avec des tubes de récupe), j'approche un aimant --> le U est amagnétique il est en fait en inox et je viens de faire une superbe fissure à chaud avec mes électrodes pour acier carbone ...

Je n'ai pas d'électrode inox, je passe donc au plan B : TIG que je réserve (vu le prix du gaz ) aux grandes occasions !
Je ne soude que rarement au TIG, les premiers cordons sont toujours laborieux, alors je ne post que le dernier qui est à peux près régulié. Les autres pourrait coller une crise cardiaque à un soudeur ! :



J'ai en parallèle de la fabrication du socle presque entièrement démonté le tour (démontage que je détaillerais un peu plus tard).
le banc presque à nu positionné sur l'ébauche du socle, ça tombe en face, tout va bien :


la suite plus tard

PS : meles, j'espère que ce post ne réveillera pas les quolibets au sujet de ton Myford

Ben voila que je vais culpabiliser, moi, maintenant !

Je suis ton post avec assiduité

meles a écrit:Ben voila que je vais culpabiliser, moi, maintenant !

Je suis ton post avec assiduité

tu as été plus rapide que moi.
J'ai édité mon post pour rajouter une pointe d'humour en "PS" mais tu avais déjà répondu !!!

Perso, il me manque cette poignée, tu as moyen de vérifier son filetage (je me doutes que c'est du withworth, cela dit)

Oui je regarde et te donnes l'info demain

Meles, j'ai regardé pour le levier.
Je n'ai pas pu le démonter de l'axe, je ne suis d'ailleurs pas sur qu'il soit démontable sur mon modèle et sur les éclatés que j'ai il n'est pas dissocier de l'axe.

En ce qui concerne le filetage de la boule de préhension : diam 7,94 18 filets par pouce angle des filets 55°.
D'après mes tableaux de filetage c'est du 5/16" BSW

Merci

la suite

Le meuble que j'ai prévu dispose de 3 tiroirs montés sur coulisse et d'une seconde partie "armoire électrique" qui recevra la variateur de fréquence.

Débits des profilés qui vont séparer la partie tiroirs de la partie électrique


Assemblage de tout ces morceaux


Ensuite je passe à la fabrication de la tôle de récupération des copeaux. Je sors pour cela ma petite plieuse maison


comme je ne peux plier qu'une longueur de 700 mm en une fois je découpe une encoche dans la tôle pour faire passer le serrage de la matrice et ainsi plier la longueur en deux fois.
La tôle pliée et soudée dans les angles


fabrication et soudage d'une petite pièce pour reconstituer la tôle


Je soude au TIG coté envers de la tôle


Puis je coupe la partie qui dépasse du plis et arase à la meule


La même chose pour la seconde encoche


J'assemble la tôle de récupe des copeaux avec le châssis avec des cordons court par l'intérieur du chassis (pour ne pas trop déformer la tôle qui ne fait que 15/10)


Pour ne pas se blesser, un rond diamètre 8 est soudé sur le bord coupant de la tôle de récupération de copeaux.



Les tiroirs sont fabriqués avec ce que j'avais de dispo sous la main c'est à dire du contreplaqué de récupération de 16 mm et des chutes de 3 plis en 19 mm. Ils sont assemblés par lamello.
les façades seront en tôle de 15/10
un tiroir assemblé + montage des coulisses


Les 3 tiroirs en place, reste à faire les façades



J'attaque maintenant la fabrication des façades de tiroir.
Un pliage grand rayon en décalant la matrice du point de pliage du tablier de la plieuse  



Pliage :


Je fabrique ensuite des "bouchons" pour fermé le plis de la poignée de la façade du tiroir  


pointage :


soudage :


Arasage de la soudure


Et pour finir je coupe une bande de tôle (sur-longueur) en bas de la façade pour la mettre à la bonne longueur


Perçage des trous de fixation


Mise en place d'une pièce


Puis des trois


Ça fonctionne


la suite plus tard

Bonjour

Cela semble aussi facile que si c'était du bois.
On coupe, on plie, on colle, on ponce.
Résultat, un superbe meuble. Et il ne mollira pas de sitôt.

Amicalement
Dominique

Bonjour,
Merci pour le detail de la fabrication,ça apprend a ceux, comme moi,ignares sur le travail du metal.
Peux tu faire une photo detaillee de ta plieuse stp ?

Bonjour,
Beau pas à pas !
++
Renaud

guylaume a écrit:
J'avais à peine fini le deuxième cordon qu'un grand crack résonne dans tout les tubes du châssis, je me retourne pour regarder la première soudure :  


J'ai pas cherché bien longtemps (cela m'était déjà arrivé avec des tubes de récupe), j'approche un aimant --> le U est amagnétique il est en fait en inox et je viens de faire une superbe fissure à chaud avec mes électrodes pour acier carbone ...

Je n'ai pas d'électrode inox, je passe donc au plan B : TIG que je réserve (vu le prix du gaz ) aux grandes occasions !

bonjour,
la soudure a tenu un peu alors avec l'inox puis a craqué ; ca a donc tenu un moment (court certes) ; pourquoi ca craque ensuite alors ? une petite déformation de la pièce en soudant de l'autre coté ?

on peut pas souder l'inox (ou alu) à l'arc (équipement classique) avec une électrode adaptée ?

je demande car le tig ou mig/mag c'est nettement plus cher en investissement

ps : tu n'avais pas d'électrode inox (la question reste valable pour l'alu alors..)

Bonjour et merci pour le encouragements.

Tomailya : oui je peux faire des photos, dés que j'ai deux minutes je m'en occupe.

Manu31 : c'est une histoire de métallurgie (je ne rentre pas trop dans les détailles parce-que mes cours de métallurgie remonte à quelques années) mais lorsque l'on soude un acier austénitique (comme mon U en inox) on doit faire attention à utiliser un métal d'apport dont la composition chimique permet d'obtenir un taux de ferrite compris (dans le cordon) entre 5 et 10 pourcent.
Sortie de cette plage on s'expose à des risques comme (entre autre) de la fissuration a chaud.

Dans mon cas les électrodes n'étant pas adaptées, le taux de ferrite dans le cordon est hors plage --> fissuration à chaud.
Comme j'ai fait mes deux cordon à la suite, le premier était en train de refroidir lorsque la seconde soudure à mis des contraintes mécanique sur le premier cordon --> crack.

Il est tout à fait possible de souder des inox en électrode enrobée mais avec des électrodes adaptées que je n'avais pas sous la main alors que j'avais du métal d'apport TIG adapté.

Pour l'alu c'est encore autre chose.
L'alu se soude en alternatif à cause de la couche d'alumine qui fond à une température beaucoup plus élevée que l'aluminium , il faut donc casser cette couche d'alumine (courant alternatif) pour atteindre l'alu et le souder ...

Bonjour,

Belle réalisation, bravo !
C'est tout de même autre chose que les supports mer... fournis avec les tours chinois !

Pour ton cordon inox au tig, ben je le trouve très bien moi qui suis bien incapable d'en faire autant !
Dommage tout de même d'avoir utilisé de l'inox pour cette partie..

N'as-tu pas prévu sur ton bac de récupération une sortie pour le liquide de lubrification, à moins que tu ne comptes pas tourner avec lubrification ?

Amicalement, Bernard.

Bonsoir Guylaume ,
très belle construction , et tes soudures toujours très belles .

Juste en passant , je percerais le plateau après quelques essais d'utilisation du tour , car
sur la simulation , je le trouve très loin de l'utilisateur , c'est bien pour les copeaux  , mais
pour la visibilité du travail  , c'est moins bien je pense

Je suis également client d'une vue rapprochée , voir en détails de ta plieuse

guylaume a écrit:

Pour l'alu c'est encore autre chose.
L'alu se soude en alternatif à cause de la couche d'alumine qui fond à une température beaucoup plus élevée que l'aluminium , il faut donc casser cette couche d'alumine (courant alternatif) pour atteindre l'alu et le souder ...

merci des infos

donc pour l'alu, il faut un poste TIG AC/DC et c'est plus le meme prix (et la bouteille de gaz en plus)

Bonsoir,

Bernard, comme tu le dit, dommage d'avoir utilisé de l'inox pour cette partie, avec des aciers de récupération on n'est jamais certains de la nuance des pièces et j'aurais du vérifier avant de débiter !
Je n'ai pas prévu de sortie pour l'huile de coupe car je débute dans le monde de l'usinage et pour l'instant je me contente de lubrifier au pinceau quand il le faut.
Au pire j'utiliserai de la micro-lub, mais je ne pense pas utiliser de la lubrification traditionnel, il y a des projections de partout et je n'ai pas la place pour ça ni pour cartériser !

Comme mon montage fonctionne, je soude des pattes de fixation filetée sur le châssis pour la partie "armoire électrique" et je perce les trous de fixation du banc au bon endroit .

Je démonte tout pour mettre en peinture, Hammerite bleu nuit martelé, appliquée au rouleau mousse, après dégraissage intégrale à l'acétone.


Remontage de l'ensemble (comme le dit scorpio j'ai percé les trou de fixation du tour un peu plus en avant du premier essai)


montage du coté


montage du fond de la partie électrique et de la porte latéral


Je fabrique ensuite le pupitre de commande ou la boite à bouton, tracé et découpe d'une tôle de 15/10


Découpe d'une fenêtre pour l'afficheur de la vitesse de rotation et perçage au diamètre 22 mm pour les boutons de commande.


découpe d'un rond pour le sectionneur d'origine Myford



Positionnement du sectionneur pour vérifier l'emplacement de la découpe et des trous de fixation



Puis pliage de la boite (attention à la séquence de pliage, il n'y a qu'une solution possible !!)




la première partie de la boite pliée. je trace une ligne à la bonne longueur puis coupe la sur-longueur prévue avant pliage.


soudage des ailes de la boite préalablement pliées


arasage des soudures


test en position avec quelques boutons et l'afficheur


Je passe ensuite à la réalisation de la porte frontale et du fond du "placard électrique" (pas beaucoup de photo c'est toujours découpe, pliage, perçage ...)


Mise en peinture des pièces


remontage de l'ensemble, le meuble support est terminer je vais pouvoir passer au nettoyage du tour


la suite plus tard !

Bonsoir Guylaume ,
la classe ton pupitre , du sacré beau boulot

Oui, je vais plus rien oser poster sur mon seven ! Super boulot!

@+

Salut Guylaume!

Très beau sujet et très bien expliqué.

Pourquoi est ce que tu n'aimes pas souder au TIG. Il semble que ça a l'air moins compliqué qu'avec la baguette, non?
Alors et aussi mille excuses à tous les metaleux de le monde entier si je n'emploie pas les bons termes techniques!!!

Merci.

Fred...

Bonjour Guylaume et à tous,

Belle réalisation, bravo...
A ce que je vois, tu n'en est pas à ta première table de fabrication maison et tu t'en sors bien avec tes pliages et soudures de ta nouvelle table.
Peux -tu nous dire de quels matériels tu disposes pour tes réalisations?

Bonne continuation
joël

Fredo974 a écrit:
Pourquoi est ce que tu n'aimes pas souder au TIG. Il semble que ça a l'air moins compliqué qu'avec la baguette, non?
Fred...

Ayant un TIG... la réponse quasi sur... c'est le prix du Gaz... très très trop élever
du coup je le garde pour les tôle fine l'inox ,l'alu et les soudures que je souhaite belle car non "meulable"...

Bonjour à tous, merci pour les compliments.

Pour Fredo, ce n'est pas que je n'aime pas soudé au TIG (je préfère même le TIG à l'électrode) mais comme le dit ricoud le problème c'est le prix du gaz, le M3 d'argon (pour les particulier) est hors de prix ...

Pour JB, pour mes bricolage j'utilise un petit poste inverter GYS qui a une fonction TIG lift arc (sans amorçage haute fréquence), un découpeur plasma cut 40 (chinois) un jeu d'aimant de soudeur et de pince sermax et de l'outillage fabriquée suivant les besoins comme le petite plieuse en photo, une cintreuse à tube ...

Merci pour les infos...j'ai appris un truc, faut du gaz et ça coute un bras!!!

Je demande ça, parce que y a un gars qui s'appelle Diresta, que vous connaissez sûrement et qui soude, donc, à priori, au tig. Ce qui voudrait donc dire qu'il a une bouteille de gaz planquée quelque part, parce qu'on la voit jamais en fait! Du coup, ça me semblait 'achement plus mieux moins compliqué!!!

Fred...

bon il, je reprends le récit de la remise en route du myford :

Démontage du tour pour vérification, remise en état et peinture.
Je vais essayer de détailler le démontage en essayant de ne pas être trop rébarbatif.  :

Démontage poulies et carter sup


carter de poulie


levier d'embrayage, a cette occasion je découvre que l’embrayage à été condamné enfin plus exactement "neutralisé" ce qui fait que le moteur et la broche sont en prise en permanence, il va falloir remédier à cela au moment du remontage




le système d’embrayage des premiers modèles de super 7


Dépose du moteur


axe et platine support moteur


Dépose du carter de la courroie embrayage - broche


dépose du capot du système d'avance


pignons d'avance


démontage de la tête de cheval et du carter des pignons d'avance


tourelle


petit chariot




transversale + tablier du chariot longi


Dépose de la vis mère


de la crémaillère et du mandrin


démontage de la broche


la broche avec tout ses éléments pour ne pas en perdre ou en oublier au moment du remontage !


Et enfin la poupée fixe désolidarisé du banc


maintenant que tout est démonté ou presque vient l'étape fastidieuse du décrassage, décapage, pas la plus amusante mais malheureusement obligatoire.
Pour le dégraissage j'utilise la formule 1/3 white spirit 1/3 vigor 1/3 eau, cela fonctionne pas trop mal


Je démonte tout les sous ensembles pour les nettoyer, décaper les anciennes peintures et polir les surfaces brillantes.




décapage des anciennes couche de peinture, les carter sont en alliage d'aluminium qui participe au poids contenu du tour




Pour les parties les plus inaccessible comme l'intérieur du carter inférieur de la courroies embrayage - broche, je décape jusqu'à la couche d'origine myford qui est une peinture très dur.
Je ponce cette ultime couche à la toile pour casser le brillant afin d'assurer l'adhérence de ma peinture.


vient ensuite l'étape de masquage




La suite au prochain épisode