[Projet] Etagère destructurée pour CD

Bonjour à tous,

Après la présentation d'une réalisation achevée (table de salle à manger), je m'étais promis de partager avec vous un projet de A à Z, c'est-à-dire de l'étape de conception jusqu'à sa réalisation. Bien que n'étant pas sûr d'avoir le talent, le temps et la patience (je l'avoue), de tout illustrer par des photos en cours de travail à l'atelier, je trouve que c'est le vecteur le plus propice au partage.

Néanmoins, ne vous attendez pas à une œuvre monumentale telle que, pour ne prendre qu'un exemple, certains établis que l'on a pu voir sur certains fils fleuves (et qui en ont tenu plus d'un en haleine!). Ici, le sujet portera sur une "modeste" étagère!

Je ne suis pas expert en conception, mais je vous propose de la débuter par le recueil des exigences fonctionnelles, puis de ce qui a trait aux souhaits de design, et enfin des éventuelles contraintes.

Exigences fonctionnelles (classées par ordre de priorité):
- Permettre le rangement de nos CD
- Supporter un accroissement progressif et raisonnable du nombre de ces CD
- Permettre le rangement de livres que nous souhaitons garder à portée de main
- Permettre le rangement de DVD
- Supporter le rangement d'autres livres pour éviter que l'étagère ne fasse vide tant que le nombre de CD reste limité!

Souhaits en terme de design général:
- Forme déstructurée pour trancher une fois n'est pas coutume avec notre mobilier classique et notre maison ancienne
- Forme relativement élancée (pas trop lourde)
- Fixation au mur discrète si ce n'est invisible
- Usage du bois massif
- Teinte relativement claire pour ne pas trop assombrir la pièce

Contraintes (qui peuvent être techniques, en liaison par rapport au matériel dont on dispose pour la réalisation, financières, ...):
- Une première mesure approximative nous fait envisager un encombrement de 1000x800mm (Lxh), sans contrainte dure (la place sur le pan de mur est plus importante)
- Le mur dans lequel sera fixée l'étagère n'est pas homogène, c'est-à-dire que certaines pierres sont dures, d'autres tendres, et enfin les interstices très friables. Par conséquent, percer des trous précisément n'y est pas chose aisée! La fixation de l'étagère devra idéalement le supporter (reprise des défauts d'alignement des fixations). La planéité du mur à cet endroit doit aussi y être vérifiée.
- Ne classant pas cette étagère véritablement au rang de meubles et ne souhaitant pas en faire un chef d’œuvre, je veux veiller à la garder suffisamment simple pour que sa fabrication ne s'étale pas trop dans le temps

Cette étape étant faite, nous avons essayé différentes configurations sur ordinateur et retenu la suivante:



N'y figure pas l'épaisseur. Elle serait de 14mm. Sinon, on peut voir qu'il y a de multiples pièces identiques:

Cotes finies
Nom       Nbre Long Larg   Ep.
Planche1    2   573   200   14
Planche2    2   437   200   14
Planche3    9   409   200   14
Planche4    2   423   200   14
Planche5    2   245   200   14
Planche6    2   259   200   14
Planche7    2   328   200   14
Planche8    6   150   200   14

Ça c'est bien si on veut favoriser la série, ou du moins la réutilisation d'éventuels gabarits.

Les assemblages n'y sont pas représentés. Il y a une bonne raison à cela, ce n'est pas encore statué!

Alors:
- vis & colle + bouchons (l'espace restreint à l'intérieur des "cases" y étant limité, ce n'est pas forcément évident)
- colle + tourillons traversants, donc arasés et visibles sur les faces (même chose)
- tourillons classiques (dans des trous borgnes) ==> je n'aime pas trop ça, ça demande beaucoup de précision
- faux tenons type "dominos" bien que n'ayant pas (encore!  ) la machine dédiée ==> je l'ai déjà pratiqué à la défonceuse, ça va plutôt pas mal, même si c'est beaucoup plus long et fastidieux!

Allez, assez pour aujourd'hui, je vous passe la main! A vos remarques, idées, ...

Amicalement,

Jérôme

Tu sais, j'y ai pensé en écrivant ce pavé!

Mais bon, je reste attaché aux objets que l'on peut prendre dans ses mains!

Jérôme

Slt Jérôme,

Je vais suivre ton sujet avec intérêt.
Si j'étais toi, vue la répétition des assemblages à effectuer, j'investirais dans une lamelleuse. Pour ne citer qu'eux, Makita et Dewalt proposent des modèles qui semblent corrects et pas trop chero.
As-tu déjà réfléchi à l'essence de bois que tu allais utiliser?
A+

Pour les assemblages : les tourillons borgnes sont simple à faire avec le gabarit adéquat. Sinon, tu as la solution de vis biaise type kreg en les mettant sous les planches horizontales, elles seront invisibles.

Pour la fixation au mur, j'aurai bien vu quelques caissons avec un fond, sur lequel tu mets un système de taquet à la française : simple à mettre de niveau, facile à réaliser, et bien costaud, écartant légèrement le meuble du mur, permettant de ne pas être gêné par une pierre qui sortirait un peu trop.

Salut à tous les deux,

tvtorre a écrit:Si j'étais toi, vue la répétition des assemblages à effectuer, j'investirais dans une lamelleuse. Pour ne citer qu'eux, Makita et Dewalt proposent des modèles qui semblent corrects et pas trop chero.

Oui, en effet, ça semble parfaitement adapté à ce type de construction. Le problème, c'est que j'envisage d'acheter, un jour, une domino que je trouve plus polyvalente. Du coup, je préfère attendre de réunir la somme et de faire d'ici avec le matériel dont je dispose.

Jusqu'à présent, je pose des lamellos avec ma défonceuse et un gabarit (méthode décrite par Bruno Meyer). C'est forcément assez long (serrage/desserrage du gabarit) mais j'ai régulièrement recours à cette technique pour l'assemblage sur chant de panneaux de faibles épaisseurs. Par contre, tant qu'à faire ce type d'assemblage, je m'orienterais plutôt sur des faux tenons (type domino) pour les assemblages "en T" et "en L". Les passes avec les fraises de plus gros diamètres peuvent être plus grosses, donc ça accélère un peu la chose.

tvtorre a écrit:As-tu déjà réfléchi à l'essence de bois que tu allais utiliser?

A priori, ce serait encore du chêne.

BZHades a écrit:Pour les assemblages : les tourillons borgnes sont simple à faire avec le gabarit adéquat.

Oui, ce ne doit en effet pas être plus compliqué que le reste. Ce qui me freine un peu dans les tourillons posés avant collage, c'est qu'il faut que leur positionnement soit parfait, il n'y a pas de moyen d'ajuster l'affleurement dans le sens de la profondeur. En ce sens, je préfère les lamelles, faux tenons, ou même assemblage par fausses languettes (ce peut être une bonne solution aussi! ).

BZHades a écrit:Pour la fixation au mur, j'aurai bien vu quelques caissons avec un fond, sur lequel tu mets un système de taquet à la française : simple à mettre de niveau, facile à réaliser, et bien costaud, écartant légèrement le meuble du mur, permettant de ne pas être gêné par une pierre qui sortirait un peu trop.

Ce peut en effet être une bonne solution. Si le mur n'est pas parfaitement plan, il faudra aller vers quelque chose de ce genre. Il faut vraiment que je vérifie cette planéité avant de me lancer...

Merci à tous les deux!

Jérôme

Salut à tous,

Je n’ai rien posté depuis un peu plus d’un mois concernant ce projet, mais il y a quelques avancées :

- La première, c’est que la planéité et l’aplomb du mur (où doit prendre place l’étagère) ont été vérifiés. A l’image du reste de la maison, ce n’est pas droit !    Mais bon, ça pourrait être pire.
Ajoutée à cela la difficulté de percer précisément des trous dans nos murs (qui mêlent des parties dures et d’autres friables), l’idée des taquets à la française proposée par BZHades semble particulièrement adaptée. J’ai donc revu les plans pour intégrer ces taquets ainsi que des fonds pour les masquer :





Détail des taquets à la française :



La masse estimée de l’étagère vide est de 20kg. Même si l’on ne compte pas la blinder par la suite, la masse de l’ensemble peut être vite conséquente. Il vaut mieux que ce soit bien ancré dans le mur !
Pour les fonds, j’ai d’abord envisagé de les faire en bois massif (comme à mon habitude), mais cela impliquerait des monter libres dans des rainures suffisamment profondes pour qu’il n’apparaisse pas de jours en cas de retrait. J’ai un peu peur que cela fragilise l’ensemble, du coup je pense plutôt m’orienter sur du contreplaqué (5mm) dans une rainure de 3mm :



Il y a le choix entre du contreplaqué chêne ou bien mettre en place le placage moi-même. La première solution est plus rapide, mais je ne sais pas s’il sera facile d’en trouver sans acheter un panneau entier (ici les fonds ne font que 156mmx251mm !   ). La deuxième solution serait une première pour moi et donc l’occasion d’apprendre de nouvelles choses.
Si les fonds sont en contreplaqué, je compte les coller à l’ensemble de la structure. Ils participeront au contreventement.
Avez-vous des avis concernant ces fonds ?

- La seconde concerne les assemblages de l’étagère. Sous couvert de ce projet, l’achat d’une fraiseuse Domino va être un peu anticipé. Ce sera une Domino DF 500 et je l’aurai à Noël !  
En fait, j’avais un peu vendu la mèche dans l’image précédente, mais voici une mise en situation des dominos :



Les éléments constitutifs de l’étagère ont une épaisseur de 14mm. J’envisage l’emploi de dominos de 5x30. Est-ce que ça semble adapté aux utilisateurs de cette machine ? Ou bien, les 4x20 seraient un meilleur choix ?
Pouvez-vous me confirmer que l’assemblage de « panneaux » de 14mm est naturellement faisable avec la DF500 (butée de profondeur, de hauteur, …), sans avoir recours à des gabarits particuliers (si ce n'est pour le positionnement en plein panneau) ?

- La dernière c’est que j’ai commencé à débiter du bois, mais je n’en ai pas assez et je vais me ravitailler en fin de semaine. La suite se passera donc en 2017 !  

Bonne soirée à tous,

Jérôme

Bonsoir,

J'ai accumulé un peu de retard dans l'écriture de ce fil...    Je vais tenter de le rattraper!

Etape 1: Délignage et débit des pièces

Rien que du classique ici.
Je sors de mon tout petit stock les plateaux de chêne candidats à cet usage:



Puis j'installe tout cela à hauteur afin de procéder au traçage, en commençant par les plus grandes pièces listées dans la fiche de débit (incluant les sur-côtes) et en veillant à éliminer l'aubier et les défauts les plus importants (et visibles... certains se révélant plus tard lors du corroyage).

On distingue bien ici l'aubier:



Des fentes et extrémités de plateau:



Une fois le traçage fait, j'intercale des planches entre les plateaux afin de procéder au tronçonnage à la scie sur rail:





Pour le délignage, je préfère faire ça sur la scie circulaire de ma combinée, mais même principe, à savoir traçage:



... puis délignage:



Les pièces sont empilées progressivement avec ordre sur l'établi:



Mais malheureusement, je dois m'arrêter là. Le deuxième plateau sélectionné est trop fin, je n'aurais pas pu respecter les sections du plan. N'ayant plus de bois adapté en stock, je dois passer au ravitaillement... Frustrant!

Je n'ai pas de photos de la fin de cette première étape, mais vous l'aurez compris, ça continue de même!
Une fois toutes les pièces débitées, je les rentre à l'intérieur de la maison pour qu'elles s'acclimatent aux conditions de température et d'humidité que subira l'étagère finie (je laisse de l'espace entre chaque planche pour que l'air y circule librement):



Fin de l'étape 1...

Jérôme

Tu dois être frustré de manquer de bois.
Je viens de découvrir ton poste sur ta table. J'envisage de m'enfaire une, je vais donc l'étudier avec détail en rentrant. Je la trouve vraiment sympa

Tu dois être frustré de manquer de bois. Smile

Je l'ai été un peu, mais je m'en doutais. Et puis, ça m'a permis de faire d'autres choses en attendant.

Je viens de découvrir ton poste sur ta table. J'envisage de m'enfaire une, je vais donc l'étudier avec détail en rentrant. Je la trouve vraiment sympa

Merci! C'est en effet un beau projet, avec au bout un objet fait pour durer. Nous avons du plaisir à nous installer sur cette table.
Il ne faut toutefois pas négliger l'ampleur de la tâche, notamment du fait des dimensions importantes de certaines pièces qui complexifient les choses.
N'hésite pas si tu as besoin d'infos supplémentaires.

Jérôme

Etape 2: Corroyage (dégauchissage et rabotage) des pièces

Pour le dégauchissage, j'ai pris l'habitude de procéder en deux fois:
- l'ensemble des pièces est d'abord dégauchi sur une face
- puis, une fois seulement cette opération achevée, je repasse l'ensemble des pièces pour dégauchir un chant

Ceci permet de mettre en place le pont protecteur de la dégauchisseuse de manière optimale. Cela demande de manipuler les pièces davantage, mais je privilégie la sécurité au temps passé.

En photo, ça donne ça...

Etape 2.1: Dégauchissage des faces
On commence par dégauchir une face de référence sur chaque pièce:




On voit que le pont protecteur occulte entièrement l'arbre.

J'ai eu l'occasion d'appliquer la petite astuce de Samuel (cale en biseau) sur quelques planches fortement voilées, et ça fonctionne au top. Je n'y avais jamais pensé!

Les pièces sont identifiées sur les faces de références:



Etape 2.2: Dégauchissage des chants
Après réglage du pont protecteur, on passe au dégauchissage des chants de référence:



Pour favoriser la manutention, j'essaie de prendre l'habitude aussi de disposer les pièces à un emplacement intéressant du point de vue de la machine:



Pour donner un ordre d'idée à ceux qui débuteraient, le dégauchissage (face + chant) de ces pièces m'a pris 2 heures. Il y a moyen d'aller plus vite, mais ma machine n'est pas très bien réglée et je préfère prendre mon temps (prise en compte du sens du fil, petites passes, ...).

Le dégauchissage terminé, on peut passer la machine en configuration raboteuse. Notez ici une machine d'une ancienne génération avec l'ouverture des tables en papillon qui ne favorise pas la circulation autour de la raboteuse:



A suivre...

Etape 2.3: Rabotage des chants

L'opération de rabotage va débuter par le traitement des chants. En effet, procéder dans ce sens favorise la stabilité des pièces lors de leur passage dans la machine.

Les lots de pièces sont d'abord triés par ordre de largeur avant de passer au rabotage:



En procédant ainsi, on limite les modifications de réglage de la hauteur de table de raboteuse.

Le sens du fil du bois doit également être considéré et va conditionner le sens d'introduction du bois dans la raboteuse (c'est également vrai pour les opérations de dégauchissage mais j'ai oublié de le mentionner):



Bon, sur cette photo, ce n'est pas flagrant car le fil est plus ou moins parallèle aux chants. Mais cela évite le rabotage à contre fil et limite les éclats (meilleur état de surface).

Tant que la pièce n'est pas entièrement rabotée sur l'ensemble de sa longueur, on refait une passe en remontant la table de raboteuse. Ici, il subsiste des traces du rouleau entraineur, donc il faut une passe supplémentaire:



Ici, on ne cherche pas à avoir des côtes précises pour les pièces, l'important étant juste que les deux chants soient parallèles. Plutôt que de lire le curseur gradué à chaque changement de réglage, ma table montant/descendant de 2.5mm à chaque tour de volant, je me contente par exemple de tourner le volant de 1/4 ou 1/2 tour suivant la passe souhaitée. Pour une meilleure finition (meilleur état de surface), je préfère finir par des petites passes.
NB: Toujours finir le réglage en montant! (rattrapage des jeux mécaniques)

Pour le rabotage de l'ensemble de ces pièces, 2 heures supplémentaires ont été nécessaires:



A suivre...

Etape 2.4: Rabotage des faces

Pour le rabotage des faces, c'est le même principe, si ce n'est que la différence d'épaisseur des différentes planches préalablement dégauchies est ici moins importante. Le tri est donc moins nécessaire.

Durant cette opération, j'ai eu deux soucis:
- lorsque j'ai fini de raboter toutes les planches à une épaisseur de 14mm, certaines ne l'étaient pas encore totalement. J'aurais pu repartir de bois brut pour les planches manquantes, mais j'ai eu la flemme. J'ai décidé de poursuivre pour les mettre à 13mm, ce qui m'a semblé suffisant pour la tenue mécanique de l'ensemble (j'espère ne pas m'être trompé!).
- lors du rabotage, par deux fois le réglage de la machine a été perdu, si bien que toutes les planches n'avaient pas la même épaisseur! Ça, c'est la poisse. J'ai été bon pour un repassage de l'ensemble!

Bilan, 4 heures passées à cette étape (et pas de photos)! Au bout de 2 heures, c'était pourtant quasiment fini...

Voici le travail terminé:



Ces étapes de corroyage sont toujours un peu magiques pour moi: à partir d'un bois 'brut', on révèle toute la beauté de celui-ci, et je ne me lasse jamais de ça!!
J'apprécie aussi que mes tas de planches rabotées soient bien stables!

Mais, il y a un mais! C'est aussi toujours un peu une étape angoissante:
- le bois peut être magnifique, mais il peut aussi révéler des défauts non visibles avant le corroyage (couleur disgracieuse, nœuds internes, gerces, éclats, ...)
- lorsqu'on veut atteindre une section finie précise (ici, initialement 14mm d'épaisseur par exemple), certains de ces défauts obligent à des compromis ou bien des plans B (repartir de zéro avec de nouvelles pièces brutes, ce qui est particulièrement énervant avec une combinée)

Voilà, j'ai rattrapé mon retard!

J'ai volontairement "raconté ma vie" en espérant que cela profite à certains de vous qui débuteraient dans le travail du bois.
N'hésitez pas à poser des questions ou critiquer.

Jérôme

Bonsoir Jérôme,

N'hésites pas à détailler toutes ces étapes, c'est très instructif.
C'est une belle réalisation qui demande pas mal de bois apparemment.

Sinon, j'ai reçu ma R/D avant hier et je vais la régler et monter demain.
Étant débutant sur l'utilisation de ce type de machine, j'aurais quelques questions complémentaires stp sur l'utilisation de ta R/D
- Quelle hauteur de passe utilises-tu le plus souvent en dégauchissage et rabotage?
- Quel produit utilises-tu sur tes tables?

Je ferais ce même mini sondage sur la poursuite de mon fil d'achat de la R/D.  
J'imagine que chacun a ses p'tits tours de main.

Merci
Cdlt
Astryan

Bonsoir à tous les deux et désolé de n'avoir pu répondre avant.
Astryan, tu vas débuter sur une bien belle machine! Félicitations!
Pour répondre à tes questions:
- pour les passes, cela dépend du bois et de sa destination. Généralement, sur du bois dur, en phase de dégauchissage, je prends 1,5mm. Moins ça n'avance pas, plus ça vibre dans les mains. En rabotage, sur chant, je prends jusqu'à 2,5mm par passe quand il s'agit de me rapprocher rapidement d'une cote donnée. Par contre, je finis toujours par des petites passes (0,5 à 1mm) pour une meilleure finition. A plat, je prends jusqu'à 1,5 ou 2mm, suivant la largeur des pièces. En fait, comme Blaise, je préfère faire deux passes de 1mm plutôt qu'une pour moins solliciter la mécanique. Pour un artisan, il faut maximiser l'efficacité donc c'est différent.
Ce que je ne pense pas avoir écrit c'est qu'en toute fin de rabotage, j'aime souvent, quand la section des bois le permet, faire une dernière passe de rabotage sur la face qui a été dégauchie. Avec cette reprise, la finition est meilleure parce que l'avance du bois y est plus régulière qu'en dégauchissage.
- pour les tables, j'utilise du silbergleit avec satisfaction. Jean-Paul utilise de la cire en pâte avec tout autant de réussite.
Voilà, j'espère avoir apporté de l'eau à ton moulin...
Bons essais avec ton nouveau jouet!
Jérôme

Bonsoir à tous

Merci Blaise et Jérôme pour ces précisions.
J'ai pris note de ces informations, c'est ce qu'on ne trouve pas dans les écrits mais le fruit de votre expérience.
A moi de faire la mienne  
Désolé pour ce p'tit HS

Bonne continuation pour ta réalisation.

cdlt
Astryan

Salut à tous,

Suite des opérations...
Cette semaine, j'ai laissé les MOOC de côté (même s'ils sont très intéressants!) pour faire avancer un peu ce projet.

Etape 3: Constitution des panneaux

Pour rappel, l'étagère est constituée de 27 éléments (panneaux). Ceux-ci sont formés par assemblage des pièces corroyées dans l'étape précédente. Au menu: assemblage à plat joint renforcé par quelques dominos de 4x20, le tout collé. C'est parti pour une tâche particulièrement répétitive!

Etape 3.1: Sélection des pièces, traçage et établissement

Cette première étape consiste à sélectionner les pièces qui vont permettre de réaliser les panneaux aux dimensions prévues. Il faut composer avec les défauts présents par-ci par-là (ici de vilains nœuds):



Ici seule la partie centrale sera finalement utilisée. Les nœuds (de part et d'autre) sauteront lors de la "coupe à format".
Rappelons également que les pièces ont été débitées avec une sur-longueur.

Il faut aussi prendre en compte l'orientation des cernes du bois pour diminuer autant que possible les déformations futures (tuilage). Ici, le bois est sur quartier alors c'est favorable:



Avant de procéder au traçage, je préfère vérifier que je suis capable de faire tous les panneaux prévus (ici ça correspond aux pièces n°3 du plan):



Pour chaque panneau, je procède au traçage des emplacements des dominos: un à 3cm de chaque extrémité (du futur panneau fini), plus un au centre:



Notez les petits triangles au crayon et rouge:



Les marques au crayon indiquent un futur fraisage ajusté (position 1 sur la Domino DF500). Les marques rouges indiquent un fraisage avec jeu (position 2). Comme ça ensuite, il n'y a plus de questions à se poser!

Notez également le signe d'établissement à la craie grasse bleue qui indique la position des différentes pièces dans le panneau. Là, encore, ça évite bien des erreurs!

A suivre...

Jérôme

Etape 3.2: Fraisage des pièces

Ça commence par le serrage de chaque pièce sur l'établi. Ici, le positionnement des serre-joints va permettre de réaliser tous les fraisages de ce côté sans les déplacer:



Ce n'est pas toujours le cas, mais ça accélère grandement les choses.

On commence par fraiser tous les emplacements indiqués par une marque au crayon, avec un fraisage ajusté (bon, on ne voit pas la marque sur la photo!  ):



Puis, on enchaine par les fraisages élargis:



Pour ceux qui ne connaissent pas ces deux types de fraisage, on peut les visualiser ici:





Les fraisages élargis facilitent grandement l'assemblage.

A suivre...

Etape 3.3: Collage

L'étape de collage n'est, pour moi, jamais une partie de plaisir. Mais avec l'expérience, ça se passe plutôt mieux qu'avant.

A partir de maintenant, le maitre mot c'est: Organisation!

Ça commence par amener à portée de main tout ce qui sera nécessaire au collage:
- les pièces à assembler!
- les dominos
- les "châssis" de serrage
- la colle
- un pinceau
- une bassine d'eau
- une éponge
- un chiffon
- les serre-joints, le marteau (pour la mise en place des dominos) et une clé de 17mm qui ne figurent pas sur la photo, mais qui sont tout proches



La simplicité de l'assemblage, ici, ne requiert pas de montage à blanc, alors c'est parti!

Encollage des pièces:



Mise en place des dominos:



Assemblage à la main, en respectant les tracés et signes d'établissement:



Mise en place dans le "châssis" et serrage des boulons à la main:



Mise en place des premiers serre-joints et serrage des boulons à la clé:




Élimination des surplus et coulures de colle à l'éponge imbibée d'eau (je ne le fais que depuis peu de temps) et séchage au chiffon:





Mise en place des derniers serre-joints :



Contrôle de la planéité:



Et voilà, c'est fini pour celui-ci. Il n'y a plus qu'à laisser sécher, environ deux heures.

Bon, je retourne à l'atelier, coller le 27ème panneau!!  

N'hésitez pas à commenter, critiquer!

Bonne soirée,

Jérôme

Salut Blaise,
Oui, il est verni (deux couches). Ça adhère peu dessus et se nettoie très facilement.
Jérôme

slt jerome pour faire tes dominos tu pourrais mettre une butée sur ton établi,ça t éviterais de serrer chaque planches pour dominoter jmf

Bonsoir jmf,
Oui, en effet, ce serait un gros gain de temps. J'avais en tête un projet de ce genre, mais je ne sais pas faire pour gérer des largeurs de pièces différentes. Du coup, je n'ai pas pris le temps pour cette fois-ci.
As-tu une idée précise en tête? Ça m'aiderait.
Merci,
Jérôme