Un bureau de bric et de broc.

Bonjour tout le monde,

Quelque temps déjà que je n’ai rien posté alors je vais vous présenter un projet de bureau sur lequel je travaille depuis des mois (et que j’espère terminer bientôt). Le projet a évolué d’une simple table faite avec des chutes et du bois de récup à quelque chose de plus complexe avec quelques nouveautés pour moi, en particulier l’utilisation de placage. J’ai pris des photos plus ou moins régulièrement alors ça va être un peu décousu.

Tout d’abord, pour le piétement, des chutes de jarrah provenant de mon ancienne charpente et sur la table de défonceuse, en arrière plan, une pièce de tuart, restant des marche de l’escalier.


La pièce de tuart présente un gerce assez profonde, que je supprime en rapportant une pièce de bois collée dans un évidement réalisé à la défonceuse sous table.




Je prévois un peu de marge en épaisseur puis je mets à niveau au rabot.


Les mortaises, traversantes, sont réalisées à la mortaiseuse à mèche, que j’ai acquise récemment pour compléter ma rabot dégau.


Les mortaises sont ensuite équarries au bédane/ciseau.


Bon à partir de là … un léger saut dans le temps. J’ai dû faire des tenons, d’autres mortaises, quelques collages, un peu de chevillage, deux clefs, et passer un coup d’huile puis de cire.
Faudra me croire sur parole parce que je n’ai pris aucune photo.  
Et le projet a stagné à ce stade durant un certain temps.





Bon voilà pour ce soir, la suite sous peu.

Cordialement,

Salut,

Eh bé ça commence bien. J'aime bien les bureaux légers; hâte de voir la suite!

Salut JoV,
Je prends un ticket !
Jérôme

Itou, ticket.

J'en profite pour prendre des nouvelles concernant le feu que vous subissez. Vous êtes dans une zone touchée ?

@+

+1

Merci de demander Meles, mais heureusement nous ne sommes pas dans la zone touchée par les feux. Il y a eu quelques feux en périphérie de Perth en Décembre et Janvier mais pas du tout de la magnitude de ceux de la côte Est.

Bonjour,

J'aime bien le contraste en tous cas, bonne continuation.

Bonjour, bien joli ! et ma compagne qui veut un bureau.. m'en vais m'instruire en suivant ce fil !
amicalement,
fred

J'oubliais, je kiffe toujours autant le Jarrah

Après le piètement, le plateau.

A la base je voulais réutiliser un plan de travail de cuisine en hêtre qui m’avait été donné par les menuisiers qui travaillaient sur le premier étage de la maison, après qu’ils l’aient démonté sur un autre chantier où il devait passer à  la benne. Je ne l’avais pas regardé en détail avant de le stocker et le hêtre est vraiment de mauvaise qualité, des lattes très étroites pleines de petits nœuds. Alors je me suis dit que je pourrais essayer de le plaquer.


Trouver de quoi le plaquer n’a pas été une mince affaire mais je suis finalement tombé sur un lot de chêne français dont j’ai acheté quelques morceaux de 20mm brut de scie (comme quoi même à l’autre bout du monde on trouve français, cocorico!).


Le plateau de hêtre a été refendu pour pouvoir le passer dans la raboteuse après quoi les deux moitiés sont collées en utilisant des tourillons pour l’alignement. L’utilisation de la mortaiseuse en perceuse horizontale est bien pratique pour ce genre d’opération.




J’avais auparavant collé deux baguettes de chêne sur les chants.


Puis collage.


Avant rabotage pour rendre le tout rectangulaire, d’équerre...


J’ai refendu les planches de chêne en deux dans le sens de la largeur, avant de les corroyer puis de les refendre en épaisseur. Ceci m’a permis de perdre moins d’épaisseur au corroyage, car certaines étaient passablement tuilées et de n’avoir à refendre en épaisseur des morceaux de 12 ou 13 cm max. Après rabotage l’épaisseur du placage est de 5mm.
J’ai ensuite assemblé mes morceaux de placage du dessous puis du dessus.




Une fois assemblés ils sont rabotés puis stockés entre des tasseaux pour qu’ils ne voilent pas.




Collage de la première plaque. J’ai eu beau mettre quelques morceaux de mdf de 15mm entre les tasseaux et la plaque la pression de serrage doit être minime à des endroits. Enfin j’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais…


A la sortie de serres joint le plateau a tuilé, de 7mm au centre.


Ne me laissant pas abattre, je colle l’autre plaque (pour info ces collages ont été faits à la titebond 3).


Après quoi le plateau est toujours tuilé, mais moins, environ 1mm. Alors je sors l’artillerie lourde pour le dessous.


Et la moyenne pour le dessus.


Pour obtenir un plateau de 29mm au lieu des 30mm prévus. Pas la fin du monde.
Et juste pour qu’il n’ait pas l’idée de rejouer pendant mon absence je serre entre des tasseaux.


A bientôt pour la suite

Bonsoir,

Beau travail, j'imagine les complications pour le collage de ton placage, sans presse dédié.
Qu'est ce que tu as prévu pour les extrémités de ton plateau, la ou s'arrête ton placage ?

Salut Desmo,

J'ai mis des alaises en bout de plateau. Les morceaux qui depassent deviendront les tenons.

Salut JoV,
Beau travail ! Ça fait un moment que je me dis qu'il faudrait que j'essaie de mettre en pratique ce type de placage épais. Jean-Paul nous avait présenté sa manière de faire (bridage avec des vis), mais je n'ai pas encore franchi le pas. C'est sûr que la phase de collage est délicate.
J'ai hâte de voir la suite.
Jérôme

Très jolie réalisation.Bravo!
Je ne connais pas le jarrah j’ai été voir sur le net...
Je suppose qu’il doit sentir bon lors de l’usinage...je me trompe?
Jean-Paul

Salut,

J'aime bien le placage épais. Ça fait un peu Krenov! et puis ça laisse de la marge rabotage

Pour le collage, c'est quand même plutôt réussi: normal qu'il tire la gueule quand il n'y a qu'une face encollée. 1mm après les eux faces, sans m'y connaitre, je trouve ça pas mal!

En l'absence de presse adéquate, on peut peut-être s'inspirer des techniques de lutherie pour le collage des tables. Si ça marche pour le collage à plat joint sur chant, ça doit marcher pour le collage des faces...

Bonjour,

En fait, Jean Paul, le Jarrah n’a pas d’odeur particulière sinon une odeur assez mauvaise quand je scie vieux morceaux de charpente pour la première fois, mais elle disparait assez vite. Pas d’odeur d’eucalyptus, pas plus qu’avec aucun autre eucalyptus que j’ai travaillé d’ailleurs.

Le placage épais me tentait aussi depuis mes premières lectures de Krenov. Je ne suis pas déçu. Le fait de pouvoir travailler le plateau comme si c’était du massif est un gros plus.

Une précision sur le serrage que je n’ai pas mentionné la dernière fois, j’ai raboté les tasseaux pour qu’ils soient légèrement courbes de manière à ce que le centre soit sous pression lorsque je sers les SJ aux extrémités.

Revenons à nos moutons : Traçage des extrémités du placage.


Rabotage grossier des morceaux de plan de travail qui dépassent pour former des tenons.


Puis fignolage pour arriver à la cote voulue (10mm d’épaisseur).


C’est le meilleur moment pour faire un rabotage de quasi finition, avant d’avoir des alaises avec le fil du bois perpendiculaire. Sur le dessus j’ai pris soin d’orienter les planches de plage de façon à ce qu’elles soient toutes de fil, permettant de raboter tout le plateau dans le même sens sans avoir de planche en contre fil.


Pour le dessous je n’ai pas pu faire la même chose, j’ai dû retourner quelques planches pour minimiser l’aubier apparent. Du coup le rabot à racler est bien utile dans cette situation. Vous noterez aussi que j’ai découpé les tenons entre temps !


Voilà l’alaise qui vient en bout de plateau. Rainure à la def sous table puis mortaises réalisées à la mortaiseuse. Celle du centre est bien ajustée et sera collée, les autres sont plus larges que le tenon pour permettre au plateau de jouer tout en le maintenant plan. Celles-ci seront juste chevillées. A gauche je colle un petit flipot après avoir raboté un peu top le tenon en l’ajustant à la rainure.


Atelier fabrication de chevilles :
1 je refends les chutes de bouts de planches pour avoir des chevilles bien de fil
2 je les passe une première fois à travers les trous de ma plaque a cheville.
3 je les coupe à la longueur voulue puis je les dégauchis sur un rabot de paume coincé dans la presse.
4 dernier passage dans la plaque à cheville pour arriver au diamètre final.
5 petit chanfrein au taille crayon.







Les alaises, corroyées 1mm trop épaisses sont amenées à l’épaisseur du  plateau.


Avant de mettre les alaises en place je colle des pièces par dessus quelques gerces, comme en début de fil.




Puis perçage.


Elargissement des trous de tenons extérieurs en penchant la perceuse durant le perçage puis à la gouge et à la lime.




J’ai oublié de prendre une photo du plateau avec les alaises en place. On les voit durant l’opération suivante qui consiste à défoncer des embrèvements dans le dessous du plateau.


Cordialement,

Merci de la précision de ton reportage...les assemblages me laissent muet d'admiration !
( j'ai cherché le flipot ...je ne l'ai pas vu!)
Mille bravos .
Çe cours magistral est- il gratuit?????
Jean-Paul

Merci pour le commentaire Jean Paul, le flipot est sous la cale serré par la presse en C.
Et oui, c’est gratuit le plaisir de partager, encore heureux!  

Jo

Salut JoV,
Comme toujours, ton travail est très propre, très net!
On a du mal à imaginer une telle qualité derrière le titre de ton fil!
Jérôme

Bonsoir,

Comme je le laissais sous-entendre à la fin du dernier post, j’ai fait des embrèvements sous le plateau. Ces derniers reçoivent des traverses à queue d’aronde coulissante gainée (décidément c’est à la mode dernièrement sur le forum). Mais plutôt que d’utiliser une approche logique et efficace telle que présentée par Jerome41 et testée et approuvée par Renaud, moi j’ai fait ça méthode maso.

En particulier j’ai voulu tester un rabot à queue d’aronde Ulmia que j’ai récupéré récemment et auquel j’ai refait une santé.


Mes traverses, il y a en trois, sont en tuart, encore des restes de marches d’escalier. La méthode est simple, je trace la queue gainée et je rabote jusqu’au tracé.


Le résultat : un avant et un arrière de traverse qui montrent le degré de gainage.


Comme montré précédemment je défonce les embrèvements à la fraise droite.


Puis une passe de fraise trapézoïdale.


Ce qui donne ceci. Bien évidement l’angle de la fraise et du rabot ne sont pas les mêmes.


Ce qui m’oblige à tout reprendre au ciseau en me guidant sur un tasseau raboté à l’angle du rabot. Fois six. J’aurais bien sûr pu usiner les traverses à la déf sous table avec la même fraise mais je n’aurais pas déterminé que ce rabot est bigrement efficace. Que du bonheur, et pourtant le tuart c’est raide !


Apres un petit nettoyage à la guimbarde.


Et la traverse s’insère, après un peu de peaufinage.


Deux traverses sont situées contre le piètement et serviront à la liaison plateau-piètement ainsi qu’aux coulisses des tiroirs. D’ailleurs on voit bien le plaquage sur cette photo.


Les traverses reçoivent des rainures à la déf sous table.


Aussi la queue d’aronde coulissante est sciée 5mm plus court des deux côtés pour permettre au plateau de jouer tout en cachant les ‘vides’ laissés pour palier à l’expansion contraction.


Avant leur mise en place deux traverses sont percées à travers les rainures pour les vis de fixation plateau piètement.


De petites pièces de chêne sont réalisées pour combler là où l’embrèvement débouche à l’arrière du plateau.


Chevillage des traverses, au centre pour contredire Renaud et Ishitani et collage des ‘bouchons’ à la colle d’os. J’ai donc laissé un peu de marge à chaque extrémité des traverses. Comme je peux rentrer les traverses jusqu’au bout avec quelques coup de maillet supplémentaires je sais que le plateau peut jouer sans être bloqué par le gainage des queues. Du coup le chevillage au centre devrait marcher… l’avenir le dira.


Finalement le plateau reçoit des chanfreins qui ont pour effet de l’alléger (visuellement j’entends) et de camoufler le joint de collage. En effet les chanfreins font la même largeur que l’épaisseur que la plaque. Ça marche nickel, on croirait du massif sauf à vraiment avoir le nez dessus.


Voilà qui termine plus ou moins le plateau, prochain gros morceau : les tiroirs.

Cordialement,

Jérôme je lis ta remarque. Sous entends-tu que mon titre n’est pas vendeur ?

J'adore!

Je me demandais si ces rabots à QA étaient pratiques; apparemment, tu en es satisfait. Ils ont d'autres usages? pour des tenons de traverse par exemple: je vois mal comment raboter en travers avec ça...

Pour les embrèvements: est-ce qu'il serait pas possible de les faire non débouchant? ça demanderait un peu d'ajustage pour la longueur de la traverse gainée, mais rien d'insurmontable (ou alors je loupe un truc!)

Salut Jov e tous............décidément,tout est beau,le travail,le bois,et le pas à pas,on va t'appeler  
" El Professor "  

JoV a écrit:Voilà qui termine plus ou moins le plateau, prochain gros morceau : les tiroirs.
Cordialement,

Ben on est pas déçu !

Prochaine challenge, fabriquer un rabot permettant d'usiner les rainures d'arondes avec le même angle que le rabot d'origine.

Bonsoir

+1 pour la qualité du travail et notamment pour le coté manuel.