Quelques outils

Bonjour à tous,
Je suis en train de faire quelques meubles assez différents de ce que j’ai fait jusqu’à présent (je vous montrerai cela quand ce sera plus avancé….) et je me suis rendu compte que certains outils pourraient grandement me faciliter le travail.
Le premier de ces outils est un étau de sculpteur :



On en trouve fréquemment sur LBC mais souvent en piètre état et à des prix indécents puisque c’est devenu un objet de décoration….
J’ai donc décidé d’en construire un. A vrai dire, j’avais un peu hésité : la partie bois ne me posait pas de problème mais les renforts métalliques me gênaient un peu…..
Finalement je me suis lancé.

Les fournitures :

Un morceau de hêtre de 70 mm d’épaisseur x 150 mm de large, une vis de presse que j’avais en stock, deux plaques de fer de 8 mm d’épaisseur pour les renforts et une planche de hêtre de 27mm pour les cotés (je l’ai finalement remplacée par une chute de noyer). Le morceau de hêtre de 70 mm n’était pas de première qualité avec un début d’attaque de xylophages mais il fera l’affaire. Il manque sur la photo 1 m de fer plat de 14 x 5 et 40 cm de carré de fer de 12 x 12.

Après avoir dessiné l’ensemble (l’étau mesure 450 mm de long, 130 mm de large et 230 mm de haut), je tire les quelques gabarits nécessaires :

(Désolé, les gabarits ont été photographiés après la construction et ils ont un peu souffert…..).

Je vous passe le débit et le rabotage (le hêtre est tiré à 60 mm d’épaisseur). La partie bois est simple. L’assemblage de la semelle avec le mors fixe est fait par queue d’aronde.
Comme d’habitude, je commence par les tenons (je donne quelques « tuyaux » qui pourront être utiles aux débutants, que ceux qui connaissent cela depuis longtemps m’excusent). NB le mors fixe n’est pas coupé à sa longueur définitive, cela facilite les serrages.

Sur ces grosses pièces, il faut procéder comme pour un tenon classique: on fait une coupe horizontale de 5-6mm de profondeur (coté droit de la première queue sur la photo) puis on descend la coupe en diagonale sur le coté visible. NB lorsqu’on fait cela, il faut que la scie reste engagée sur la totalité de la largeur de la pièce de bois, c'est-à-dire qu'elle reste dans le trait horizontal de 5-6mm qu’on a fait auparavant :

Puis on retourne la pièce, on descend le deuxième coté en diagonale et on redresse ensuite la scie pour finir la coupe. De cette façon, il est beaucoup plus facile de faire une coupe propre que si on coupait directement à partir d’un seul coté.
Je fais ensuite sauter les parties entre les tenons au ciseau à bois:


Ensuite je présente les tenons pour tracer les queues :


Les queues sont découpées à la scie à main :

NB, je donne un peu « d’entrée » à mes tenons : je scie à l’extérieur du trait en parement et sur le trait en contreparement :


Les parties latérales sont éliminées à la scie, la partie centrale au ciseau à bois:


L’assemblage terminé (avec vue sur les attaques de xylophages que j’ai rebouchées avec de la pâte à bois) :

Le haut des mors est découpé à la scie à ruban :


L’assemblage des protections latérales de la vis est fait simplement avec des tourillons :  


Avant collage, je défonce une rainure à deux étages sur le socle pour permettre de fixer l’étau sur l’établi :

La partie supérieure de la rainure mesure 24 mm de large et 15 mm de profondeur, la partie inférieure traverse la semelle et a une largeur de 16 mm.
La fixation sur l’établi se fera par le biais d’une tige filetée de 16 mm sur laquelle j’ai soudé un écrou carré de 24 x 13mm.

Les pièces en bois de l'étau reçoivent une couche généreuse de cire pour assurer une bonne glisse du mors mobile (j'ai utilisé une cire teintée à l'orcanette que j'avais préparée pour des meubles en poirier et qui me restait en assez forte quantité).

Dernière pièce en bois avant les parties métalliques : le manche de la presse. Le tournage ne pose aucun problème :
La partie restant dans le mandrin après séparation de la partie tournée servira à tourner la seconde boule qui s’encastre dans l’extrémité du manche et est fixée par une vis.

Fin du premier épisode, la suite prochainement.....

Ma scie à ruban est une Holzprofi HBS 530.
Pour l'étau, je l'ai dessiné à partir de différents documents: dessins dans les vieux catalogues (celui que je reproduis en photo est tiré d'un vieux catalogue Gaignard et Millon, probablement des années 20 ou 30) et dans le livre de Gilles Perrault sur la sculpture sur bois et photos sur LBC. J'ai pris ce qui me convenait et j'ai fait un mélange.....
Merci pour ta proposition mais l'étau est terminé. Par contre, ce serait intéressant de comparer les cotes: j'en ai indiqué quelques unes, si tu en veux d'autres n'hésite pas.

Super pas-à-pas, Patrick.

Effectivement on attend la suite avec calme et sérénité.
++
Renaud

Hello,

J'en ai un que je viens de retaper il y a pas longtemps j'adore ce truc et je vais regarder la suite plus très fréquent la menuise sur méta.
Voici le mien.

Il y a certains serrages de petites pièces qu'il est difficile de faire avec une presse d'établi ou une presse parisienne (je montrerai un exemple dans la suite du post). En plus, les pièces sont surélevées d'une vingtaine de cm par rapport au dessus de l'établi et c'est souvent plus confortable.

Ce type d'étaux est très rapidement démontable une simple vis a travers l'établi celui que je présente est utilisé en sculpture et en chaise très pratique pour les pièces étroites.

Suite de la construction de l'étau, préparation des renforts métalliques.

Pour la menuiserie, je n’ai pas trop de problèmes mais pour le travail des métaux, je suis plus novice alors que les spécialistes n’hésitent pas à corriger si besoin….

J’ai la chance d’avoir une petite fraiseuse qui m’a été bien utile pour la découpe de ces renforts métalliques.
Je coupe en deux à la disqueuse chacune des plaques métalliques de 8 mm, je trace le contour des renforts en utilisant les gabarits et je perce un trou de 20 mm à la jonction des deux parties de l’équerre.



Ce trou me permet de découper l’ébauche à la disqueuse :


Je continue à la fraiseuse. Le déplacement latéral de la table croisée (en y si je ne me trompe pas) ne me permet pas de fraiser la totalité d’un coté. Je suis obligé de ne travailler qu’avec le déplacement longitudinal (en x) et de pivoter la pièce pour fraiser chacun des cotés : je place d’abord une cale que je règle parfaitement d’équerre avec la table en utilisant une pinnule  pour faciliter le changement de coté de l’ébauche et rester parfaitement d’équerre.


J’utilise une fraise d’ébauche pour ramener l’ébauche à la cote finie + 0.5mm. Je n'ai pas de système d'arrosage sr ma fraiseuse, je lubrifie régulièrement avec une burette d'huile de coupe.



Je prépare les deux cotés sur chaque équerre et je retire les 0.5 mm en trop avec une fraise de finition.

Je termine l’arrondi du haut des équerres à la main en utilisant des limes.


Même travail pour les renforts de mors mobiles et voilà les pièces métalliques terminées.

NB sur les ferrures du mors mobile, j’ai vissé un carré de fer de 10 x 10 mm que j’ai fraisé à partir d’un carré de 12 x 12. C’est ce carré qui va venir coulisser dans une rainure de 10 x 11 (largeur x profondeur) toupillée dans la semelle de l’étau et renforcée par les barres de 14 x 5 mm qu’on voit en haut de la photo.

Etape suivante : le montage de l’ensemble, rien de compliqué, il suffit de visser :


L’étau assemblé, il manque juste la plaque de protection supérieure. Notez que j’ai collé des plaques de liège sur l’intérieur des mors.


Etau terminé et fonctionnel :



J’ai aussi fait quelques autres outils particuliers, je vous montre cela un peu plus tard.

Bonjour !!

Chapeau c'est génial !!

Hervé

KOKO 57 a écrit:Salut Patrick et tous............pfffffffffffffffffffffffff il est vraiment top ,chapeau bas Monsieur.............
perso j'aurai mis du noir sur la partie ferraille du manche .............

Excellente remarque, je ferai cela quand j'aurai un peu de temps et pas l'utilisation de cet étau.... j'ai utilisé une peinture en bombe de chez Lidl pour les ferrures, je ne trouve pas cela terrible et la peinture reste fragile très longtemps.

Quelques autres outils :


J’avais mis un lien il y a quelques temps sur un petit film montrant la fabrication d’un fauteuil Louis XV  à l’école Boule fabrication fauteuil Louis XV. Sur ce film, on voit à partir de 5min 33 l’élève utiliser une boite à tenons pour couper ses assemblages. J’avais trouvé cela très intéressant et je me suis rendu compte qu’il y avait eu un article il y a deux ou trois ans dans un numéro du Bouvet pour décrire la fabrication et l'utilisation de ces outils de chaisier. La boite à tenons s’utilise avec une scie à araser spéciale et un outil pour tracer les tenons ; le bilboquet. Voilà quelques dessins tirés du vieux catalogue Gaignard et Million.


J’ai donc décidé de faire une boite à tenons et sa scie. Pour la boite à tenons, je me suis largement inspiré du modèle présenté dans le Bouvet. Je n’ai pas fait de photo de la construction mais c’est extrêmement classique avec des assemblages à tenon/mortaise. La boite mesure 31 cm de coté et la section des cotés est de 55 x 60 mm.


J’ai adopté l’amélioration décrite dans l’article du Bouvet en ajoutant un cadre mobile qui permet de couper des arasements en biais dans les deux sens.  Le cadre a une épaisseur de 25mm.


Les compas sont découpés avec une scie Hegner dans du laiton de 5 mm.


La boite à coupe s’utilise avec une scie à araser particulière. Je l’ai construite à partir d’une chute de poirier et d’une vieille lame de scie à cadre de 60 cm que j’ai recoupée à 50 cm ce qui m’a permis de décaler les trous de fixation vers le dos de la lame.




Le complément de la scie est la cale qu’on voit sur les photos : la cale permet de régler la position de la pièce de bois à araser dans la boite à tenon. Elle est très légèrement moins épaisse que la distance de la lame à la semelle de la scie (pour tenir compte de la voie de la scie).


Utilisation : on bloque la pièce dans la boite en alignant le trait d’arasement sur la cale.


On remplace la cale par la scie :


Et il n’y a plus qu’à couper…..
Je pense que cette combinaison boite à tenons/scie à araser peut aussi servir à de nombreux autres usages et j’envisage par exemple de préparer une scie avec une lame très fine (japonaise ? mais peut-on percer ce type de lames ?) pour couper précisément des petites baguettes avec des angles compliqués.

Il me reste à faire le bilboquet mais pour le moment, j’en vois moins la nécessité (je vais quand même le faire mais ce n’est pas une priorité).

+1