étonnant... voire contreintuitif

C'est le piège. La pratique qui consiste à déplacer des troncs d'arbre en les faisant flotter dans une rivière est excellente CAR ce que l'on veut d'abord c'est éliminer la sève du bois avant de l'utiliser ensuite enlever l'eau c'est un faux problème car le bois n'est jamais excempt d'eau . C'est une éponge son humidité s'équilibre avec celle de l'atmosphère dans laquelle il est plongé. C'est pour cette raison qu'il faut toujours placer le bois dans un local qui a la même teneur en humidité que l'endroit où il sera en définitive, AVANT de l'usiner.
C'est très spectaculaire : avec les balances précises de ménage on peut faire l'expérience : prendre une planche de bonne taille ; la peser puis toutes les semaines ; sil elle vient au début de dehors et que vous faites les mesures après l'avoir placée dans votre logement vous allez voir la perte de poids. C'est plus significatif qu'avec un appareil de mesure de l'humidité du bois qui fait sa mesure en surface.
En ce moment je mesure 89% dehors et 44% dans la maison.
En général on parle à la livraison de l'humidité commerciale du bois autour de 20% si je me souviens bien. Les collages de qualité nécessitent souvent 12%

Source wiki

Un temps assez long de dessiccation à l'air libre leur est nécessaire avant mise en œuvre. Cependant, par une particularité bien curieuse et qu'explique l'obstacle opposé à la pénétration de l'eau par la couche de limon qui enrobe le bois, il est d'observation que celui qui a été immergé sèche beaucoup mieux que celui resté à l'air libre après l'abattage 6.

Le moyen le plus efficace d'assurer la conservation des bois consiste à les dépouiller aussi complètement que possible de leur sève, par le dessèchement naturel on obtient ce résultat, mais il s'opère très lentement, et de plus on n'est jamais certain qu'il soit arrivé au degré convenable. « Par l'immersion dans l'eau douce ou dans l'eau de mer, la sève est enlevée bien plus complètement que par évaporation directe » ; l'eau pénètre les vaisseaux élémentaires du bois, par l'action capillaire et elle est introduite jusque dans les cavités intérieures des fibres « par osmose » et se substitue dans toute la masse ligneuse à la sève qu'elle expulse ; l'opération est d'autant plus prompte que la différence des densités de la sève et du liquide extérieur est plus considérable et à ce point de vue l'immersion devrait être faite plutôt dans l'eau douce que dans l'eau de mer. « Dix huit mois d'immersion suffiraient dans le premier cas tandis que deux années au moins seraient nécessaires dans le second » ; d'un autre côté l'eau douce est un dissolvant plus actif enlève les parties gommeuses du bois et diminue sa résistance; « l'eau de mer au contraire ne paraît pas l’affaiblir ».

Dans le même ordre d'idée, suite à la tempête de 1999, les arbres sortis en catastrophes des forêts ont été stocké sur de grandes plateformes où ils ont copieusement été arrosés pour limiter le pourrissement en attendant qu'ils soient sciés... cependant , je doute que ce soit devenu du bois de lutherie

Très intéressant. Merci.

Il y a quelques temps, j'ai réalisé un petit tabouret d'enfant à partir d'une rondelle de merisier :




J'avais cherché comment la faire sécher en limitant au maximum les déformations et apparition de fissures, la réponse était là aussi de la faire sécher immergé dans de l'eau.

Je n'ai pas eu le temps de le faire, mon tabouret à donc des fissures et en aura surement d'autres …!

Bonjour,
Juste pour signaler à ceux qui l'ignorerait, qu'immerger du bois dans un cours d'eau, ça peut poser des soucis écologiques, liés aux tanins entre autres...
Alors bien sûr c'est une question relative. Une bûche dans le Rhône à Arles n'aura pas le même impact qu'un gros chêne dans le petit ruisseau au bout du jardin... Mais faut pas croire que parce que c'est "naturel", c'est bon pour la rivière...
Amicalement,
Fred

PS il me semble avoir lu quelque part que le bois qui avait été immergé était moins sensible aux attaques d'insectes, champignons, etc etc, du fait que y'avait moins de trucs nutritifs dedans.. mais je ne retrouve pas où j'ai lu ça. Si ça parle à certains d'entre vous, dites moi svp si c'est du flan ou si c'est sérieux...

C'est sur, y'a toujours pire...
et globalement, le bois mort , en riviere, est tres souvent un oasis de vie, lieu de refuge pour les petits poissons, et facteur de diversité des habitats.
Mais bon, sur un petit ruisseau, si tu fais une coupe d'affouage, mieux vaut eviter de "laisser tremper", si tu as des écrevisses...

Je crois que ça a eu de gros impacts quand les bois etaient transportés par flottage.

amicalement, fred

Heureusement qu'on déverse pas des milliers de m³ de cellulose tous le jours dans les rivières hein.
Imaginez si tout le monde faisait ça , genre en tirant la chasse d'eau....

Ave
Oui, mais Non.
Le relargage de constituants et la dégradation du bois ( olosides, saccharides, lignine, etc) en milieu aquatique polluent bien plus que ne peut le faire la dégradation de la cellulose. Ces produits ont une DBO forte. Ici la pollution ne vient pas pour l'essentiel de la cellulose.
Pour fabriquer du papier on est sur deux procédés, alcalin à la soude ou potasse et acide au bisulfite (en gros). Les eaux usées des deux procédés sont terriblement polluantes avec des DBO et DCO élevées.Il faut éliminer la lignine et pas mal d'autres choses (je fais vite).
Ensuite la cellulose (papier) est utilisée et sa dégradation n'engendre pas autant de pollution.
Donc, pour le prochain confinement tu pourras faire tes stocks de PQ, avec bonne conscience.

Ave
Je suis pas clair, ou pas assez.
DCO demande chilmique en oxygéne, les produits chimiques contenus dans l'eau se dégradent en consommant l'oxygéne et donc appauvrissent le milieu aquatique et tuent les organismes aquatiques.
DBO, demande biologique en oxygéne, les matières organiques sont consommées par des bactéries qui pullulent et consomment en même temps l'oxygéne du milieu, asphyxiant les organismes aquatiques.
Dépend de la concentration et de la biodisponibilté.

niaproun a écrit:Ave
Donc, pour le prochain confinement tu pourras faire tes stocks de PQ, avec bonne conscience.

k

Merci pour ces explications.

Bonjour,
Je me permets d'ajouter qu'en France notamment, on est pas sensé vider ses toilettes direct dans les rivières. On a inventé des trucs qui s'appellent "systemes d'épurations", qu'ils soient collectifs ou individuels, pour, en principe, éviter de tout pourrir. Ce que les écosystèmes peuvent supporter a une limite. Et nous sommes de plus en plus nombreux. Et les débits des rivières de plus en plus faibles dans beaucoup de milieux. Perso, par chez moi (nord Drome et nord Ardeche) certaines rivières ont connus des étiages sévères 9 mois sur 12 l'année dernière. En décembre 2019, les débits étaient encore super bas, alors que normalement, à cette période, ya pas de souci quantitatif... Les sécheresses consécutives n'aident pas !!

Amicalement,
Fred

Et bien tu n'as jamais péché dans le Rhin toi.
Je t'invite à pêcher l'anguille en sortie de station. A chaque relève de fil, on grattait les scions pour enlever les résidus...
Les anguilles adorent les sorties de station.

Essaie à l'entrée !!
plus sérieusement, pour moi, ça que tu dis, ça n'est pas vraiment un argument. Il a y des poissons qui tolèrent tres bien les faibles niveaux d’oxygène. Ca ne veut pas du tout dire que les faibles niveaux d’oxygène, c'est bien partout.
Trouver des carpes dans les rivières à truites, bof bof, non ?? !!
Bien cordialement,
Fred

tu m'as répondu alors que j'editais et complétais mon message...

Toutes façons, a part le silure, il y a plus grand chose dans les rivières.

Grâce à ce post, j'ai enfin compris pourquoi les grumes sont arrosées en permanence en scierie.

Dans le Rhin peut etre ? C'est vraiment la cata par chez toi ?
Par chez nous, retour de la loutre. Elle regagne du terrain tout doucement. Tout n'est pas mort !!
Bon y'a aussi des silures dans le Rhône, c'est vrai.. Mais on a encore quelques coins sympas en tête de bassin... Qui donnent envie de les défendre.
Amicalement,
fred

Le silure est une vraie cata.
Il y a , plus en amont , des secteurs préservés.
Quand au saumon, je sais pas s'il remonte encore, après tant d'efforts de réintroduction.
A vrai dire, je passe plus de temps sur l'eau en Bretagne que chez moi.
A plus Fred.