Aménagement d'un placard [Terminé]

Bonjour à tous,
Je vous propose un petit travail d’aménagement dans une vieille maison en pierres. L’objectif est de créer un rangement dans un renfoncement de mur existant. Voici une vue datant de quelques années après démolition d’anciennes cloisons.


La niche, une fois débarrassée de son meuble et de quelques kilos d’enduit au ciment se révèle être une ancienne fenêtre sommairement rebouchée pour un besoin de réorganisation des lieux. Le sol a été ragréé, les joints regarnis à la chaux et le dallage a été poursuivi (pas visible sur cette photo).


Ce rangement sera destiné à recevoir de la vaisselle, des appareils électroménagers et des accessoires de cuisine. Voici donc le résultat de mes cogitations sur SW (désolé pour les textures, j’ai utilisé ce qu’il y a de disponible dans la bibliothèque de base) en respectant au maximum le cahier des charges défini par ma chère et tendre.


Toute la partie visible sera en châtaignier, les montants et traverses supportant les étagères seront en pin et les étagères en OSB avec une alaise en châtaignier. L’aspect visuel relativement épuré impose d’utiliser des charnières invisibles, les tiroirs seront montés sur des coulisses à billes à sortie totale.

Salut!

Tickets siouplé! un carnet, oui, merci!!!

ça va le faire à mon avis!!!

Fred...

Salut Kaori
J'va suivre ça avec intérêt et là aussi je vais pendre un carnet...
Tu comptes tout de même traiter tes murs intérieur du meuble (Placo, bois...)...
@+

bj kaori & tous ,
hé les copains piqués pas tout les tickets , faut en laisser un peu pour les autres
pour tes mures si tu me les enduits pas et que tu veuille conservé l'aspect pierre apparente
il existe des produits que tu devrait passer sur ceux-ci , ce qui t'évitera le phénomène d'abrasion ( poussière, grains de sables d'enduit )
en générale tu trouve c'est produits en GSB facilement et il ce passe au pinceau , perso c'est ce que je ferai
cdlt
jean phil

Bonjour à tous,
Je vais laisser les pierres apparentes. Un habillage des murs prendrait trop de place. On ne s'en rend pas compte sur les photos mais les pierres qui bouchent l'ancienne fenêtre sont très irrégulières. La solution aurait été de couper à la meuleuse tout ce qui dépasse mais la poussière dégagée m'a fait renoncer. Il aurait fallu faire ça avant d'habiter la maison.
Je n'avais pas pensé à ça, mais ta solution me plait bien jean phil. Chez Sika, le "fixateur pour murs, durcisseur de surface" m'a l'air tout indiqué. Merci pour le conseil.

Le décor étant planté, il faut maintenant passer aux actes. Pour éviter des pertes importantes en travaillant de gros plateaux qui ont aussi le désavantage d’être lourds à manipuler, j’ai acheté le bois en épaisseurs 22 et 27 mm. Je procèderai donc par collages pour obtenir les sections voulues. Pour les plus grandes longueurs (2,40 m pour les montants) cela permet aussi de limiter le cintrage.
Les montants sont faits en deux parties (90x42 et 70x30) assemblées par fausse languette.



Les façades des tiroirs ainsi que les traverses « poignées » des portes d’épaisseur 28 mm sont obtenues elles aussi par collage. Les panneaux des portes d’épaisseur 10 mm sont aussi collés.


Me voilà maintenant avec une collection de pièces qui vont reposer un peu dans leur futur environnement. Bien entendu, elles ont toutes une surcote de quelques mm qui sera éliminée lors du corroyage final.

Tout le débit a été réalisé et les pièces sont maintenant aux bonnes cotes. Je vous passe le détail de ces opérations de sciage, rabot, dégau.
Pour le traçage, j’ai pris l’habitude d’éditer un plan sur papier avec SW. Ça évite d’avoir un Pc allumé à portée de la main. Les différentes étapes sont détaillées autant que possible. Le temps passé à la réalisation de ce plan est assez important mais permet de lever quelques lièvres et de faire des choix.



Le mortaisage des montants est un peu délicat du fait de leur poids et du porte à faux. Les mortaises qui recevront le bâti support des tiroirs sont perpendiculaires à la grande longueur.

Houlà houlala... un post de kaori ne se loupe pas, M'sieurs Dames.
Vu tes placards antérieurs, je crois qu'on aura de très bonnes choses à prendre.
Un ticket STP,
++
Renaud

Merci Renaud, bienvenu à bord ! Tu me mets la pression là, j’espère que ce placard sera à la hauteur.
Pour les grosses pièces, j’ai pris l’habitude de contrôler au pied à coulisse les positions des mortaises qui peuvent varier de quelques dixièmes de mm (j’ai bien essayé de réduire au maximum les jeux de la table croisée de la mortaiseuse mais je ne suis pas parvenu à un résultat satisfaisant). Je reporte ensuite ces mesures sur les traverses. Les tenons réalisés à la toupie sont alors adaptés à leurs mortaises respectives. Les épaulements des tenons sont faits à la méthode Diomedea (le petit taquet si pratique !). Un premier montage à blanc permet de vérifier que le tout rentre dans son emplacement.


C’est bien … mais pas top ! Les vieilles planches positionnées sous le linteau gênent un peu (entre les flèches rouges). Quelques coups de ciseau à bois et ça rentre un peu mieux. Il y aura quand même de beaux trous à reboucher.

Pour compléter l’ossature, il faut maintenant s’occuper du bâti qui supportera les glissières des tiroirs. Les assemblages sont faits à mi-bois à l’aide de la défonceuse montée sur le Woodrat.



C’est au tour des portes. Je voudrais avoir un aspect très épuré sans cadre apparent. Pour éviter que les panneaux se cintrent, ils seront vissés sur un cadre intérieur. Une des traverses du cadre sera plus épaisse et recevra une languette du panneau. Cette traverse servira également de poignée. L’épaisseur totale de la porte sera de 28 mm (panneau 10 mm + cadre 18 mm).
A noter que le plan indique 11 mm pour l'épaisseur du panneau que je n'ai pu faire que de 10 mm.

Les cadres

Rainure pour la languette du panneau

Le panneau en place


Pour permettre au panneau de jouer latéralement dans la direction opposée aux charnières (il faut préserver le jeu fonctionnel des charnières invisibles), les vis bloqueront le panneau sur le montant large tandis que les autres vis pourront naviguer à leur aise dans leur logement oblong.

Les différents usinages étant faits sur les cadres de portes, je nettoie tous les marquages et je ponce les pièces pour le collage. Pour ne pas perdre la position des arasements, je mets un petit coup de ciseau à bois à l’intérieur du trait.

Bonjour,

et bien ça file vite par ici
super amenagement et realisation soignee et detaillée...tout comme j aime!

j ai pris le temps de te feliciter avant que ce soit fini...
je passe pas par le guichet...je m installe vite pour ne pas rater la fin

toma

J’ai reçu la quincaillerie pour équiper les portes et les tiroirs. Les charnières sont de la marque Hettich modèle Sensys 8639i amortie pour montage rentrant.
Pour mon plan, je m’étais fixé un jeu de 3 mm entre les montants du dormant et les portes. Dans le tableau ci-dessous qui est un extrait du catalogue de la marque, on peut voir que pour une épaisseur de 28 mm le jeu fonctionnel doit être de 6,3 mm. Pour avoir un jeu de 3,1 mm il me faudrait une épaisseur de porte de 24 mm. Dans ce cas, la distance du boitier par rapport au bord de la porte est de 6 mm et il faut une embase d’épaisseur 5 mm pour fixer le bras de la charnière.


Il va donc falloir monter les charnières sur une épaisseur de 24 mm. Je vais donc commencer par fraiser les logements des boitiers à une profondeur de 13 mm (épaisseur du boitier) + 4 mm soit 17 mm. L’emplacement des ailes du boitier sera fraisé à 4 mm et pour finir, une feuillure de 4 mm ramènera le champ de la porte aux 24 mm nécessaires au bon fonctionnement des charnières.


Gabarit boitier pour fraise à copier


L’excédent des panneaux est supprimé à la fraise à affleurer.


Fraisage des boitiers


Fraisage des ailes des boitiers


Une feuillure de 4 mm pour terminer

Vraiment de très belles choses montrée sur ce post. Je me sens tout petit quand je vois ça.

Je prends un ticket pour la suite. C'est très intéressant à suivre. Merci pour le partage.

bonjour

J'adore ce style. Je prends un ticket.

Bonjour

Je sent que je vais copier pas mal de procédures, pour faire un meuble biblio en L.

Amicalement
chado

Bonjour Kaori et tous,

Je découvre ce post un peu sur le tard. Superbe boulot, bien conçu, bien mené. Plein de choses à apprendre. Je prends tout de meme un ticket pour Ne pas louper la fin.

Ty Coat

Bonjour à tous et merci pour vos sympathiques commentaires. Après avoir appris beaucoup de choses en parcourant les différents forums « Bois », c’est bien le moins que d’amener sa petite pierre. Si ce post peut aider ou inspirer quelqu’un, j’en serai ravi.
Revenons donc à nos moutons.
Les poignées des portes et tiroirs seront intégrées dans le champ. Pour ce faire, j’utilise une fraise en queue de 12 mm. Pour éviter toute mauvaise surprise, il ne faut pas oublier d’adapter la vitesse de la défonceuse au diamètre de l’outil (vitesse 3 pour D environ 42 mm) et ne procéder que par des passes d’épaisseurs raisonnables (moins de 4 mm).


La défonceuse est montée sur le guide parallèle. Une extension de la semelle est fixée au bout des tiges du guide. Le guide parallèle reste fixe durant toute l’opération et l’extension de semelle est positionnée pour servir de butée à la défonceuse. En dévissant la molette de blocage (flèche jaune) on règle la position de la défonceuse (flèche rouge) en fonction de la profondeur de passe qu’on veut faire.


Pour bien réussir ce fraisage, il faut régler la profondeur de la fraise et ne plus y toucher. Le réflexe de la remonter en fin de passe peut avoir des conséquences dramatiques pour la pièce ! Autres points à surveiller : le début et la fin de passe ; le guide parallèle n’est alors en appui que d’un seul côté et le basculement de la défonceuse peut là aussi ruiner la pièce. Pour le début, il faut avancer très doucement, quand la fraise commence à mordre le bois, il se crée un phénomène "d'engrenage" qui accentue la tendance au pivotement de la défonceuse. Il faut aussi essayer de garder une vitesse de progression constante ; tout arrêt sera sanctionné par des traces de brûlures pas faciles à effacer au ponçage !


Les pièces travaillées doivent être solidement immobilisées pour travailler sans danger. Le chariot de la combinée avec son presseur excentrique et quelques serre-joints font l’affaire.


Les façades des tiroirs sont vissées par l’arrière sur une plaque support en OSB.


Dernier petit conseil : port du masque anti-poussière !

Le profil bombé des montants du dormant est obtenu avec un porte-outils de hauteur 90 mm.


La taille des couteaux est impressionnante et le bruit quand le tout tourne à 8000 tr/mn ne l’est pas moins. Les passes doivent être fines et l’entraineur est obligatoire.

En une petite dizaine de passes, j’arrive à la cote des 28 mm. Bonne surprise, l’état de surface est très bon sur toute la longueur des montants.


Après avoir tout poncé, le collage peut commencer.
La partie intermédiaire du bâti support des tiroirs


La partie arrière, puis la partie avant en faisant très attention de respecter les équerrages qui seront contrôlés en mesurant les diagonales. Les vérifications à l’équerre ne sont pas possibles car les traverses se cintrent légèrement sous la pression des serre-joints.


Ne disposant que de 2 serre-joints d’1,50 m, deux serre-joints de 80 cm têtes-bêches permettent tant bien que mal d’assurer un serrage suffisant pour la traverse haute


Une fois sec, je positionne les portes et quelques façades de tiroirs pour vérifier que tout rentre correctement et que les équerrages sont bons. Les portes hautes ont une couleur bizarre car elles ont été humidifiées pour faire relever les fibres après un premier ponçage.

Bonsoir
quel beau boulot...et quel équipement ..tu peux ouvrir boutique!!

j ai utilise du chataignier pour. finir des tiroirs..ce bois me plait bien et celui que tu utilises a l air plutot joli

a plus pour la suite que je guette

toma

Merci pour le partage. c'est très beau.

Merci pour les compliments !

@tomailya : J'ai investi pas mal d'argent dans le matériel en fonction des travaux que j'avais (et que j'ai encore !) à faire dans la maison. J'avais aussi une petite idée de reconversion derrière la tête mais qui s'avère bien difficile à concrétiser pour le moment, et puis je ne fume pas et je ne roule pas en voiture neuve alors ... Sinon, le châtaignier est une bonne alternative au chêne avec un veinage très agréable et un prix un peu plus léger. Seul souci, certains arbres sont sujets à la roulure et les planches qui en sont tirées sont donc très fendues et présentent des traces jaunes. Il faut donc bien choisir son bois à la scierie.

Les parties avant et arrière ayant séché, il faut maintenant les réunir avec toutes les petites traverses supportant les étagères ou les glissières des tiroirs.
Je rentre d’abord tous les tenons côté face avant.

Ensuite, un petit sprint pour encoller tous les tenons côté face arrière. Il ne faut surtout pas essayer de tous les rentrer en même temps. On commence d’abord par une extrémité maintenue en place par un serre-joint puis petit à petit on progresse vers l’autre extrémité.

On peut alors redresser tout l’ensemble pour faciliter le serrage.

Il n’y a plus qu’à coller l’élément central qui supportera les coulisses des petits tiroirs.

Bonsoir Kaori & tous !

Voici un très beau projet qui avance bien & je dois avouer que la place qui lui est destinée le rendra encore plus beau ensuite. Je trouve que la pierre (et la chaux) se marie très bien avec le bois.
Je prends moi aussi un ticket, le cahier ouvert à une page blanche & le crayon à la mine bien taillée pour prendre quelques notes. D'ailleurs je n'ai pas trop saisi le coup de l'humidification du bois après ponçage... ce serait pour paufiner encore le ponçage ?

Sinon pour le mur en pierres qui ne te plait pas, parce que irrégulier, tu pourrais t'amuser à faire des fausses pierres avec du mortier bâtard -Batichaux de Saint Astier + sable à maçonner & sable à enduire ou chaux hydraulique + ciment naturel prompt + sable à maçonner & sable à enduire- un peu comme ça :





Bonne continuation à toi & au plaisir de lire la suite
Cordialement,
Gwen

Bonjour Gwen,
Après le ponçage, l'aspect et surtout le toucher du bois (nos doigts sont bien plus sensibles que nos yeux pour détecter les irrégularités de quelques dixièmes de mm) sont satisfaisants. Sous l'effet d'une finition (surtout en phase aqueuse), les extrémités des fibres du bois ont tendance à se redresser. Après séchage, on a un petit effet râpeux au toucher.
Pour minimiser ce phénomène, je ponce au grain 180 puis j'humidifie la surface avec un vaporisateur. Je laisse le bois absorber un peu d'eau (1 ou 2 minutes suffisent) et j'essuie l'excédent d'eau. C'est important surtout sur les bois tanniques comme le châtaignier ou le chêne. Si on ne le fait pas, des taches brunes vont apparaitre (aux endroits trop mouillés) sous l'effet de la remontée du tanin en surface. Je laisse sécher. A ce stade, en passant la main sur le bois, on sent très bien les fibres qui se sont redressées et on a perdu le toucher agréable du premier ponçage. Je termine avec un ponçage de finition au grain 240. Si on est très maniaque, on peut renouveler plusieurs fois l'opération en ponçant avec des grains plus fins.
Ensuite, pour avoir une finition avec un toucher soyeux, je passe une ou deux couches de fondur pour boucher les pores puis les couches de vernis (ou autre) avec bien entendu un égrenage entre chaque couche.

En ce qui concerne le mur, c'est juste la perte de place en fond de placard qui me gêne un peu à cause de quelques pierres qui dépassent de la surafce. Par contre, je garde la fausse pierre dans une case mémoire pour habiller des linteaux de fenêtres anciennement en bois qui ont été remplacés par du ciment. Merci pour le tuyau.

Merci pour cette belle explication Kaori. Je comprends mieux pourquoi après avoir poncé les panneaux de CP Okoumé et les avoir apprêtés, ils étaient devenu "rapeux" au touché... Le voile est enfin levé et la solution apportée sur un plateau ! Merci encore.

En hors sujet, pour en revenir à l'habillage de tes linteaux, je te conseille un ouvrage très intéressant de Loup de Saintonge : Le manuel du Mouleur de Pierre - Restauration & autoconstruction en pierre reconstituée. C'est une mine d'or. Je m'en suis d'ailleurs inspiré pour faire les contours des portes du couloir - photos précédentes -

A+

Gwen

Le temps des finitions est arrivé. Après plusieurs ponçages et humidifications pour faire lever les fibres (attention de ne pas mettre trop d’eau sur les bois tanniques), je commence par une petite couche de fondur cellulosique dans l’intérieur des poignées pour garnir les pores et avoir ainsi un toucher plus agréable.


La face intérieure des façades de tiroirs et des portes ainsi que la partie intérieure du bâti est passée au vernis incolore satin économique de chez l’Enchanteur Tintin.

Pour les faces avant j’utilise le vernis incolore satin « V33 cuisine et bain ». Depuis quelques temps, j’ai délaissé les pinceaux pour le pistolet à air comprimé. Avec cet engin, finies les traces disgracieuses des poils. Essayer le pistolet, c’est l’adopter … en tout cas pour moi.

Je dilue donc le vernis à raison de 4 volumes de produit pour 1 volume d’eau ou à 80% si vous préférez et je procède par passes fines en m’aidant des reflets pour bien couvrir les surfaces. Voila quelques images après la première couche qui ne rendent malheureusement pas grand-chose.

Pendant ce temps, la combinée est mise à contribution pour le séchage des panneaux côté pile. Ça rend aussi bien service un grand chariot pour ce genre de choses !