[Mobilier] Un bureau Américain.

Bonjour

La CAO c'est bien beau, mais une épure à l'échelle 1, c'est vraiment plus concret.
Et on voit rapidement si l'image que l'on a en tête colle ou pas. Proportions entre les longueurs, les largeurs et les épaisseurs de bois.
J'ai fait appel, comme toujours à phi, le fameux nombre d'or, le 1,618, et à l'aide des intruments de traçage.

Et dire que l'on était en avril, avec un temps presque estival qui incitait à travailler hors de l'atelier. Enfin juste la porte de l'atelier grande ouverte.
Mais  c'est la première fois depuis 20 ans que j'ai travaillé dans l'atelier durant tout  ce mois.

L'épure est sur la plaque grise. On ne la voit pas très bien.
Vous la verrez mieux sur la troisième photos.



On établi ses bois et on marque les rainures (en rouge) pour le panneautage des cotés des caissons.
Aucune mesure n'est reportée sur les bois à l'aide des outils de mesures.
On remonte à l'équerre sur le bois, à partir de l'épure.
Il n'y a ainsi aucune erreur possible. Sauf si on prend le mauvais bois, mais alors là, c'est que nôtre établissement des bois n'était pas bien fait.
Les emplacements des traverses horizontales et verticales pour insertions des dominos.
Les lignes de coupes.
Sur l'épure on dessine la section des traverses pour indiquer la largeurs des rainures et l'emplacement des mortaises pour dominoter.


Voilà pour les pieds.

Total = 16
A suivre

Salut Phil et les autres ;

Une question d'un des gars assis par terre M'sieur :
L'épure c'est du 2D, ton meuble, tu le fais en 3D (enfin d'après ce que j'ai compris). Comment tu gères ça ? Te faut une épure pour la face avant, une pour l'arrière et si t'as des trucs alambiqués au centre ???

Pascal

Salut Pascal

L'épure me sert à positionner mes bois sans mesurer. Normalement il y a une vue en plan, une vue de ou des cotés, une vue de face et parfois une coupe.
Ici je n'ai fait qu'une épure pour les 4 cotés des caissons qui sont identiques aux emplacements des rainures et mortaises près.
J'ai indiqué sur cette épure, juste une coupe des petites traverses internes.

Mais c'est sur que j'ai vraiment le plan dans la tête et tout le processus de fabrication de la pièce que je vais faire.

Lorsque je me couche le soir, je pense à ce que je ferai le lendemain comme usinage et avant de m'endormir en 10 à 15 minutes, je cherche la meilleure solution et ce que je doit faire comme montage d'usinage pour travailler et obtenir ce que je souhaite. Et évidemment en fonction des outils ou machines que je possède.
Et en plus cela me rend heureux et le lendemain en allant à l'atelier, tout ce met en place et s’exécute tranquillement.
Je pense que les accidents en atelier sont à 50% dus à ce fléau des temps modernes, le manque de temps. Moi j'en ai toujours eu ou alors je le prenait quand-même. Na!!!!

C'est pour cela que la demande du fiston à déjà plus d'un an. Ce qui ma permis de faire sécher les bois dans la maison durant au moins 6 mois cet hiver. Et de vérifier et refaire le projet sur SU plusieurs fois.
Les longueurs et largeurs des ont été définis avec SU et ont changées au cours du temps.

Tu verras plus tard dans ce fil que j'ai fabriqué plusieurs montages d'usinage qui m'ont demandés 2 à 3 jours d'atelier.

Cela te convient-il comme réponse?

Amicalement
Dominique

Impec M'sieur ! Merci

Me semblait aussi que ta table grise était pas aussi large que ton bureau vu de face ... donc c'est un côté de caisson, à refaire 4 fois. Ça marche pour moi.
Sauf que si nous on voit bien les dessins sur ton épure, on va sans doute plus ramer à suivre tes cogitations mentales nocturnes

Et pour le coup de prendre son temps à murir un projet ... faudra que j'en touche deux mots à ma Blonde .... elle pige pas que, quand elle me demande un truc, c'est fait ... dans la ou les années qui suivent ! ! !

Pascal

C'est une question intéressante qu'a soulevée Pascal. Pour qui ne vient pas de l'univers "technique", la modélisation 3D est rassurante, en permettant de visualiser l'imbrication des formes et de s'assurer que mortaises, rainures, tenons et languettes concordent bien.

Pour la mise en pratique, bravo à ceux qui sont capables de projeter toutes ces cotes sur une épure et de les reporter sans faillir sur les pièces de bois. J'en mesure bien les avantages, à condition de ne pas s'emmêler les pinceaux sur qui est quoi.

Et là, malgré une lecture assidue des Bouvets, y compris les collections rouges de la première heure, ce "mystère" n'a pour moi jamais été révélé.

Voilà, en tout cas, un projet passionnant à suivre, avec des essences agréables à travailler.

Pour les cogitations nocturnes, quand je faisais appel aux compétences d'un copain bricoleur, lorsque je calais sur un problème, il me disait toujours : "Laisse moi d'abord dormir dessus"

Jivé a écrit:.. à condition de ne pas s'emmêler les pinceaux sur qui est quoi.

Ah ben c'est là qu'interviennent les signes d'établissement que je ne maitrise pas assez et que j'oublie presque systématiquement !
D'où le fait que récement le me suis retrouvé à faire les usinages sur le parement de ma pièce et donc au final, c'est le contre-parement qui s'est retrouvé en façade ... et c'était bof.
Un métier M'sieur, un métier ...

Aller, la suite et on arrête de chuchoter derrière, si on a une question à poser, on lève le doigt ! Y'en a qui veulent suivre ...

Pascal

Les signes d'établissements m'ont toujours été très personnels.

Pour ce bureau lorsqu'on le voit de face, j'ai noté GE pour coté caisson gauche extérieur. Le coté qui se voit. Puis GI pour le coté gauche interne, celui qui verra des genoux et des mollets, DI coté droit interne et DE pour le dernier coté droit externe.
Pour repérer le parement, je fait le plus souvent un x ou un o, avec en plus une petite flèche en haut des bois pour signaler le, vous avez deviné, le haut. Sinon c'est G pour gauche et D pour droite.
Et demain vous verrez comment je numérote les liaisons des bois.

Je passe un certain temps à noter et identifier les bois, car si comme ici, on a 2 x 2 fois les mêmes 6 bois, on est sur de se planter au moins plusieurs fois.
Sur ce sujet, pas une erreur. Je touche du bois pour que ça dure.

Si je passe autant de temps sur l'identification des bois, c'est parce que  la qualité de mes plots est très disparate.
Et chaque pièce de bois est choisi au vue de son aspect et je décide, selon sa qualité, si elle sera intégrée aux cotés des caissons internes, plutôt qu'aux cotés externes qui se verront beaucoup plus.

A+

bien plus que la table grise, c'est la matière grise de Dominique qui m'impressionne !
tous est pensé et visualisé en amont, il a deja fait les montages dans sa tête, donc deja vu les erreurs à ne pas commettre.

bien sur le temps est un luxe indispensable pour y arriver, mais ça ne suffit pas, il y a aussi le talent, et le travail.

bravo et merci de partager

amicalement,

Vincent

Bonsoir,
Y aurait-il moyen d'avoir le fichier du plan SU?

Bonne soirée.

Bonjour

Après le corroyage des traverses en 60 x 24 pour celles du bas et du haut, et en 40 x 24 pour les traverses intérieures du coté du caisson.
Et après les avoir mises à longueur à la SC1 (un vrai bonheur), je les place sur l'épure pour indiquer leur emplacement et leur milieu pour le dominotage futur.


il n'y a plus qu'à numéroter les liaisons entre bois.


J'ai fait quelques dominos en 6 x 40 en châtaignier et en frêne. J'ai des barres que je couperai à longueur pour des dominos plus longs.


Puis je passe au rainurage pour insérer les panneaux qui seront en châtaignier.

Ma vieille Comeclu avec son arbre fendu de Ø50 et l'ancien fer pour rainures de 6mm, que j'avais fait il y a au moins 30 ans, reprennent du service.

Cette bécane est d'une facilité à régler, que bien des toupies dites modernes devraient prendre exemple sur elle.
Tous les blocages se font en à peine 1/4 de tour et sans bouriner.     2 doigts suffisent.     Je débloque un coté du guide et j'ai juste à tapoter soit d'un coté du guide soit de l'autre, pour ajuster ma profondeur au 1/10e près. je resserre l’excentrique avec 2 doigts et roulez jeunesse.

Évidemment je toupille avec les protections INDISPENSABLES.

Le peigne pour presser le bois, coté parement sur la table de la toupie.
Et à droite vous voyez une butée pour commencer ces rainures qui ne sont pas toujours débouchantes, et sur lequel je prend appui.


Total = 40
A suivre

punk_sportif a écrit:Bonsoir,
Y aurait-il moyen d'avoir le fichier du plan SU?

Cela va être difficile, car le plan SU n'est fait maintenant que de tous petits fichiers, et qui peuvent changer à tous moments.
Celui que j'ai mis au début du post n’existe plus.
Je doit refaire le plan de pas mal de pièces. Les alèses et le plateau. Les façades de tiroirs. Les glissières pour les tiroirs. Etc...

Même l'épure que j'ai montrée est déjà remplacée par une autre, d'une autre pièce.

Désolé
Dominique

Ok, tant pis.

Bonne continuation avec je l'espère plein de photos

Bonjour

Les rainures font donc 6mm de large et 10mm de profondeur. Ici celles des pieds sont non débouchantes.
On voit qu'il n'y a presque pas d'éclats en sortie de rainure. Le fer coupait très bien.
Et les traverses viendront sur ces sorties de rainure. Il n'y aura donc aucun équarrissage à faire.


Tandis que toutes les autres sont débouchantes. Ici sur une des traverses.


Voilà tous les pieds et toutes les traverses des cotés des caissons. Il y a le même tas du premier plan de la photo, à l'arrière de celui des pieds et des grandes traverses.


Je met toujours mes bois usinés sous presse. L'atelier n'est pas chauffé. Je ne sais pas si c'est nécessaire, mais je ne sais jamais si je reviendrai à l'atelier le lendemain ou après plusieurs jours.
De plus je n'enlève le fer et les réglages des machines que lorsque le montage à blanc est satisfaisant. Comme cela s'il y a un schmilblick, la machine est prête.


Il n'y a plus qu'à dominoter.
Le montage utiliser pour parfaitement caler les bois lors de l'usinage est pompé sur celui de Jean-Paul (diomedea).



Total = 40
A suivre

"De plus je n'enlève le fer et les réglages des machines que lorsque le montage à blanc est satisfaisant.
Comme cela s'il y a un schmilblick, la machine est prête."
C'est un des énormes avantages d'avoir des machines séparées et peut-être même le point le plus important à prendre en compte lors du choix entre une combinée SAF/toupie ou SAF ET toupie.... Mais c'est pas le même budget, ni les mêmes contraintes de place.

Toute petite remarque, je ne comprends pas bien le montage pour "dominoter" avec la photo...

Belle avancée en tous cas pour ce beau bureau en devenir!

grosb a écrit:"
Toute petite remarque, je ne comprends pas bien le montage pour "dominoter" avec la photo...

+1

Ty Coat

Bonjour

Le bois à dominoter est inséré sous la spirale avec le revêtement en liège, qui, lorsque l'on pousse lors de l'usinage coince de plus en plus le bois.
Il suffit de tirer le bois pour l'enlever. C'est très rapide et on n’arrête pas la DF pour usiner le bois suivant.

Je n'ai pas l'accessoire pour bois étroits et dominotage sur les abouts, aussi je m'en suis fait un vite fait.


J'aurai pu m'en passer, mais j'assurai avec ce montage, une meilleure régularité dans mes mortaisages.



Bien réglée la dominoteuse DF500  est redoutable de précision.
Ici position  1 de la DF 500 ===>  dominos de 19mm de large (13+6).


Pour les traverses en 60x24, j'ai dominoté à la position 3, c'est à dire pour une mèche de Ø6mm, dominos de 29mm de large (23+6).
J'en ai fabriqué 1 mètre en frêne.


Total = 40
A suivre

Joli boulot et joli projet !

J'ai un bureau du même style, sans la console (oui, bon, pas du même style, donc)…
Papa appelle ça un "bureau de ministre", je ne sais pas si c'est une appellation locale ou si c'est la console qui change le nom.

je suis le fil tout en silence, c'est instructif (même si je ne me lancerai pas dans ce genre de projets je pense)

Bonjour

Machines bien réglées = Résultats extras.


Passons aux panneaux en châtaignier.
Sur porte fers de 40, je met le profil qui me convient. Peu de hauteur de coupe : 5 mm. j'aurai voulu mettre 30mm de profondeur, cela aurait fait une plate bande de 20mm, vu qu'il y a 10mm dans la rainure. Mais elles seront moins profondes à cause de la protection qui ne me permet pas de toupiller à l'arbre.
Et je suis obligé aussi d'élargir le presseur car il ne faut surtout pas appuyer là où est l'usinage.



Parement sur la table, on commence toujours par un usinage en bois de bout. Voir explications de ce ton péremptoire en disant "on commence toujours par un usinage en bois de bout".
Le CP me sert à pousser le panneau bien d'équerre et joue le rôle de martyr à la sortie.


Résultat, juste un tout petit peu d'éclat à la sortie, ici en haut.


Puis en tournant le bois dans le sens des aiguilles d'une montre, on pousse le bois dans le sens de son fil.


Résultat


A nouveau je passe le bois en travers fil avec le poussoir martyr.


Résultat


Et la dernière passe.


Et voilà


Explications de "on commence toujours par un usinage en bois de bout".
Ici j'ai fait d'abord un passage dans le sens du fil du bois, puis en bois de bout.
On voit bien que l'usinage en fin de passe, n'ayant pas de martyr, a arraché les fibres qui étaient dans le sens du fil du bois. Le coin de la plate bande n'est pas terrible.
On pourra le ravoir au ponçage. Mais quel boulot; 2 arêtes à reprendre sur 14 panneaux. Non Merci.


Quelques panneaux après usinage.


Comme les languettes sont trop épaisses pour rentrer dans les rainures, je vais faire une autre feuillure en contre parement. Mais celle-ci se fera à la défonceuse.

Total = 40
A suivre

Salut Dominique et les autres !

OK pour le cours sur "on commence toujours un usinage en bois de bout".
Par contre, toujours parement sur la table ? Je sais pas pourquoi cette question me semble con mais comme la réponse évidente me vient pas là de suite, ben autant avoir l'air d'un con un instant que de ne laisser aucun doute à ce sujet ...

Autre question sur ton réglage de la Domino (bon j'en ai pas actuellement mais j'en cherche une à vil prix assidument !) : le centrage avec l'outil idouane de Festool ou avec ta réplique DIY OK. Mais pour le réglage aussi nickel de l'épaisseur, pour que ça tombe pile poil au niveau des rainures, comment tu fais ? ou alors tu tolères un décalage lambda mais comme tous tes bois son usinés à partir de la face de référence 1 (Merci Brice ...) ben ça n'a pas d'importance.

Merci

Pascal

Pascal,

Pour la profondeur de perçage, fut un temps, un metabricoleur nous avait proposé des gabarits d'épaisseurs plus petites.
C'est bien pratique pour centrer pile-poil.

Ceci-dit, si tu as un usinage juste un peu décentré mais qu'il est identique sur les deux pièces, tu n'auras aucun désafleur et c'est bien l'essentiel !

++
Renaud

Oui tout à fait d'où l'importance des faces de référence ...

Pascal

Bonjour Dominique ,
on sent que tout est mûrement réfléchi, tout ça à l'air de couler de source,
c'est un vrai plaisir à suivre , merci du partage

Bonjour pour néo dodo c est parce que son outil a plate bandes a les fers au dessus a+ jmf

Bonjour

@jmf
Merci d'avoir expliquer à Neo_Dogo le pourquoi du comment de la chose.

Et c'est également pour moi une sécurité, n'ayant pas d'entraineur.
Par dessus, l'usinage est meilleur car le fer pousse le bois sur la table. Alors que par dessous, le fer fait monter le bois et peut causer des vibrations, d'où un ponçage accru après usinage.
Mais je préfère poncer que de ne pas me sentir en sécurité.
En élargissant mon presseur, je n'ai eu aucun problème à l'usinage. Après avoir paraffiner la table et les joue de la toupie, la pousse des bois était vraiment fluide et sans à-coup.

jmf a écrit:Bonjour pour néo dodo c est parce que son outil a plate bandes a les fers au dessus a+ jmf

vi bon, donc la réponse était la bonne, j'suis con ...
Mais je me soigne ! j'suis ici pour ça !  

Et merci Domi, pour les explications détaillées.

Pascal

Ave
Fers par dessus , ou par dessous les deux écoles existent, et chacun fait comme il se sent à l'aise.
La seule différence incontournable
Par dessus tu peux avoir des outils plus grands que le puits, par dessous non, ils doivent pouvoir rentrer dans le puits de toupie.